Paris Society et Longchamp : la version de Laurent de Gourcuff
Invité de l’excellent podcast de Matthieu Stefani, Génération Do It Yourself, Laurent de Gourcuff, le boss de Paris Society, a donné sa version de l’affaire sur l’attribution de la restauration de Longchamp à sa société…
C’est la première fois que Laurent de Gourcuff parle publiquement de cette affaire et du procès qui s’est ensuivi. Mathieu Stefani commence par lire la retranscription des écoutes téléphoniques de Benjamin Patou, patron du groupe Moma, concurrent de Paris Society et candidat malheureux de l’appel d’offres lancé par France Galop. Ce dernier demande à un journaliste la bonne façon de « faire ressortir l’affaire de l’hippodrome de Longchamp intelligemment, sans que l’on sache que cela soit signé par moi ? » Le journaliste lui répond de faire traîner : « D’ici quinze jours, on fera sortir quelque chose ». Benjamin Patou renchérit : « Même pas forcément dans la presse, mais auprès des administrateurs de Bazin, il doit bien y avoir dans son conseil quelqu’un qui ne l’aime pas et qui veut prendre sa place », Sébastien Bazin étant le patron d’Accor, actionnaire unique de Paris Society.
Laurent de Gourcuff raconte que cette affaire a débuté il y a six ans par une perquisition de son domicile et sa mise en examen, suite à une plainte de Benjamin Patou, lequel s’était procuré des photos de l’agenda de Laurent de Gourcuff, qui comportait, un jour donné, la mention F. 50. Après un an d’instruction, l’enquête a établi que cette mention indiquait en fait l’anniversaire des 50 ans de Fabrice F., et non, comme le soupçonnait Benjamin Patou, une somme versée au directeur marketing de France Galop. Les résultats de l’enquête poussent Benjamin Patou à retirer sa plainte, et les deux hommes signent un « pacte de non-agression » mais le parquet décide de poursuivre l’affaire. Le pacte de non-agression n’en avait que le nom puisque les écoutes téléphoniques datent d’un an et demi après sa signature. « Ce que l’on me reproche aujourd’hui, raconte Laurent de Gourcuff, et ce que j’ai totalement reconnu, est d’avoir continué mes échanges avec des membres de France Galop après le lancement de l’appel d’offres, et surtout un dîner offert à ces membres dans l’un de mes restaurants, tout comme l’a d’ailleurs fait mon concurrent. Un dîner offert dans un restaurant, c’est de la corruption en matière d’appel d’offres public. Évidemment, je me rends compte aujourd’hui de la gravité d’inviter des membres de France Galop en plein appel d’offres. Mais ça fait vingt ans que c’est mon meilleur moyen de montrer la qualité de nos lieux et notre savoir-faire. C’est beaucoup plus révélateur qu’un joli dossier papier, dossier qui, d’ailleurs, a été élu à l’unanimité comme étant le meilleur. Alors franchement, ne peut-on pas parler du dîner le plus cher du monde ? Aujourd’hui, pour un dîner au Piaf pour sept personnes d’un montant de 780 €, j’ai été condamné à vingt-quatre mois avec sursis et au cumul avec la société, à plus de 800.000 € d’amende. Je trouve ce jugement ubuesque, insensé et complètement disproportionné. C’est pour ça que j’ai fait aussitôt appel. Je fais confiance au juge de la cour d’appel pour rétablir la justice. »
Vous pouvez écouter ce podcast en cliquant ici.