Meydan (AE), samedi
Dubai Gold Cup (Gr2)
Tower of London a tout d’un grand
« Impressionnant », a déclaré Ryan Moore suite au succès de Tower of London (Galileo) dans la Dubai Gold Cup (Gr2). Impressionnant, oui, et le 4ans de Coolmore a tous les atouts d’un grand stayer : il tient et possède une splendide accélération. Sur une pointe, il a remonté tout le peloton et est venu chercher le français Al Nayyir (Dubawi), excellent deuxième après un parcours parfait donné par Christophe Soumillon.
Comme lors de sa victoire dans le Red Sea Turf Handicap (Gr3) en Arabie saoudite, Tower of London a patienté à l’arrière. La différence avec Riyad est le rythme. En Arabie saoudite, les japonais avaient été très vite en tête, ce qui n’a pas été le cas à Meydan où Lybian Glass (Kizuna) a mené à un rythme régulier sans plus, accompagné à son extérieur de Trawlerman (Golden Horn) qui a effectué le début de course isolé à l’extérieur étant donné son désastreux 16 sur 16 dans les stalles. Tower of London a crevé l’écran dans la ligne droite pour s’imposer de deux longueurs devant Al Nayyir. Le pensionnaire de Georges Doleuze a eu le bon parcours, derrière les premiers. Lybian Glass étant en train de céder, Christophe Soumillon a dû le sortir de la corde à l’entrée de la ligne droite. Al Nayyir a tout donné mais il est tombé sur un sacré cheval. À une longueur et demie, Trawlerman est troisième, au courage, revenant prendre une courte tête à son camarade de couleurs Siskany (Dubawi). Concernant les autres français, Sevenna’s Knight (Camelot), attentiste, a tracé une bonne fin de course pour se classer sixième, à six longueurs et demie de Tower of London. Sober (Camelot), déjà sollicité dans le tournant, est neuvième.
Encore mieux qu’à Riyad
L’impression laissée par Tower of London, samedi, est saisissante et Coolmore a un super stayer à disposition, en plus du marathonien Kyprios (Galileo) et, possiblement, de Continuous (Heart’s Cry), le gagnant du St Leger de Doncaster (Gr1), lequel a le profil pour aussi bien faire aux alentours de 2.400m. Tower of London avait d’ailleurs conclu quatrième à Doncaster et, en deux sorties au Moyen-Orient en 2024, il montre avoir franchi encore un palier. Aidan O’Brien, son entraîneur, a déclaré : « Ryan l’a parfaitement monté. L’équipe a fait un superbe travail avec lui, il y a une équipe importante autour de lui qui réalise un boulot formidable. Ryan a été très calme. Il y a eu du rythme en partant puis cela a repris. Mais il n’a pas paniqué et, dans la ligne droite, il a vraiment été très impressionnant. Il avait pas mal de longueurs à refaire, c’était tout de même assez difficile. La dernière fois, il était prêt pour une rentrée. Nous avons toujours pensé qu’il progresserait sur cette sortie. L’équipe qui l’a accompagné ici l’a trouvé très bien tout au long de la semaine. Ils étaient confiants, Ryan aussi, c’était bon signe. »
Le frère de Capri
Élevé par Lynch Badges et Camas Park Stud, Tower of London est un fils de Galileo (Sadler’s Wells) et de l’”Aga Khan” Dialafara (Anabaa). Entraînée par Alain de Royer Dupré, elle a gagné une course sur 2.500m au Croisé-Laroche au mois de juin de ses 3ans, avant d’être achetée 175.000 € via Mag O’Toole à la vente d’élevage Arqana en fin d’année. Elle est devenue une excellente poulinière, donnant l’étalon Capri (Galileo), lauréat de l’Irish Derby et du St Leger (Grs1), Passion (Galileo), gagnante des Stanerra Stakes (Gr3) et troisième du British Champion Fillies & Mares Stakes et des Irish Oaks (Grs1), et Cypress Creek (Galileo), gagnant des Loughbrown Stakes (Gr3). La deuxième mère, Diamilina (Linamix), a remporté le Prix de Malleret (Gr2). Il s’agit de la souche de Diamond Green (Green Desert).
Le français Al Nayyir à l’aube d’une belle saison
Al Nayyir avait affronté Tower of London dans le Red Sea Turf Handicap, où il avait conclu quatrième à cinq grandes longueurs. Samedi, à Meydan, cela s’est bien mieux passé, comme l’a expliqué Christophe Soumillon à Equidia : « J’ai eu une super course. J’ai eu la chance de prendre un bon départ. Je n’ai pas voulu le monter trop “classique”, en deuxième épaisseur, j’ai préféré faire le petit parcours à la corde. Il s’est retrouvé bien placé tout le temps. Cela s’est mieux passé qu’à Riyad où nous avions eu un mauvais numéro de corde, une piste légère, et en allant à une autre vitesse, et je m’étais retrouvé un peu loin. Aujourd’hui, il a été au-dessus de tout le monde tout le temps. À l’entrée de la ligne droite, j’aurais bien aimé pouvoir être emmené un peu plus longtemps mais il a vraiment réalisé un très bon effort. Il a moins penché qu’en Arabie saoudite et la piste est un peu plus souple qu’à Riyad. C’est vrai que, à 200m du poteau, je pense qu’on va gagner, mais Ryan [Moore, ndlr] est venu vite à l’extérieur. Je suis ravi pour tout son entourage qui a moins penché que l’autre jour. La piste est un peu plus souple qu’en Arabie saoudite, je pense que cela l’a beaucoup aidé. On sait qu’il va bien dans tous les terrains, même si je ne suis pas persuadé que le terrain lourd soit sa tasse de thé. Aujourd’hui, on voit qu’il peut être monté proche de la tête tandis que, en France, on l’a souvent vu attendre et venir finir tout seul en dehors. Sur ce qu’il montre aujourd’hui, nous pouvons espérer avoir un super stayer cette saison. Je remercie tout son entourage. » Double gagnant de Listed en France et deuxième l’an passé du Grand Prix de Deauville (Gr2), le représentant d’Elbashir Salem Al Elhrari devrait certainement réaliser une belle saison 2024 et réalise ici la meilleure valeur de sa carrière.