Le sommeil, élément clé dans la récupération du cheval
La F.N.C.H., France Galop et Le Trot accompagnent la première thèse française sur le bien-être du cheval de course. Nous connaitrons dans quelques semaines les premières conclusions de ces travaux. Mais la question du sommeil joue d’ores et déjà un rôle central.
par Adrien Cugnasse
ac@jourdegalop.com
Les premières conclusions de cette thèse seront présentées lors des « Journées sciences & innovations équines (JSIE) » qui se tiendront les 30 et 31 mai 2024 à l’Ifce (au Cadre noir de Saumur). Un travail de trois ans, en collaboration avec l’équipe Cognition éthologie et bien-être animal de l’Inrae. Réalisée par la doctorante Noémie Hennes, diplômée d’un master éthologie, la thèse est supervisée par Léa Lansade et Alice Ruet qui sont des spécialistes internationalement reconnues sur les questions du bien-être équin. Léa Lansade nous a expliqué : « Nous étudions les pratiques d’entraînement, sur le terrain, au trot et au galop. Durant cette période d’entraînement, nous nous intéressons beaucoup à la question de la récupération. Et nous avons (entre autres) étudié le sommeil. C’est ce qui va faire l’originalité de cette thèse. L’analyse est en cours mais il semblerait que les performances soient liées à la qualité et la quantité du sommeil des chevaux. Il y a de grandes variations d’un individu à l’autre sur ce point. Or le sommeil est influencé par plusieurs facteurs : type de litière, taille du box, intensité de l’entraînement… et la nature propre à chaque animal. Chacun récupère plus ou moins bien après son travail. On le voit avec la variation de l’appétit et donc du poids dans les jours qui suivent. Plusieurs facteurs entrent en jeu. Par exemple, parmi les sujets qui sont apparus, il y a celui du « rollkur » à l’entraînement [hyperflexion de l’encolure, que l’on observe parfois au trot et en dressage ndlr]. Dans ce cas, les chevaux récupèrent moins bien dans les jours qui suivent. On observe des mimiques assez particulières chez ceux qui ont des problèmes de récupération. » La question du « rollkur » est sortie de notre microcosme. Elle a fait l’objet d’une grande tribune dans Le Parisien, dans le contexte des Jeux Olympiques, sous l’impulsion du député (et docteur vétérinaire) Loïc Dombreval,
Pour étudier le sommeil, des caméras sont placées dans les boxes. Cet angle d’étude vient s’ajouter au suivi des paramètres physiologiques en lien avec un laboratoire bordelais : « Nous avons diffusé des questionnaires auprès des entraîneurs de trotteurs et de galopeurs. Et nous invitons vraiment les professionnels à les remplir. Plus l’échantillon est large, mieux c’est. » Noémie Hennes a besoin de plus de données pour réaliser un état des lieux des conditions de vie et des modes d’entraînement des chevaux de course en France. Nous invitons donc le plus grand nombre d’entraîneurs à répondre à son questionnaire, afin que les résultats soient les plus représentatifs possible. Ce questionnaire est accessible ici.