L’Irish Cup
Par Christopher Galmiche
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La Prestbury Cup a du plomb dans l’aile. Cette coupe, qui se veut être un match entre les chevaux irlandais et anglais au cours du Festival, est de plus en plus dominée par les premiers cités. Si la compétitivité des chevaux de plat entraînés en France a été un sujet récurrent ces dernières années, que dire de celle des sauteurs anglais face à leurs homologues irlandais ? Mercredi soir, après treize courses, l’entraînement irlandais s’est illustré à dix reprises, gagnant tous les Grs1… Pendant ce temps, les anglais ramassaient les miettes des gros handicaps, même s’il faut avouer que la malchance de l’écurie de Nicky Henderson ne les a pas aidés…
De plus en plus et de manière progressive, les matchs anglo-irlandais ne sont plus la norme. Les entraîneurs anglais préfèrent attendre Aintree – alors que leurs pensionnaires pourraient faire Cheltenham – et ainsi se distinguer sur les bords de la Mersey, plutôt que d’aller « prendre une balle » à Prestbury Park. En pareil cas, la publicité n’est en effet pas très bonne… Mercredi matin, dans l’Opening Show sur ITV, le journaliste irlandais Kevin Blake a tiré la sonnette d’alarme en sommant les dirigeants anglais de se réveiller et d’arrêter de regarder ailleurs. Il a expliqué qu’en Irlande, plusieurs entraîneurs s’étaient orientés un peu plus vers le plat comme Jessica Harrington ou Joseph O’Brien, car la concurrence de Willie Mullins était trop féroce, et son système pour acheter des chevaux quasi parfait. Ce dernier a su néanmoins se remettre en question lorsqu’il a perdu Gigginstown et recruter de nouveaux propriétaires, comme son fils Patrick l’a expliqué après la 100e victoire de Willie. Dans la foulée, le Racing Post a interrogé Kevin Blake sur ce qui se passe avec l’entraînement anglais, et le sujet commence à grossir dans la salle de presse de Cheltenham. La réorganisation du programme n’a pas changé grand-chose. Les grands propriétaires d’obstacle anglo-irlandais ont souvent des chevaux des deux côtés de la mer d’Irlande. Mais c’est bien vers cette dernière qu’ils s’orientent de plus en plus, compte tenu des meilleures allocations et des résultats des professionnels irlandais. L’Irlande hippique se remet en question face à la concurrence énorme de l’élevage français. Elle essaye de saisir les ingrédients de la recette française afin de mieux la transformer et l’appliquer chez elle. Reste maintenant à espérer que l’entraînement anglais en fera de même pour la qualité sportive de Cheltenham…