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lundi 23 décembre 2024

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Vertige, virage(s), volonté

Par Mayeul Caire (mc@jourdegalop.com)

Vertige est le mot qui décrit le mieux ce qui nous a saisis hier, en apprenant que la FDJ avait fait une offre de 2,6 milliards pour la holding d’Unibet. Il est aussi question de virages (manqués) et de volonté (attendue).

Vertige de considérer qu’il y a un peu plus de dix ans, la FDJ et le PMU faisaient jeu égal ; aujourd’hui, la FDJ pèse le double : 20 Mrds vs 9 ; demain, avec des acquisitions comme Unibet, elle pèsera trois, quatre, voire dix fois plus. Vertige de nous souvenir que le projet de transformation du PMU en société anonyme, dont les actionnaires seraient restés les sociétés-mères, a avorté pour de mauvaises raisons… alors que si vous n’êtes pas une société privée, vous ne pouvez (je simplifie) ni vous endetter, ni lever des fonds, ni acheter une autre société – tout ce qui réussit à la FDJ aujourd’hui. Vertige de ne pas avoir oublié que le PMU a été, il n’y a guère, numéro 2 français des paris sportifs – le seul business qui progresse dans l’univers du jeu –, avant que trop d’acteurs des courses et trop de responsables institutionnels n’appellent à l’époque à recentrer – voire limiter – l’activité sur le pari hippique dont la croissance est atone. Petite parenthèse : nous aurons forcément l’occasion d’en reparler prochainement, mais il semble à présent évident que l’avenir des courses – notre avenir à tous – se joue à l’extérieur de notre cercle actuel : ce qui veut dire à l’extérieur du pari hippique et à l’extérieur de notre clientèle (captive et décroissante) des acteurs de courses, c’est-à-dire de nous-mêmes. Si l’on veut un avenir, seules la conquête et l’ouverture vers le monde extérieur nous le donneront. Je referme la parenthèse, mais à mon sens, c’est un vrai sujet pour la nouvelle présidence de France Galop, pour ses administrateurs, et pour le nouveau représentant du galop au PMU.

Vertige aussi d’avoir noté que la dernière fois que nous avons parlé d’ambition pour le PMU (l’article est ici), c’était le 5 octobre, nous n’avons eu aucun commentaire de la part d’aucun responsable de l’Institution, comme si parler de croissance à deux chiffres était une folie, une bêtise ou un tabou – manifestement, ce n’est aucun des trois, du point de vue de la FDJ. Vertige de penser aux années à venir si nous ne faisons rien, car il va faire froid à l’ombre du séquoia géant qu’est en train de devenir la FDJ… Jusqu’au vertige final : celui que nous ressentirons lorsque nous serons vraiment au bord du trou, lorsqu’une simple pichenette nous y fera tomber, et lorsque notre corps sans vie y gira* – le cœur gonflé par les éternels regrets de ne pas avoir été plus courageux et plus confiants quand il en était encore temps.

Les vertiges, on peut s’en remettre. À condition de reconsidérer les virages qui se sont présentés devant nous mais que nous avons ratés : celui de l’ambition, celui du pari sportif et celui de la privatisation. Il n’est jamais trop tard pour agir, pour peu que l’on en ait la volonté.

* Ci-gît… Ci-gira… même si le futur du verbe gésir — fort à propos, finalement ! – n’existe pas.

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