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lundi 23 décembre 2024

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L’Union hippique de la Méditerranée continue de s’ouvrir

L’Union hippique de la Méditerranée continue de s’ouvrir

L’Union hippique de la Méditerranée (l’UHM) est une association hippique internationale créée en décembre 2008. François Forcioli-Conti, son président depuis 2010, nous a présenté cette association qui réunit aujourd’hui pas moins de seize pays et organise trois championnats différents.

L’Union hippique de la Méditerranée a bien changé depuis sa création en 2008. Il y a deux raisons à cela. La première, c’est qu’elle n’est plus exclusivement réservée aux pays du pourtour méditerranéen. La seconde, c’est que cette association, d’abord destinée aux pur-sang anglais, s’est ouverte aux trotteurs et même depuis peu aux pur-sang arabes. Actuellement, seize pays en font partie (autorités hippiques ou hippodromes) : l’Algérie, la Croatie, l’Espagne, la France (Cagnes-sur-Mer et la Fédération de Corse), l’Italie, la Libye, Malte, le Maroc, le Portugal, la Roumanie, la Russie, la Serbie, la Slovénie, la Tunisie, la Turquie et l’Ukraine.

Un rapprochement informel au départ

D’un rapprochement totalement informel initié au début des années 2000 est donc née une association quelques années plus tard, comme nous l’explique François Forcioli-Conti : « En réalité, les premiers échanges ont eu lieu en Italie au milieu des années 1990, lorsque la première édition d’un championnat hippique réservée aux drivers des pays de la Méditerranée et de la mer Noire s’est tenue à Rome. Des contacts ont véritablement commencé à se nouer à ce moment-là. Puis, sur une idée de Cagnes-sur-Mer dont j’étais déjà président, nous avons lancé, avec une association qui gérait plusieurs hippodromes italiens, le premier challenge du championnat méditerranéen des jockeys de Galop et, l’année suivante, le championnat méditerranéen des drivers de Trot. »

Une association de droit… italien

François Forcioli-Conti poursuit : « Les challenges ont bien pris, et surtout l’ambiance était très bonne. L’idée était alors de mieux nous organiser en créant une association. C’est en décembre 2008 que l’UHM a vu le jour. Elle aurait dû être de droit français, mais, compte tenu du fait que les sociétés mères n’y étaient pas vraiment favorables, cette association a été créée à Naples. Elle est donc de droit italien. L’objectif de l’Union hippique de la Méditerranée était d’obtenir l’adhésion, outre des pays fondateurs, de tous les pays qui bordent la mer Méditerranée où se pratique la compétition hippique. Puis, au fil des années, elle s’est ouverte au Portugal, qui n’est pas un pays méditerranéen d’un point de vue géographique, ainsi qu’aux pays de la mer Noire, comme la Roumanie, la Turquie, la Russie ou l’Ukraine. Au tout début, Cagnes n’était pas membre de l’association, mais nous participions aux épreuves. Ce n’est qu’en 2010, lorsqu’il m’a été demandé de prendre la présidence de l’UHM – ce que j’ai accepté –, que nous avons rejoint l’association. »

Le programme Erasmus des courses

Le règlement stipule que chaque membre de l’association se doit de verser 2.000 € par an. « Il s’agit là de nos seules ressources financières. Alors, compte tenu des distances et de nos moyens qui sont quasiment inexistants, il n’est pas question de déplacer les chevaux. Le jeu consiste donc à tirer au sort, pour les jockeys de différentes nationalités, un cheval qui leur est attribué. Cela implique le consentement des propriétaires et des entraîneurs, ce qui est très facile dans certains pays mais moins dans d’autres, comme en France lors d’épreuves PMU. C’est pourquoi à Cagnes, nous n’organisons qu’une étape au trot, laquelle a lieu généralement durant l’été et en PMH. Selon moi, la force de l’UHM est d’être un peu le programme Erasmus des courses. Il permet à de jeunes cavaliers de se former, de nouer des contacts avec l’étranger, voire de décrocher des contrats. À ces mêmes jeunes, elle offre aussi l’opportunité de voyager et de découvrir différentes cultures. C’est très enrichissant pour eux. »

Faire adhérer les pays du Golfe

« En plus du circuit de Galop et de Trot, nous en avons ajouté un pour les pur-sang arabes, avec cette fois le déplacement des chevaux. À Cagnes, en préambule d’une réunion de trot, nous avons d’ailleurs organisé deux courses de pur-sang arabes. Depuis deux ans, nous avons également ajouté un championnat des îles méditerranéennes, avec Malte, la Sicile, la Sardaigne et la Corse. L’an dernier, dans le cadre d’un autre championnat, nous avons organisé une étape en Libye. Cette dernière s’est extrêmement bien passée : un public nombreux était présent. Dix courses étaient organisées avec quasiment dix partants à chaque fois. Cela nous a donné plusieurs idées pour la suite, dont celle de nous étendre vers les pays du Golfe, où l’on peut espérer trouver un petit peu d’argent. Ce sera l’objectif pour les prochaines années. »

Une façon de s’ouvrir aux autres

Alors qu’il vient d’achever son meeting d’obstacle avec Cagnes-sur-Mer et que va débuter sous peu celui de plat, François Forcioli-Conti a tenu à insister sur un point concernant l’Union hippique de la Méditerranée : sa raison d’exister : « D’une activité universelle qu’étaient les courses, nous avons réussi malheureusement à les réduire à une activité territoriale. L’Union hippique de la Méditerranée permet justement de développer cette activité à travers nos frontières. Ne voir les courses que comme une activité hexagonale est, à mon sens, extrêmement périlleux pour l’avenir de notre activité. On ne peut se développer, surtout à une époque comme la nôtre, que si notre activité intéresse une zone géographique proche et même au-delà. On m’objectera que des pays de l’UHM sont moins performants que d’autres d’un point de vue hippique, voire que leur activité est très limitée. Mais, de la même manière, tous les pays qui participent aux Jeux olympiques ne sont pas tous des pays performants. Pour autant, le caractère universel permet aux Jeux olympiques de se perpétuer et d’intéresser les médias et le public. En restant repliés sur nous-mêmes et ne cultivant que l’entre-soi, je ne suis pas certain que nous puissions espérer un grand développement… »

Objectif Unesco

Certains entendent bien faire inscrire le cheval au patrimoine de l’humanité. L’idée est même portée par l’Union hippique de la Méditerranée. « Dans quasiment tous les pays du monde, sous une forme ou sous une autre, il y a ou il y a eu des courses de chevaux. Le cheval a été un médiateur entre les populations. Il a été un instrument du progrès de l’humanité. La réglementation de l’Unesco prévoit qu’un animal ne peut pas être classé au patrimoine immatériel de l’humanité. L’idée est de faire admettre d’une manière ou d’une autre le rapport entre l’homme et le cheval. Seule une activité humaine en rapport avec le cheval pourrait permettre de l’y inscrire. Ainsi, l’élevage du cheval pourrait être un élément à classer au patrimoine de l’humanité. Lentement, le projet avance. L’an dernier, nos amis italiens ont organisé deux conférences internationales sous l’égide de la mairie de Rome. »

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