Big Cap, Big Frankie

C’est l’an dernier, dans la peau d’un novice, que Lanfranco Dettori s’était mis en selle pour la première fois dans le Santa Anita Handicap (Gr1) disputé comme son nom l’indique… à Santa Anita. Dimanche, en selle sur Newgate (Into Mischief), pour sa deuxième monte dans le célèbre “Big Cap”, le jockey italien s’est non seulement imposé mais il a égalé un record. À 53 ans, il fait désormais partie des trois jockeys les plus âgés à avoir remporté une épreuve qui fait rêver tant de monde depuis sa création, en 1935. Les deux autres pilotes qui se sont imposés à cet âge sont Kent Desormeaux, qui a remporté la victoire l’an dernier associé à Stilleto Boy (Shackleford), et le légendaire Bill Shoemaker qui avait enlevé son onzième succès en 1985 aux commandes de Lord at War (General). C’est à l’issue d’un duel épique qui l’a opposé à l’animateur, l’argentin Subsanador (Fortify), que Newgate a pris une tête à son rival à deux foulées du poteau. Lanfranco Dettori n’a pas manqué d’ouvrir sa boîte à souvenirs suite à succès : « En 1988, j’étais déjà présent ici, coincé dans une tribune qui comptait plus de 60.000 spectateurs pour assister au match entre Alysheba et Ferdinand. À l’époque j’étais intimidé. Monter dans le Big Cap représentait déjà un rêve, remporter cette course mythique, c’est quelque chose d’inoubliable. C’est tout bonnement l’une des plus belles victoires de ma carrière ! » Pour la petite histoire, lorsque Alysheba (Alydar) avait laissé Ferdinand (Nijinsky) à une demi-longueur, leurs jockeys respectifs se nommaient McCarron et Bill Shoemaker. Le Santa Anita Handicap proposait alors une allocation d’un million de dollars. Dimanche, la course n’en offrait plus que 400.000 $. Qui plus est, un million de dollars de l’époque correspond aujourd’hui à 2,6 M$. Reste que le Santa Anita Handicap fait toujours partie des grandes courses que l’on peut rêver d’épingler à son tableau de chasse, comme l’a souligné Bob Baffert qui, en sellant victorieusement Newgate, a remporté un sixième succès : « Lorsque je suis arrivé ici, le Santa Anita Handicap était LA course. Je me souviens des paroles du grand entraîneur Gary Jones qui m’avait affirmé : gagner le Big Cup est la plus grande chose qui puisse t’arriver. C’est plus qu’important, c’est historique ! »