Le fait de faire partie du top 4 des jockeys français depuis de nombreuses saisons vous offre-t-il davantage d’opportunités de monter des chevaux étrangers ?
Cela aide certainement. Les étrangers connaissent mon nom désormais. C’est important pour les entraîneurs de voir que l’on est toujours présent et en forme. L’an dernier, j’ai décroché de belles victoires pour des entraîneurs étrangers, notamment le Grand Prix de Deauville (Gr2) pour Paul et Oliver Cole, le Prix de Flore (Gr3) pour Jessica Harrington ou encore le Prix d’Arenberg (Gr3) pour Adrian McGuiness. Ces associations avec des étrangers se font petit à petit. Ce n’est pas toujours facile car ils se déplacent avec leurs jockeys. Le fait de monter davantage pour l’étranger est peut-être un point à améliorer me concernant, mais si on arrive à récupérer les “bons”, c’est déjà pas mal ! Le fait d’être le premier jockey de Jean-Claude Rouget n’aide pas forcément car je suis souvent engagé sur ses chevaux dans les belles épreuves. Il faut souvent patienter jusqu’au dernier moment afin de savoir si l’on court ou non, or les entraîneurs anglais ou irlandais attendent souvent des réponses rapides de la part des jockeys concernant leur disponibilité.
Vous avez eu un contrat par le passé pour un propriétaire. De moins en moins de pilotes disposent de ce type de contrat. Quels en sont les avantages et les inconvénients selon vous ?
Avant d’être le premier jockey de Jean-Claude Rouget, j’avais un contrat pour Monsieur Augustin-Normand. Cela a duré trois ans. C’était bien également car il y avait beaucoup de chevaux à monter et de bons éléments. L’écurie Aga Khan n’a actuellement plus de premier jockey. Il reste très peu de propriétaires qui signent des contrats avec des jockeys. En France : Wertheimer, Godolphin et la famille Niarchos. Je n’ai pas vraiment d’explication à cette évolution… Je trouve qu’avoir une priorité pour de telles casaques est une bonne chose. Mais être libre permet cependant de monter pour tout le monde. Les deux options comportent leurs avantages et leurs inconvénients…
Au niveau des déplacements à l’étranger, où allez-vous potentiellement vous rendre cette année ?
Je n’ai pas pu aller au Japon cet hiver, car j’avais eu trop de mises à pied. Là -bas, c’est un peu le même système que le permis à points français. Lorsque l’on est trop sanctionné, on ne peut pas se rendre sur place durant un an. J’espère pouvoir y retourner l’hiver prochain. À la place, j’ai eu l’opportunité d’aller un mois à Dubaï. Je voulais essayer d’y aller et cela a permis d’allier vacances et travail (rires). C’était une bonne expérience mais je préfère tout de même le Japon. Je suis également allé en Arabie saoudite la semaine dernière, où j’ai obtenu un succès et deux deuxièmes places dans les bonnes courses. C’était très bien. J’y retourne samedi prochain et il y aura ensuite la journée de la Dubaï World Cup, où je serai certainement associé à des concurrents japonais.
Concernant les chevaux, quels sont ceux sur lesquels vous comptez ?
Il y a notamment Arrow Eagle (Gleneagles), le frère d’Ace Impact, que nous avons vu à Cagnes-sur-Mer. C’est un poulain qui progresse à chacune de ses courses, nous allons voir comment il va évoluer. Il y a aussi des 3ans que nous avons vu bien faire l’an passé, comme Zabiari (Wootton Bassett), qui avait gagné le Prix des Chênes (Gr3) avant de se classer cinquième dans le Qatar Prix Jean-Luc Lagardère (Gr1), ou De Sica (Demarchelier), deuxième du Prix de Condé (Gr3). Il faudra les revoir. Je pense aussi à Al Hakeem (Siyouni), qui est revenu à l’entraînement. Ce sera pour plus tard avec lui car il vient de reprendre le travail. L’espoir, c’est de faire aussi bien que l’année dernière, on croise les doigts !