Nicolas de Lageneste, la grande interview
En 2023, le haras de Saint-Voir a fini tête de liste chez les propriétaires et les éleveurs en obstacle. Un doublé historique qui sera très dur à reproduire. Saint-Voir, c’est à la fois l’élevage et l’entraînement, deux domaines complètement liés. De Saint des Saints (Cadoudal) à Il Est Français (Karaktar), en passant par son action sur le plan politique et associatif, Nicolas de Lageneste fait partie des acteurs qui ont le plus influé sur l’évolution de l’obstacle français. Avec sa fille Justine, tout juste rentrée de Nouvelle-Zélande, il nous a accordé un long entretien.
Jour de Galop. – Que représente le fait d’être double tête de liste ?
Nicolas de Lageneste. – C’est une grande satisfaction. C’est un peu la concrétisation d’une carrière. Il faut cependant souligner qu’il y a eu de grandes écuries, comme celle de la famille Papot, qui méritait d’être tête de liste. Ils ont eu des chevaux malades à  Royan. Les années de Covid les ont empêchés d’investir sur certaines générations. Personnellement, je me considère plus éleveur que propriétaire. L’élevage est un exercice compliqué, avec ses difficultés et ses incertitudes. Un art que nous commençons juste à appréhender au haras de Saint-Voir. Être le premier propriétaire en 2023, c’est effectivement la cerise sur le gâteau… Nous préférons cependant rester dans l’ombre, avec humilité, car nous nous considérons avant tout éleveurs. Notre challenge reste d’essayer de nous maintenir en haut du tableau dans cette catégorie.
Par Christopher Galmiche
Est-ce une volonté d’avoir plus de chevaux sous vos couleurs ?
Pas spécialement… même si c’est toujours un réel plaisir de voir briller notre casaque rouge et blanche ! Nous avons fait des efforts financiers en refusant des sommes à l’exportation, pour privilégier une exploitation de nos pensionnaires en France. C’est donc un juste retour des choses. La solution de facilité est évidemment de vendre au meilleur prix. Et donc souvent à l’étranger. Cependant, si nous voulons nous maintenir à un bon niveau en France, il faut faire ces sacrifices. Quand nous avons pu concevoir un cheval bon, solide et sain, qui fait carrière, nous pouvons alors être parfois récompensés.
Aurait-il été économiquement viable d’être éleveur-propriétaire il y a trente ans ?
Ça aurait été beaucoup plus compliqué ! Aujourd’hui, nous avons un marché qui nous aide et ce marché n’existait pas il y a trente ou quarante ans. On peinait à vendre nos poulains. Mis à part quelques propriétaires amoureux de la discipline comme Robert Fougedoire, à cette époque, on était contents quand nous pouvions les mettre en location avec des options d’achat auprès d’entraîneurs d’obstacle, souvent dans l’Ouest d’ailleurs. Tout jeune, j’avais participé en 1986 à l’organisation de la première vente de chevaux d’obstacle sélectionnés à Lyon-Parilly, avec l’Association des éleveurs du Centre-Est et sous la détermination de maître Vuillard, qui était un peu visionnaire à l’époque. À Paris, il y avait très peu d’AQPS. Aujourd’hui, les allocations sont correctes et il y a un marché. Si nous avons besoin de trésorerie, on peut aussi vendre les chevaux assez facilement, par Arqana notamment, Éric Hoyeau ayant joué un grand rôle dans le développement de ce marché de l’obstacle. Avant cela, c’était effectivement plus difficilement envisageable de financer une écurie de courses et un élevage.
Que pensez-vous de la montée en puissance des éleveurs dans le classement des propriétaires en obstacle ?
La majorité vendent des foals pour limiter les risques. Voyant la réussite et la valorisation commerciale des pinhookers, certains s’en sont mordu les doigts. De plus, ces chevaux exportés ne valorisaient que rarement leurs souches maternelles. Aujourd’hui, certains éleveurs en reviennent : ils commencent à comprendre qu’exporter les jeunes, c’est une vision court termiste. Dorénavant, exploiter en France leur apparaît comme plus intéressant. L’éleveur accède au marché des chevaux à l’entraînement en gardant plus longtemps et en valorisant ses produits. Les associations entre éleveurs et propriétaires tendent à se développer, avec réussite pour les deux parties. C’est une bonne chose également. Tout dépend cependant des risques que l’on veut prendre et de la trésorerie de chacun.
Vous vous êtes associés pour conserver des chevaux en France. Ces partenariats sont-ils appelés à se développer ?
Plutôt que de vendre à l’exportation, nous souhaitons attirer les propriétaires britanniques pour courir en France. L’intérêt grandissant des propriétaires anglais pour la France est bien sûr dû à la baisse des allocations outre-Manche. Les nôtres sont attrayantes, grâce à une bonne gestion de France Galop et aux efforts entrepris par le PMU. Nous avons développé un partenariat avec des propriétaires étrangers comme Simon Munir et Isaac Souede, Richard Kelvin Hughes, Lynne et Angus Maclennan. La seule condition de vente demeure que les chevaux soient entraînés en France, en concertation avec nos entraîneurs. Pour ces propriétaires domiciliés en Angleterre, le problème est de payer 20 % de TVA, sans récupération sur les achats et les charges d’exploitation. C’est le principal frein au développement du propriétariat, et tout particulièrement de ce type de propriétaire étranger. France Galop est bien sûr sensibilisé à ce problème. Aujourd’hui du lobbying avec nos politiques doit être mis en place. Les centres équestres ont obtenu pour leurs activités une TVA à taux réduit de 5.5 % applicable depuis le 1er janvier 2024 alors que leur taux était à 20 % depuis 2013… C’est probablement le moment de mettre la pression, notamment sur le Ministère des Finances. Nous avons prouvé aux propriétaires britanniques notre capacité à valoriser les chevaux en France, à prendre des belles allocations tout en pouvant entretenir leurs rêves de briller à Cheltenham. Nos arguments sont excellents pour attirer ces casaques anglaises. Ces derniers comprennent que nous avons des centres d’entraînement de grande qualité, avec des entraîneurs très compétents et aujourd’hui pour la plupart anglophones. En fixant ces propriétaires et leurs chevaux sur notre sol, nous limiterons un peu les exportations et il en résultera donc plus de partants en France pour alimenter la recette. Cette stratégie doit être soutenue et améliorée pour le bien de notre institution et plus spécifiquement de nos courses d’obstacles.
Vous évoquiez Richard Kelvin Hughes, avec lequel vous partagez la propriété d’Il est Français. Ce dernier avait été engagé à Cheltenham, mais il sera bien en piste dans le Prix Murat (Gr2) ?
Oui ! Il a toujours été clair dans la tête de tout le monde, qu’il courrait le Prix Murat puis le Grand Steeple-Chase de Paris (Gr1) qui demeure plus que jamais son objectif pour cette année. Puis nous rêverons à des expéditions sur le sol anglais ensuite, ce qui pourrait nous emmener dans le meilleur des mondes sur une Gold Cup de Cheltenham un jour… Il faut bien rêver un peu. Le cheval a énormément de classe. Nous l’avions décelé lors du pré-entraînement à Saint-Voir.
Après avoir été double tête de liste, quels sont vos objectifs ?
Le Grand Steeple ! C’est un objectif que nous n’avons pas encore atteint. Nous avons de bonnes cartouches cette année avec Il est Français (K) (Karaktar), Général en Chef (K) (Martaline) et Grandeur Nature (Lord du Sud). Ils vont être préparés pour ça. Général en Chef est engagé samedi à Auteuil et devrait être monté par Nicolas Gauffenic. Nous espérons le revoir à son meilleur niveau. Pour Grandeur Nature, Arnaud Chaillé-Chaillé a déjà son plan et sa baguette magique pour l’amener au top sur le Grand Steeple. Mais nous n’y sommes pas encore. C’est dans trois mois. Beaucoup de choses peuvent se passer d’ici là … Participer à cette épreuve est déjà une victoire !
Que pensez-vous du calendrier de l’obstacle et de sa saisonnalité ?
Beaucoup de monde semble avoir pris conscience des dégâts faits sur l’organisme de nos chevaux par la chaleur et les terrains trop fermes. Nous devons absolument revoir le calendrier de nos courses d’obstacles. C’est un impératif ! Cela a été un sujet de campagne soutenu par Alliance Galop. C’est évidemment une équation difficile à résoudre, avec des paramètres nombreux. Je félicite la nouvelle mandature d’avoir pris ce problème à bras-le-corps et j’espère que ce dossier va avancer à France Galop. Nous constatons bien que nous n’avons plus d’hiver. Les conditions actuelles en ce mois de février sont idéales, nos chevaux ont pu travailler tout l’hiver et sont prêts aujourd’hui, mais nous n’avons quasiment pas de courses. En Angleterre les épreuves d’obstacle se déroulent tout l’hiver. Cette saison, il n’y a eu qu’une annulation pour neige et une pour trop de pluviométrie. À partir de juin, le taux d’accidentologie en course est trop important. Nous perdons beaucoup trop de nos “soldats” dans les joutes estivales. D’autre part, en province il va falloir considérer que les hippodromes courant l’été et qui ne pourront pas proposer des pistes assez souples, auront leur avenir remis en question. La climatologie a changé et il faut impérativement en tenir compte. Nous n’avons plus le choix…
Que pensez-vous de la politique concernant l’obstacle ?
Il y a eu de très bonnes choses de faites, sous la présidence et la volonté de Jacques Détré. Il s’est beaucoup investi, intelligemment et avec pugnacité. Il faut lui en rendre hommage. Je pense qu’aujourd’hui nous devons réfléchir à soutenir une politique qui considère l’élevage, mais aussi faire vieillir nos chevaux, évitant de les exploiter trop tôt. Nos courses de 3ans sont devenues trop souvent des vitrines à finalité commerciale et nos participants sont amenés à 100 % pour faire leur meilleure valeur. Il faut être à l’écoute et respecter nos élèves, en leur laissant le temps de se façonner, de s’endurcir et de vieillir. Ce respect de l’animal permettra d’avoir plus de partants dans les courses de chevaux d’âge en France.
Les éleveurs sont plus représentés au Conseil de l’Obstacle. C’est une bonne chose car les entraîneurs n’ont pas toujours exactement la même vision des courses. Il ne faut pas négliger cela, cette vision de l’éleveur… Par le passé, il y avait des choses intéressantes comme les saillies d’étalons sélectionnées pour l’obstacle. Cela pourrait être de nouveau proposé – avec des juments sélectionnées – afin de fixer une production 100 % obstacle. Un tel dispositif avait joué un rôle dans le soutien à l’élevage de sauteurs et par conséquent aux partants dans la discipline. Cette opération a été arrêtée à une période où il y avait une recherche d’économie. Mais aujourd’hui, nous pourrions peut-être nous permettre de la relancer.
Nous avions mis en place les surprimes pour les pouliches et juments de 3 et 4ans. Une très bonne chose. Il faut féliciter la nouvelle mandature qui propose de l’étendre aux 5ans. Nous en avions fait la demande à la mandature précédente et ce geste a été bien perçu, soutenant la participation des femelles dans la discipline. Tout doit être entrepris pour faire du partant dans la discipline. C’est crucial. L’obstacle a ses problèmes mais il a de l’avenir dans notre pays. La discipline est belle est soutenue par des passionnés. La passion reste un moteur fort dans toute activité.
Vous avez acheté des étalons ou des parts d’étalons (Coastal Path, Karaktar, No Risk at All, etc.). Quels sont vos critères ?
Je ne vais rien inventer… Bien sûr il faut d’abord qu’il y ait une génétique qui ne soit pas rédhibitoire pour l’obstacle, à savoir d’éviter les courants de sang trop américanisés. Le modèle est également primordial. L’étalon doit être équilibré avec suffisamment de rayons, de taille, avec de la profondeur, une belle épaule, de bons aplombs, de l’os. Nous devons aujourd’hui bien différencier deux types de pur-sang : des chevaux bien équilibrés avec de la taille pour l’obstacle (comme le sont nos AQPS) et le modèle de plat avec des chevaux plus prédisposés à la vitesse, sur les épaules et dominé par leur arrière-main, ce qui est handicapant pour sauter.
Les courants de sang d’obstacle sont désormais bien référencés. Mais attention, un certain recul s’impose pour juger d’une aptitude et de la transmission de gènes sauteurs. Des lignées de reproducteurs, néanmoins exceptionnels en plat, comme Camelot (Montjeu), Galileo (Sadler’s Wells) ou Sea The Stars (Cape Cross), ont finalement été décevantes dans la discipline qui nous concerne.
Comment procédez-vous pour répartir vos chevaux chez les entraîneurs ?
On fait un peu de sentiment, au feeling. Nous aimons bien garder les mêmes origines chez les mêmes entraîneurs. Ils connaissent déjà un peu la famille et ils retrouvent des similitudes. Ils comprennent alors le cheval peut être plus rapidement, ayant certains points de repères. Ils sont aussi plus motivés lorsqu’ils ont eu de la réussite avec certaines familles. De notre côté, à Saint-Voir, nous gardons les chevaux dont nous avons eu des frères et sœurs, ou certains auxquels nous nous attachons. Nous avons aussi à l’entraînement à la maison des chevaux d’âge pour essayer de leur donner une nouvelle carrière, en leur apportant de l’attention avec aussi un changement d’environnement, afin qu’ils retrouvent un peu du moral qu’ils ont pu perdre dans des combats trop difficiles.
Vous faites aussi beaucoup confiance aux jeunes entraîneurs…
Nous aimons bien aider les jeunes et ils nous le rendent bien ! Nos jeunes entraîneurs sont doués, motivés et communicants. Ils ont ce réflexe de la communication avec les outils d’aujourd’hui. Et tout est transparent avec eux. C’est toujours un vrai plaisir de communiquer avec les jeunes. Nous échangeons beaucoup.
Au total désormais, combien avez-vous de salariés sur le haras ?
Nous sommes une quinzaine, répartis en deux équipes, une pour l’entraînement et l’autre pour l’élevage. Je dois dire que j’ai beaucoup de chance actuellement. Nous avons des personnes jeunes, motivés, qui aiment leur travail et leurs chevaux. Nous avons des rapports de confiance avec notre personnel et c’est vraiment agréable. Ils rendent compte avec transparence et c’est cela dont j’ai besoin, car je ne peux pas avoir des yeux partout… Ma fille Justine vient d’arriver, fraîchement débarquée de Nouvelle-Zélande, avec son enthousiasme et une vision nouvelle, riche de ses expériences. Elle va apporter un nouvel élan au sein de notre entreprise. Ce n’est que du bonheur.
Et combien avez-vous de chevaux à gérer entre l’élevage et l’entraînement ?
Nous en avons environ 200 entre l’élevage, le pré-entraînement et l’entraînement, ainsi qu’une cinquantaine à l’extérieur… En ce qui concerne les poulinières, nous en avons une quarantaine à la maison et une vingtaine en association. Je suis favorable aux associations qui permettent de vivre de beaux moments de partages…
Que regardez-vous lorsque vous achetez un cheval ?
La génétique car il y a des lignées mâles que j’aime bien. Mais bien sûr le modèle reste primordial. Il faut que les chevaux aient aussi une bonne locomotion. Comme pour les étalons. Et puis je marche beaucoup au feeling, au coup de foudre ! La première impression est capitale. Lorsque l’on rentre dans un pré ou dans un box pour voir un poulain, il faut que quelque chose se passe, que cela me parle…
Dans la liste de vos meilleurs élèves en 2023, il y a Knock On (Zelzal), gagnante du Prix de Saint-Cyr (L) en plat. Comment vous êtes vous lancés dans cette discipline ?
J’avais acheté sa troisième mère, Biblique (Saint Cyrien), à Deauville. Elle avait un modèle, une vieille souche française, et je l’avais acheté pour l’obstacle. J’avais été à Lomitas (Niniski) en Allemagne et elle m’avait donné Parole d’Évangile. Cette dernière avait un peu couru en plat pour Nicolas Clément avant d’aller sur les obstacles. Quand nous avons vendu Robin des Champs (Garde Royale) à Rathbarry Stud, j’avais bénéficié d’un petit bonus dans la transaction avec une saillie gratuite d’Acclamation (Royal Applause). Mais nous n’avions pas vraiment de juments ayant un profil pour le plat, hormis peut être cette Parole d’Évangile. Nous l’avons mis à Acclamation et nous avons eu Acclamée, qui a gagné trois courses. Et je me suis donc retrouvé avec une jument au profil plat. La seule à Saint-Voir aujourd’hui. J’ai partagé avec bonheur l’exploitation de certains de ses produits en compagnie de la famille d’Arnaud de Seyssel. J’avais bien aimé Zelzal en course, fils de Sea the Stars, prenant une part de l’étalon. D’où le mariage répété à cinq reprises avec Acclamée et la conception des bonnes Knock On et J’Acclame.
Est-ce qu’il y aura d’autres juments pour le plat à Saint-Voir ?
A priori non ! Nous en avons qui n’ont couru qu’en plat et d’un bon niveau, mais qui gardent un bon profil pour l’obstacle. Car aujourd’hui, il faut un peu de classe de plat pour gagner à Auteuil. Les courses vont de plus en plus vite en obstacle et il faut une certaine classe de plat pour accéder aux très bonnes épreuves de haies. Mais bien sûr sans négliger le modèle. Certains étalons de classe ont ce profil. C’est le cas de Karaktar (High Chaparall) et on peut aussi penser à un cheval comme Persian King (Kingman) par exemple qui pourrait aussi correspondre à cela. Il a un modèle et une classe de plat dont il a fait étalage de 1.600m à 2.400m au top niveau. Lorsque les chevaux ont le modèle et cette classe de plat, cela peut permettre d’aspirer au meilleur. De Bon CÅ“ur (Vision d’État) est d’ailleurs pleine de Persian King actuellement. Et nous sommes là dans le rêve… ce qui reste avant tout l’essence de notre métier d’éleveur !
Justine de Lageneste : « Mon objectif est de seconder mon père »
Après l’Irish National Stud, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, l’Écurie des Monceaux… Justine de Lageneste rejoint le haras familial avec jeunesse et ambition.
« J’avais déjà fait une saison au haras il y a deux ans et la collaboration s’était très bien passée ! L’expérience fut très enrichissante. Je prends beaucoup de plaisir à m’instruire en regardant et questionnant mon père, qui me partage beaucoup de son expérience. Mon objectif est de le seconder pour qu’il puisse faire ce qu’il aime. Aujourd’hui, je suis plus orientée vers l’élevage, tout en gardant au maximum et avec rigueur la possibilité de monter à cheval tous les jours. À la piste on connaît les chevaux différemment. C’est un des atouts cruciaux de Saint-Voir de faire l’entraînement et l’élevage sur place. Mieux connaître ses élèves est essentiel, à travers le débourrage, le pré-entraînement et l’entraînement avec l’idée directrice de toujours améliorer et sélectionner. »
Concernant le fonctionnement du haras, elle détaille : « Il y a un lien fort entre nos deux équipes. Un échange d’information, essentiel, se met en place. Aussi, l’équipe élevage suit au quotidien les résultats de l’après-midi aux courses. Et l’équipe d’entraînement suit avec beaucoup de suspense les résultats, souvent de la nuit, alors qu’une de leur ancienne protégée a pouliné. Il y a une bonne entente générale. Ils s’informent et s’aident mutuellement. C’est un atout précieux qui permet un travail quotidien bien huilé et une véritable synergie. C’est Anne-Juliette Bourcier, élément moteur du haras de Saint-Voir, qui a récupéré avec compétence et dévouement toute la partie administrative dont prenait soin ma mère. »