Une situation complexe
Ce n’est pas la première fois – dans l’histoire récente – que la filière se retrouve sans vaccin contre l’artérite virale équine. Mais cela complique nettement, encore une fois, le travail de tous les acteurs. La saison de monte étant déjà lancée, l’Ifce annonce : « Les vétérinaires (Avef) et la Fédération des éleveurs du galop (F.E.G.) travaillent en collaboration avec le laboratoire Zoetis afin d’obtenir une autorisation d’importation d’Arvac® en provenance des États-Unis. Cette autorisation d’importation a cependant peu de chance d’être obtenue rapidement […] L’Irlande, l’Allemagne et la France (au même titre que le Royaume-Uni, mais hors Union Européenne) travaillent de concert pour faire aboutir ces démarches et faire en sorte qu’il n’y ait pas de rupture du “cordon sanitaire”. » En d’autres termes, les autorités sanitaires en capacité de délivrer l’autorisation d’importer un vaccin mettent malheureusement beaucoup de temps à se réunir et à changer la réglementation. Il faut en général un délai de quatre mois pour y parvenir. Et, pendant ce temps, les haras ont besoin de faire saillir. En attendant, la réglementation en vigueur n’est ni claire, ni infaillible. Pour faire face à ces problématiques, la Fédération des éleveurs et l’Ifce ont donc publié des préconisations à destination des éleveurs et des étalonniers. L’idée est de diminuer le temps entre les prélèvements exigés et la saillie afin de réduire les risques de transmission de la maladie.
Pour les juments
Les poulinières doivent être soumises à un dépistage de l’artérite virale après le 1er janvier, selon la réglementation en vigueur. La recommandation de la Fédération des éleveurs, en l’absence de vaccin, est que le dépistage ait lieu dans les 30 jours avant la saillie afin de limiter les risques de propagation du virus (au regard des temps d’incubation du virus). Si la jument est revue (c’est-à -dire resaillie) par un deuxième étalon durant la saison, il est préconisé de lui faire à nouveau subir un dépistage. Au-delà de l’artérite virale stricto sensu, sont également attendus un prélèvement (sur le clitoris et le col) après le 1er janvier et un carnet de vaccination à jour et sans rupture de moins de six mois.
Par ailleurs, rappelons des règles importantes dans le cadre de la monte publique qui ne sont malheureusement pas toujours respectées, alors qu’il en va de la sécurité sanitaire de toute la population :
- Il faut tout d’abord contrôler l’identité de la jument pour éviter toute erreur
- Après confirmation de l’identité, le haras doit apposer sa signature sur le livret lors de l’arrivée de la poulinière sur le lieu de monte. Et ce même si la jument n’est finalement pas saillie. C’est essentiel en matière de traçabilité pour éviter de propager les problèmes sanitaires.
- La saillie doit en théorie être déclarée dans les 15 jours.
- Vérifiez que les prélèvements obligatoires sont respectés.
Pour les étalons
Concernant les reproducteurs mâles, l’Ifce explique :
« Pour les étalons en rupture vaccinale lors de la demande de carnet de saillie (dernière injection de vaccin contre l’artérite virale équine antérieure à 8 mois), un contrôle virologique sur sperme négatif (P.C.R. ou isolement viral) devra être fourni pour l’obtention du carnet. Une dérogation est cependant accordée aux étalons exploités exclusivement en monte naturelle, du fait des difficultés de collecte de semence sur un mannequin. Le carnet de saillie pourra être obtenu à la suite de deux séroneutralisations espacées d’au moins 14 jours (à partir du 15e jour) montrant un niveau d’anticorps stable ou déclinant (pas plus de 2 fois le titre initial effectué dans le même laboratoire) :
Cette dérogation ne pourrait cependant être accordée aux étalons dont la dernière injection de vaccination remonte à plus de 18 mois. Dans ce cas, un contrôle virologique sur sperme négatif sera exigé. »
Dans le cas des juments, comme dans celui des étalons, il est essentiel de se consulter la réglementation officielle. En particulier en ce qui concerne les étalons où il existe des cas particuliers (porteurs sains mais excréteurs dans le sperme).