Gagnant moral
Attention, ce soir, séquence nostalgie. Miracle d’internet, le film de l’édition 1980 des 2.000 Guinées (Gr1) est disponible sur YouTube. On peut y voir un tout jeune Gérard Larrieu : c’est le jeune homme au premier plan avec un blaser bleu marine. Mais ce n’est pas le seul intérêt de cette vidéo car la course a vraiment marqué l’histoire du sport hippique. Cette année-là , François Boutin avait fait le déplacement avec Nureyev (Northern Dancer), un poulain acheté une fortune (l’équivalent de 5,8 millions de dollars actuels) et qui, compte tenu de sa naissance à l’étranger, n’avait pas le droit de débuter dans un maiden en France. Code des courses de l’époque oblige. Débuter en gagnant dans le Prix Thomas Bryon (Gr3), cela n’a rien de courant. Le représentant de Stavros Niarchos a ensuite survolé le Prix Djebel (Gr3). Dans les Guinées, il a laissé les autres sur place. Mais les commissaires britanniques ont – après une très longue enquête – décidé de le rétrograder… à la dernière place ! Avec le recul, et en visionnant la vidéo, on se rend compte à quel point cette décision était scandaleuse. Le terme « gagnant moral » n’est que très rarement applicable dans les courses. Mais c’est pourtant le cas avec Nureyev. Un poulain qui n’a plus jamais été revu en piste mais qui est l’ancêtre direct de Siyouni (Pivotal), meilleur étalon français. Pour revoir la course, cliquer ici