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lundi 23 décembre 2024

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Olivier Peslier se souvient

Olivier Peslier se souvient

Par Adeline Gombaud

ag@jourdegalop.com

Olivier Peslier est le jockey français en activité le plus titré. Sacré dans les plus belles courses internationales, légende vivante au Japon… Alors qu’il a fêté ses 51 ans il y a quelques jours, il rempile pour une nouvelle saison. La 35e de son incroyable carrière. Et vous savez quoi ? Il se rappelle comme si c’était hier de sa première course…

Jour de Galop. – Quelle est la personne qui vous a le plus appris, professionnellement parlant ?

Olivier Peslier. – Chez les jockeys, sans aucun doute Cash Asmussen. Quand il est arrivé en France, il a révolutionné notre monte. Avant lui, notre modèle était Yves Saint-Martin et tout le monde essayait de le copier. Cash m’a aussi bien appris la tactique de course que l’équilibre à cheval, avec cette monte « en pointe ». Il m’a aussi expliqué l’importance de faire du sport et comment pousser efficacement. Que des choses que l’on ne peut pas apprendre dans des livres !

Chez les propriétaires, j’ai eu la grande chance de rencontrer Daniel Wildenstein. Je n’avais que vingt ans et je crois pouvoir affirmer que nous avons eu une relation privilégiée. On peut dire qu’il a été un mentor. Quand on parlait chevaux, il écoutait bien sûr, mais il avait aussi son avis. Chez les entraîneurs, je pense que chacun de ceux avec qui j’ai travaillé m’a apporté quelque chose. Et c’est bien là ma richesse.

Parmi les pays où vous avez eu l’occasion de monter, lequel vous a le plus marqué ?

Le Japon. C’est là-bas que j’ai le plus progressé parce qu’il faut être bien plus « physique » qu’en France, avec des courses plus rythmées. Mais j’ai aussi appris lors du travail le matin. On y est beaucoup plus exigeant avec les chevaux qu’en France. Les chevaux japonais voyagent désormais et on voit bien leurs résultats… On dit parfois qu’ils ont acheté toutes les meilleures juments européennes à des prix faramineux… Mais finalement, quand on voit leur production, ils ont finalement fait de bonnes affaires !

En Grande-Bretagne, j’ai également beaucoup appris. En France, on apprend aux chevaux à aller vite sur 400m tandis qu’en Grande-Bretagne, on travaille beaucoup plus le cardio et les chevaux sont capables de gagner en allant devant. On apprend donc la science du train.

Quelle est la victoire qui vous a apporté le plus d’émotion ?

Je dirais l’Arc de Peintre Célèbre, la classe pure. Et le Marois de Goldikova (K), tant elle avait surclassé l’opposition. Au Japon, c’est sans doute le Tenno Sho – Automne de Symboli Kris S, avec 186.000 personnes qui vous applaudissent comme une rock star. Il faut avoir monté au Japon pour comprendre l’émotion que cela procure !

Parmi toutes les personnalités que vous avez croisées, celle qui vous a le plus marqué ?

La reine d’Angleterre ! Quand j’ai gagné les Hardwicke avec Dartmouth pour elle, elle m’avait dit au rond que j’avais une belle broche (mon habituel papillon). Elle en avait une magnifique, entièrement pavée de diamants. Je lui avais donc retourné le compliment. Elle m’avait répondu : « J’espère que votre papillon s’envolera ! » Gagner pour sa casaque, c’est le summum. J’ai eu une pensée pour ma professeure d’anglais, qui désespérait de mon niveau !

Le cheval pour lequel vous avez eu le plus d’affection ?

Je dirais Call the Wind, parce que je le montais tous les matins. De façon générale, je m’attache plus aux chevaux que je peux monter tous les jours. Lui, c’était une crème.

Vous souvenez-vous de votre première course officielle ?

Comme si c’était hier ! C’était à Rouen, le 5 mars 1989. J’avais deux montes pour Patrick Biancone. Je suis deuxième avec Royal Raj et je gagne la « der » avec Cavallo d’Oro. J’avais l’avantage d’avoir monté beaucoup de courses de poneys. C’était très similaire, la vitesse en plus.

Quelle est la victoire où votre monte a été la plus déterminante ?

Pas facile… Cela dépend de tellement de choses, y compris la chance ! Mais je retiendrais tout de même le Prix de la Forêt de Goldikova et l’Ispahan de Recoletos.

Comment définiriez-vous votre monte ?

Au fil du temps, j’ai appris à monter pour les chevaux. Cela ne sert à rien de les « cramer » pour une course, je préfère penser « carrière ». Mais évidemment, plus jeune, on peut se montrer plus fougueux.

La voiture de vos rêves ?

Plus jeune, c’était une Aston Martin et je m’en suis offert une. Maintenant, du moment qu’elle a quatre roues et qu’elle m’emmène où je veux… Je crois que même qu’un tracteur ferait l’affaire !

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