Hiver pluvieux, hiver heureux ?
Jeudi, Saint-Cloud lance véritablement la saison parisienne de courses, avec le retour des épreuves sur gazon. Ceux vivant dans la région – et la partie nord de la France – le savent : l’hiver a été pluvieux ! Marin Le Cour Grandmaison, responsable site chez France Galop, revient sur cette période pour le moins humide et ses conséquences sur les pistes.
Rien de comparable avec 2023
« Nous avons eu un début d’année pluvieux. En janvier, 70,5 mm de pluie sont tombés, contre 71,5 mm l’an passé sur le même mois. La différence entre 2023 et 2024 est impressionnante sur le mois de février : 91,5 mm cette année… contre 5 mm l’an passé ! Évidemment, les 5 mm de l’an dernier étaient anormaux et, en février, nous avions même dû arroser les pistes en sable. Nous avons donc eu beaucoup de pluviométrie et en avons d’ailleurs besoin pour remplir les nappes phréatiques. D’ailleurs, malgré les précipitations importantes, elles ne le sont pas encore totalement. Rappelons que sur Chantilly, nous n’utilisons pas les nappes d’eau potable pour l’arrosage des pistes de l’hippodrome ou du centre. Nous puisons dans une nappe d’eau non potable, presque de surface, à Coy, dans un ancien marais. Nous avons besoin d’eau et l’arrosage naturel est toujours préférable. »
Des pistes en gazon – presque trop – belles pour la saison
« L’hiver a été humide et doux. Nous avons eu un court épisode de gel, pendant une semaine. Je dirais que les pistes engazonnées sont belles… anormalement belles pour la période ! Dame Nature a été très généreuse cet hiver. Ceci étant dit, il faut rester méfiant car nous ne sommes pas à l’abri d’épisodes de gel au mois de mars, l’hiver n’est pas terminé. Nous n’avons pas encore mis de l’engrais et nous avons décompacté, roulé et effectué les premières tontes. Concernant les pistes en sable du centre, elles ont pris beaucoup d’eau mais elles drainent plutôt bien. Chantilly est connu pour son bon drainage naturel, avec un sol calcaire et sableux. En plus des pistes en sable, il y a des alternatives : la piste en copeaux de bois a bien résisté et, s’il y a vraiment beaucoup de pluie, les P.S.F. de l’hippodrome ou du centre d’entraînement sont à disposition. Les gazons ont rouvert pour l’entraînement dès le 18 février, permettant de préparer la reprise des courses en région parisienne. Celles de Coye sont très lourdes, les autres très souples mais il n’y a aucun problème de praticabilité. Hier [lire mardi, ndlr], 120 chevaux sont passés sur les Aigles. Évidemment, derrière, cela demande un énorme travail sur la piste. Je crois que les conditions météorologiques sont surtout difficiles pour les équipes et pour les cavaliers d’entraînement. »
Aptitude au lourd demandée à Saint-Cloud
Mercredi midi, à la veille de la réouverture de Saint-Cloud, Charles de Cordon, responsable des pistes de Longchamp et Saint-Cloud, nous a indiqué : « Pour l’instant, le terrain est indiqué très lourd après avoir repris deux millimètres dans la nuit. Nous avons eu plus de 75 mm en l’espace de sept jours et l’hiver a été particulièrement pluvieux et doux. Cela a favorisé le démarrage des pistes, c’est le côté positif mais il y a eu un excès d’eau. Entre janvier et février, nous avons eu plus de 100 mm. Heureusement, nous avions anticipé en fin d’année avec l’aération des pistes. Entre les gouttes, nous avons fait le travail du sol : aération, coups de rouleau et nous avons effectué la troisième tonte. Pour jeudi, la piste sera au moins lourde, si ce n’est très lourde étant donné les prévisions. Elle a été aérée, donc elle sera lourde mais pas fausse, avec une lice à zéro. L’an dernier, nous avions dû faire un petit arrosage avant la réouverture. Cette année, les stations sont toujours en mode hivernage, nous n’avons pas eu à les rallumer. Il n’y aura pas vraiment de nouveautés cette année, si ce n’est que nous proposerons une lice à zéro pour la réunion du Royal-Oak [qui revient à Saint-Cloud en 2024, ndlr], avec aussi les Critérium. »