Sarah Boulet : « Gagner une Listed, c’est incroyable »
Le 24 décembre, Sarah Boulet a remporté la première Listed de sa carrière dans le Prix du Comté de Nice (L), en selle sur sa fidèle partenaire Golden Park. Dimanche, la paire devrait être au départ de son premier Groupe, le Grand Prix de la Ville de Nice – Bernard Sécly (Gr3).
Âgée de 22 ans, Sarah Boulet n’est pas issue du milieu des courses. Tout a commencé lors de son entrée à l’Afasec, à l’âge de 14 ans : « Personne dans mon entourage ne vient du milieu. J’ai dû convaincre mes parents pour pouvoir intégrer celui-ci, ils n’étaient pas vraiment pour étant donné qu’ils ne le connaissaient pas du tout. J’ai commencé en tant qu’apprentie en plat chez Cédric Boutin, durant trois ans. Puis, David Windrif est venu me chercher, il m’a dit que j’aurais plus de chances en obstacle et qu’il me voyait bien là -bas. Il m’a tout appris, j’ai fait mes premières places pour lui et j’y suis restée un an et demi. »
Une belle association avec Mickaël Seror
Depuis désormais un an et demi, Sarah Boulet travaille aux côtés de Mickaël Seror, avec une belle progression et de plus en plus de montes à la clé : « J’ai eu l’opportunité d’intégrer l’équipe de Mickaël Seror, où j’ai connu mes premiers succès. Plus le temps passe et plus ce dernier me donne ma chance, en étant bien conscient que j’ai encore peu d’expérience. Il fait en sorte que je puisse progresser, le matin comme l’après-midi. En 2022, mon patron ne m’a pas laissé monter les bonnes courses, ce qui n’a pas été le cas en 2023, où il m’a clairement montré sa confiance. J’espère avoir su la lui rendre ! »
Et déjà une première victoire au niveau Listed
« Gagner une Listed, c’est incroyable. Qui plus est quand on est une apprentie avec aussi peu de montes à son actif. Avec Golden Park, c’était parfait, car elle me suit depuis le début. Je la monte depuis mon arrivée à l’écurie. Avec elle, j’ai obtenu ma première victoire Premium, puis mon premier gros handicap, et enfin ma première Listed. C’est magnifique ! Normalement, je lui serai associée dimanche dans le Grand Prix, mais je ne suis pas plus excitée que cela car j’aborde toutes les courses avec le même niveau de pression. 2023 est la première année où j’ai dépassé les cinquante montes, j’espère doubler ce chiffre cette année. Durant ce meeting de Cagnes, quelques entraîneurs extérieurs ont commencé à me solliciter, c’est plutôt plaisant. Je vais essayer de poursuivre sur cette lancée… »
Nathalie Desoutter, un modèle
Un an après l’arrêt de Nathalie Desoutter, plusieurs femmes jockeys talentueuses semblent prendre la relève en obstacle, à l’image de Charlotte Prichard ou Léa Suisse : « Nathalie “dirigeait” les femmes jockeys d’obstacle depuis un long moment. Peu sont parvenues à avoir une longue carrière comme elle. Il y a désormais de plus de femmes dans les pelotons en obstacle, et tant mieux. Nous n’étions pas nombreuses dans le vestiaire, c’est une bonne chose que les filles s’intéressent enfin à l’obstacle, ce n’est pas la discipline vers laquelle elles se dirigent naturellement. Nathalie a toujours veillé sur nous, elle a toujours été très gentille et très prévenante. Je trouve d’ailleurs qu’il y a plus d’entraide entre jockeys en obstacle qu’en plat. Compte tenu des risques certainement. Nathalie a beaucoup d’expérience et a toujours été là pour nous aider. Elle a toujours été un exemple pour moi, j’avais même des posters d’elle dans ma chambre (rires). Charlotte [Prichard, ndlr] a ensuite bien pris la relève, cela paraît compliqué de rivaliser avec elle pour le moment ! Elle a réalisé une très belle saison. Pour ma part, j’étais davantage attirée par le plat initialement, mais cela a été difficile au niveau du poids. Lorsque monsieur Windrif m’a appelée, je me suis dit que j’allais essayer cette nouvelle discipline. Je ne savais pas du tout où j’allais, mais finalement, je me suis mise à vraiment apprécier les courses d’obstacles. »