Pierre Blazy, le propriétaire éclectique
Dimanche 17 mars, Cylenechope a remporté le Prix du Premier Pas (Inédits), la toute première course pour les 2ans en Europe. Ce succès a mis à l’honneur le jeune entraînement de Kevin Tavares – qui a débuté victorieusement Tulipa Chope l’an passé – ainsi que son copropriétaire, Pierre Blazy, dont la casaque se partage entre toutes les disciplines.
Pierre Blazy est avocat à Bordeaux – il assure notamment la défense de Jean-Laurent Dubord. Et c’est via sa profession qu’il a rencontré Kevin Tavares, à l’époque où il était, non pas entraîneur, mais pêcheur ! Lorsque le jeune professionnel l’a contacté pour savoir s’il était intéressé par une pouliche achetée à Osarus, fille de Gutaifan et Chopinette (Sin Kiang), il n’a pas hésité. Résultat : Cylenechope a été leur premier partant ensemble et premier gagnant, dans la toute première épreuve pour les 2ans de l’année. « Évidemment, cela fait quelque chose de gagner la première course pour les 2ans… Et de gagner avec un 2ans, tout simplement ! C’est le commencement, ce sont des espoirs et des rêves pour la suite. J’avais connu Kevin Tavares dans le passé. C’est lui qui a déniché la pouliche à Osarus, et quand il m’a appelé pour savoir si cela m’intéressait, je suis parti avec lui dans l’aventure. Il a monté l’association sur la pouliche [codétenue avec son éleveur, Alain Chopard, et Alain Klodawski, Kevin Tavares en ayant aussi 15 %, ndlr]. Je suis content que cela fonctionne bien pour lui, il est très enthousiaste. »
Son premier partant a été un gagnant
Le tout premier partant de Pierre Blazy remonte au 6 octobre 1974. « Elle s’appelait La Romanelle (Tompion). Elle avait été achetée à réclamer et s’était imposée pour sa première sortie pour nous. C’était à Bordeaux, nos amis étaient là , c’est un beau souvenir. J’ai commencé à suivre les courses au lycée, nous allions sur les hippodromes. J’avais des amis “à fond” dans le milieu. Je pariais, mais très raisonnablement, puis je suis devenu propriétaire, avec des chevaux dans toutes les disciplines. Nous avons vécu de beaux moments, j’ai notamment gagné un Tiercé à Longchamp. Auparavant, nous parcourions la France pour suivre les chevaux. Tous nos dimanches se déroulaient aux courses ! Nous avons gagné un peu partout, avec des chevaux achetés parfois “trois francs six sous”. C’était une très belle période, très joyeuse… Désormais, il est vrai que je ne me déplace que très peu. Avec Equidia, il est devenu facile de suivre les courses à la télévision. Je ne vais pas à l’entraînement le matin mais je suis en contact régulier avec mes entraîneurs, qui sont devenus des amis… Je prends beaucoup de plaisir à échanger avec eux. Ce sont de vrais connaisseurs et on en apprend tous les jours. Il y a Didier Soubagné, ainsi que sa fille Jane chez laquelle j’ai eu des chevaux, ou Thierry Lemer en plat, Thierry de Laurière et Guillaume Macaire en obstacle et, au trot, Laurent-Claude Abrivard ou Richard Denéchère, que j’ai eu beaucoup de plaisir à suivre dans toute l’aventure autour du Prix d’Amérique [avec la “ballerine du Sud-Ouest”, Fan Idole, ndlr]… »
Pas de préférence entre les disciplines
Pierre Blazy touche à toutes les facettes des courses, sans avoir de préférence affichée pour une discipline en particulier : « Elles sont toutes agréables. L’inconvénient du trot est de trembler tout le long de la course, de peur que votre cheval ne se mette à la faute. En obstacle, vous tremblez qu’il puisse tomber. Le plat est plus paisible à regarder… mais c’est aussi plus dur ! En obstacle actuellement, j’ai Shakirondelabrunie (Nicaron) chez Guillaume Macaire et Hector de Lageneste. Il avait débuté victorieusement à Angers l’an passé puis il s’est blessé et est parti au pré pour un an. On le reprendra, mais il faut être patient. J’avais connu Guillaume Macaire avec mon élève Gheisha (Coroner)… En plat, cela n’allait pas trop et, comme elle avait des origines d’obstacle, elle est partie chez lui [c’était en 2009, ndlr]. Depuis, je suis resté ! J’avais élevé, à l’époque, avec mon ami Yves Frémiot, et cela a été un plaisir. Mais j’ai arrêté. Au trot, actuellement, j’ai un cheval nommé Harpie du Perche (Jag de Bellouet). Il avait réalisé une belle saison l’an passé et devait en effectuer une exceptionnelle cette année… Mais il a connu un petit souci après sa dernière course et lui aussi est arrêté. Il faut de la patience ! Je n’ai jamais eu un grand effectif en nombre, il faut que cela reste un plaisir et il faut donc être raisonnable. Il est vite possible de se mettre en difficulté. Dès que l’on gagne un peu, on se dit que cela va continuer ! »
Il n’y a plus qu’à espérer que cela continue avec Cylenechope. Le programme est encore à déterminer : « Rien n’est encore décidé pour la suite et c’est Kevin Tavares qui décidera. Comme il est d’une grande gentillesse, je suppose qu’il va m’appeler pour me demander mon avis et je ferai en sorte que mon avis soit le sien (rires) ! »