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samedi 23 novembre 2024

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Formation des entraîneurs : les procédures à l’étranger

Formation des entraîneurs : les procédures à l’étranger

Dans notre précédente édition, nous nous sommes intéressés à la formation des entraîneurs en France. Désormais, nous avons souhaité en savoir plus sur la manière dont la licence s’obtenait à l’étranger. Un constat : plus le pays est compétitif sur la scène internationale, plus les exigences sont élevées !

Par Rose Valais

rv@jourdegalop.com

En Angleterre, des fonds nécessaires

Kévin Philippart de Foy, entraîneur belge installé à Newmarket

« Pour devenir entraîneur en Angleterre, il faut dans un premier temps justifier de la somme de 40.000 £ sur un compte en banque et prouver que les fonds n’ont pas été prêtés. Il faut avoir été assistant d’un entraîneur public pendant cinq ans et une lettre de ce dernier. Mais il faut également joindre trois lettres de recommandation de professionnels avec qui nous avons travaillé et trois lettres de propriétaires pour qu’ils affirment qu’ils nous mettront des chevaux à l’entraînement. Ensuite, il faut donner une liste des potentiels chevaux que nous accueillerons et réaliser un test sur Internet. Celui-ci est probablement composé de 200 questions, et il faut envoyer, il me semble, 80 supports vidéos et photos prouvant que nous savons mettre des bandages, longer un cheval, tondre, faire une crinière, que nous possédons les bases pour monter à cheval, faire un box… C’est un long dossier ! Une fois ce niveau passé, il faut réaliser trois semaines de stage à la British Racing School. La première semaine, on aborde le côté financier, la deuxième, le management, et la troisième, tout ce qui tourne autour du cheval et des engagements. La semaine de stage coûte 850 £. Une fois les trois semaines passées, nous devons envoyer la preuve que nous avons obtenu et validé toutes les étapes précédentes. Enfin, il reste à envoyer la demande de licence à la BHA (British Horseracing Authority), réaliser un business plan avec les chevaux, le personnel et les propriétaires avec qui nous allons lancer la structure. Une fois qu’ils approuvent notre capacité à entraîner et que nous sommes installés, la BHA vient à l’écurie pour approuver notre installation. C’est à ce moment-là qu’il est possible d’engager un cheval. Toute la procédure a dû me prendre huit mois. »

Beaucoup plus laxiste aux États-Unis

Rodolphe Brisset, entraîneur français installé en Floride

« En général, il est conseillé d’avoir une expérience d’assistant entraîneur pendant un ou deux ans, mais ce n’est pas obligatoire. Si vous êtes approuvé comme entraîneur dans un État, vous pouvez entraîner dans un autre. Et pour obtenir une licence, il suffit juste de passer un test, il n’y a pas de dossier à rendre comme en France. Il me semble que la Californie, le Kentucky et New York sont les régions où le test est le plus “compliqué”. J’ai passé mon examen en 2017, année de la réforme. Il était apparemment plus compliqué que celui d’avant. Je l’ai terminé en deux heures et demie. Il se compose d’environ 120 questions dont certaines invitent au débat, un tiers concerne les conditions des courses, un autre tiers les connaissances liées au cheval, et il y a également quelques questions sur le sujet médical. Ensuite, vous passez devant des commissaires. Pour entraîner, le point le plus important à obtenir concernent les assurances. On vous donne des boxes uniquement si vous avez la Workers’ Compensation, une assurance qui couvre les salariés. Certains propriétaires arrivent à passer le test et à devenir entraîneur… Pour moi, l’un des gros problèmes aux États-Unis est que l’obtention des licences se fait trop facilement. Il y a quand même 5.000 entraîneurs aux États-Unis. La première règle pour devenir entraîneur devrait être de parler anglais et ici, ce n’est pas le cas, il y a même des États qui donnent des tests en espagnol… »

Pas de stage aux Émirats Arabes Unis, mais un examen

Erwan Charpy, conseiller du Dubai Racing Club et ancien entraîneur installé à Dubaï

« Si vous détenez une licence d’entraîneur d’un pays reconnu, vous pouvez vous installer à Dubaï. Et si vous souhaitez obtenir une licence en tant que résident entraîneur à Dubaï, il faut avoir justifié d’une expérience d’au moins deux ans en tant qu’assistant entraîneur dans une écurie. Cela peut être une expérience partout dans le monde mais l’écurie et le pays doivent être reconnus. Il n’y a pas besoin de justifier d’une certaine somme sur un compte et il n’existe pas non plus de stage. Mais il y a un entretien avec les chefs commissaires ainsi qu’un examen. À l’époque où je m’occupais des examens pratiques, nous demandions aux candidats de savoir ajuster une bride, mettre des bandages, seller un cheval… Il me semble que vous ne délivrez pas de licence avant qu’une personne de la société de course soit venue visiter les écuries. De plus, il est interdit de partager vos installations avec un autre entraîneur. Tout doit être séparé. En dehors de cela, ils viennent également de temps en temps réaliser un contrôle pour voir l’état des chevaux, la cohérence de l’effectif avec ce qui est déclaré… Enfin, lorsque vous venez de l’étranger pour vous installer, il ne faut pas être suspendu dans son pays d’origine. »

Le côté vétérinaire développé en Suisse

Nicolas Guilbert, anciennement installé en Suisse et désormais entraîneur à Lamorlaye

« Nous suivons une formation qui équivalente à la licence d’entraîneur public française. Nous avons un stage qui s’étale sur un an au rythme de deux jours de formation par mois. Au niveau des modules, nous suivons des cours de gestion, comptabilité, code des courses et à la différence de la licence française, nous avons une partie importante qui concerne l’appareil locomoteur, encadrée par des vétérinaires. C’est-à-dire que nous devons apprendre à passer un examen de boiterie, nous avons disséqué un cheval, étudié le système musculaire, respiratoire et digestif ainsi qu’appris les différentes parties du squelette du cheval. Nous devons également savoir brider un cheval, seller, mettre des bandages, savoir embarquer dans un camion… Et nous avons suivi quelques cours de maréchalerie. »

Pas de préalable requis au Maroc

Robert Laplanche, formateur pour la Sorec des apprentis jockeys et des stagiaires entraîneurs

« Il existe un stage de trois jours par semaine pendant trois mois. Il n’est pas obligatoire car toute personne qui souhaite devenir entraîneur au Maroc peut s’installer. À la fin des trois mois, les stagiaires obtiennent un petit diplôme mais qui n’est pas officiel. Le matin, ils assistent aux entraînements et l’après-midi, ils suivent des cours théoriques avec des vétérinaires, des heures d’hippologie, de gestion… Tout le monde est accepté, il y a beaucoup de professionnels (entraîneurs et propriétaires) mais également des néophytes. Nous avons de nombreuses demandes et nous ne prenons que quinze stagiaires par session. Théoriquement, il doit y avoir trois stages par an mais nous n’avons pas réussi à tous les mettre en place à cause du Ramadan… Cette formation existe depuis deux ans, et nous avons 250 demandes. Les professionnels ont la priorité sur les autres. C’est une formation d’information. Ce stage est un plus : la Sorec essaye d’améliorer le niveau général des entraîneurs, et qui sait, peut-être qu’un jour ce stage deviendra un passage obligatoire pour détenir une licence au Maroc. »

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