Cheltenham (GB), vendredi
Cheltenham Gold Cup (Gr1)
Galopin des Champs (K) dans une autre dimension
De notre envoyé spécial Christopher Galmiche
Sur le papier, la 100e Cheltenham Gold Cup (Gr1) promettait d’être une grande édition et la course ne nous a pas déçus. Le champion Galopin des Champs (K) (Timos) s’est imposé de toute une classe devant un exceptionnel Gerri Colombe (Saddler Maker) qui a, une nouvelle fois, fini fort.
Le jumelé est donc revenu à l’élevage français, qui a également pris la quatrième place avec un très courageux L’Homme Pressé (Diamond Boy), le podium ayant été complété par le vainqueur du Grand National (Gr3), Corach Rambler (Jeremy), qui a refait le champ de courses dans la ligne droite. À son retour au rond des vainqueurs, Galopin des Champs a reçu la plus belle ovation de la semaine. Il était déjà la star avant la course puisqu’au rond les portables étaient de sortie afin d’immortaliser le moment. Ses dauphins Gerri Colombe et Corach Rambler ont eux aussi été applaudis chaleureusement… Le public a savouré cette Gold Cup avec des chevaux populaires et très talentueux aux premières places. En attendant le triplé pour Galopin des Champs ?
Jockey de Galopin des Champs, Paul Townend a monté son cheval en grande confiance. Rapidement parmi les premiers, il a voyagé en épaisseur, en dehors du peloton. Après tout, pourquoi prendre des risques si l’on est sûr des capacités de son cheval ? Les sauts de l’élève de la Gaec des Champs ont été très fluides et il a gambadé toute la route. Mais, en haut de la côte, avant d’aborder la descente du tournant final, Fastorslow (K) (Saint des Saints), l’un des favoris, a fait tomber son jockey. En liberté, il a donné des sueurs froides à Paul Townend car il pouvait à tout moment le contrarier. Galopin des Champs s’est assuré le meilleur très facilement entre les deux derniers fences, toujours avec Fastorslow en liberté dans son sillage. Après un bond exceptionnel sur le dernier obstacle, qui traduisait d’évidentes ressources, la clameur est montée bruyamment des tribunes. Les « Go On Galopin » ont plu. Il avait derrière lui le redoutable finisseur Gerri Colombe mais a réussi à le maintenir à distance pour l’emporter nettement.
Un cheval plus mature
Entraîneur de Galopin des Champs, Willie Mullins a décroché sa quatrième Gold Cup, lui qui en avait déjà gagné deux de manière consécutive avec Al Boum Photo (Buck’s Boum) : « Il a de la classe n’est ce pas ? Paul [Townend, ndlr] l’a monté en confiance. Nous étions simplement inquiets du déroulement de ses premiers sauts car, les années précédentes, il n’avait pas bien franchi les premiers fences. Son partenaire nous a dit qu’il allait le monter en dehors et le mettre dans la course tout de suite pour éviter qu’il fasse des bêtises. Exception faite qu’il avait Fastorslow dans son sillage, nous n’avons pas été trop inquiets dans le parcours. L’an dernier, il était juste trop frais et moins mature. Désormais, il a pris de la maturité et s’est posé. Il est plus facile à monter et son partenaire a confiance en lui. Il est le steeple-chaser complet, qui galope, saute et a de la tenue. Il devrait revenir à Punchestown pour la Gold Cup (Gr1). Nous avons besoin de voir de bons chevaux en piste et s’ils sont battus, ce n’est pas grave, ils restent de bons chevaux ! » Fidèle partenaire de Galopin des Champs, Paul Townend a lui aussi enlevé sa quatrième Gold Cup. Il rejoint ainsi Pat Taaffe, jockey du légendaire Arkle, en tant que recordman des victoires dans la course chez les jockeys.
Et Willie regarda les courses d’Auteuil pendant la Covid…
C’est Pierre Boulard qui a réalisé la transaction qui a mené à l’exportation de Galopin des Champs. Il nous a raconté : « Galopin des Champs avait débuté en gagnant à Auteuil pendant la Covid. Il avait laissé une superbe impression en revenant fort de l’arrière-garde. Willie [Mullins, son entraîneur, ndlr] avait vu la course en direct et il m’a téléphoné dès le poteau franchi. Il voulait avoir mon avis. La sÅ“ur de Galopin était bonne et il avait fait quelque chose à Auteuil donc nous avons tenté le coup. D’autant que nous avons connu de la réussite avec les chevaux entraînés par Arnaud Chaillé-Chaillé comme Djakadam. »
Du côté des battus, que ce soit l’entourage de Gerri Colombe ou de Corach Rambler, on avouait sportivement être tombé sur une superstar. Gerri Colombe pourrait maintenant aller sur Punchestown alors que Corach Rambler devrait défendre son titre à Aintree.
Un propre frère de Flûte des Champs
Élevé par Roger Bunel, Galopin des Champs est un fils de Timos (Sholokhov) et de Manon des Champs (Marchand de Sable), gagnante de quatre courses modestes en plat avant de s’imposer sur les haies de La Teste. C’est son dernier produit. Manon des Champs a donné deux autres gagnants : Flûte des Champs (Timos), lauréate du Prix Bayonnet (L) sur le steeple d’Auteuil et cinquième du Prix Maurice Gillois (Gr1), et Star des Champs (Take Risks), lauréate de deux courses modestes en plat. Manon des Champs n’a pas eu de produit depuis Galopin des Champs.Â
La deuxième mère, Bianca des Champs (Mont Rouge), s’est placée à plusieurs reprises en plat à un faible niveau. Outre Manon des Champs, elle a donné Lise des Champs (Solid Illusion), gagnante à quatre reprises en plat en province.