À la rencontre de Fabrice Foucher
Installé depuis 34 ans sur la propriété familiale à Saint-Michel-Chef-Chef, en Loire-Atlantique, Fabrice Foucher traverse une très belle période de forme. De retour d’un meeting de Pau réussi, l’entraîneur pourra compter sur plusieurs bons éléments pour la suite de l’année 2024, notamment (Joshua Tree), lauréat par deux fois sur les haies paloises.
Par Sacha Rochereau
sr@jourdegalop.com
Venue à Pau avec une douzaine de chevaux, l’écurie Fabrice Foucher est repartie des Pyrénées avec pas moins de cinq victoires à la clé : « Le meeting de Pau est devenu essentiel pour l’écurie. Nous nous sommes rendus pour la première à Pau lors du meeting précédent, car l’année 2022 avait été très sèche et certains chevaux avaient très peu couru. Mes enfants étaient motivés pour y participer, donc nous nous sommes lancés. Nous avons emmené six chevaux l’année dernière et cela s’était bien passé. Cette année, nous en avons emmené le double et nous nous sommes davantage préparés pour cette échéance. Le meeting de Pau sera désormais l’un de nos objectifs chaque année, car cela se passe bien, les allocations sont bonnes, la piste aussi. Nous risquons d’avoir de plus en plus d’années sèches, où il pourra être difficile de courir en obstacle l’été. Il vaut mieux préserver nos chevaux à cette période de l’année et courir l’hiver. »
La confiance de Richard Évain
Propriétaire important dans l’Ouest, Richard Évain (Écurie R.E.) monte en gamme au niveau de ses achats comme de son élevage. Depuis plusieurs années, ce dernier fait confiance à Fabrice Foucher. Une collaboration qui fonctionne très bien, tout particulièrement en ce moment. En plus des quatre succès d’Aleric et Roatan (Authorized) à Pau, Alberi (Al Wukair) a remporté son Maiden du côté de Pornichet : « Cela fait une dizaine d’années que nous travaillons ensemble. Il m’a principalement confié des chevaux provenant de son élevage, car il n’achetait pas beaucoup aux ventes auparavant. Mais il s’est montré très actif sur le marché en 2023. Cela se passe bien, mais nous n’avons pas eu de très bons chevaux jusque-là . Nous avons fait un peu de tri, et cela se passe mieux depuis cet hiver, donc c’est plutôt intéressant. Richard est à l’écoute, nous nous entendons bien et il me fait confiance. Il est également patient et ne me met pas de pression. Nous obtenons la récompense du travail fourni, donc c’est très plaisant. J’ai peu de chevaux sous ma responsabilité et il est mon principal propriétaire. De plus, il aime les deux disciplines, comme nous ! »
Des espoirs pour 2024
L’écurie a eu dans ses boxes quelques très bons éléments par le passé comme Ultraji (Denham Red), qui a offert une première victoire de Groupe à son entraîneur dans le Prix Carmarthen (Gr3) en 2016, ou encore Un de Sceaux (Denham Red), exporté outre-Manche où il a remporté pas moins de sept épreuves de Gr1. Fabrice Foucher tient peut-être un nouveau cheval de qualité avec Aleric, lui qui a débuté en obstacle cet hiver avant de remporter deux courses d’affilée, dont le Prix Daniel Guestier (Haies) : « Aleric semble avoir bien récupéré de ses efforts. Lors de son premier succès, il ne courait que douze jours après sa précédente tentative et a gagné très facilement. C’est un cheval dur, il s’est forgé dans les courses plates et a appris à travailler. Il n’est venu à l’obstacle qu’à l’âge de 5ans. Le cheval est bien, il est beau, tonique. Il va désormais aller à Auteuil, où il devrait être à l’aise. Au vu de ce qu’il nous montre, Aleric a certainement encore des progrès à faire. Il n’a couru qu’à trois reprises et a déjà battu des chevaux très endurcis. Il faut prendre les course les unes après les autres, mais le cheval pourrait évoluer à un niveau très intéressant. Il pourra même être dirigé sur le steeple plus tard. C’est un vrai espoir pour cette année. » Lauréat l’an passé du Prix Lutteur III (L, Handicap), Saint Romain du Derby (Anabaa Blue) pourrait lui aussi évoluer de nouveau à bon niveau : « Nous tentons de la repréparer pour le Prix Lutteur III, fin mars. »
Un cadre idéal
Installé très jeune (21 ans) sur une propriété familiale, tout près de la mer, Fabrice Foucher bénéficie d’un cadre privilégié pour ses pensionnaires, avec une piste privée et des sorties régulières à la plage : « Le gros du travail est effectué à la maison, sur notre piste qui est en montée, à «l’anglaise». En parallèle, nous disposons d’une belle plage à proximité, celle de Saint-Brévin. Nous nous en servons souvent. Nous nous y rendons deux ou trois matinées par semaine, avec un ou deux lots. Cela permet de terminer le travail, c’est une belle plage, une belle ligne droite. Nous avons également l’hippodrome de Pornichet non loin, qui nous sert particulièrement pour les jeunes chevaux. Ils galopent sur la P.S.F. et voient autre chose. Il nous arrive aussi d’aller sur l’hippodrome de Machecoul avec les chevaux d’obstacle. De cette manière, les chevaux apprennent à voyager et à voir différents environnements. Lorsque l’on arrive aux courses, cela leur permet de bien se comporter. Le but est de prendre notre temps avec les chevaux, de les endurcir et d’essayer de les emmener à Auteuil, ou à bon niveau pour ce qui concerne les sauteurs. »
Une aventure qui se partage en famille
Au quotidien, Fabrice Foucher est accompagné de ses deux fils, Adrien et Thomas, pleinement investis au sein de l’écurie : « Adrien a 23 ans, il a sa licence de jockey et a monté quelques fois pour deux victoires. Il va continuer cette année. Thomas a 21 ans, il est quant à lui gentleman-rider. Il va effectuer sa dernière saison en amateur cette année. Tous deux sont salariés ici et je peux compter sur eux. Je les ai envoyés à Pau avec confiance et le travail a été bien fait, ils savent travailler. Je n’étais pas sur place, je n’ai fait que quelques allers-retours avec mon épouse. Ils souhaitent eux aussi entraîner un jour. Adrien, l’aîné, va pour l’instant monter en course. Thomas va quant à lui certainement faire quelques stages à l’étranger. »