mardi 16 juillet 2024
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Huit mois, trois pensionnaires, un Quinté

Huit mois, trois pensionnaires, un Quinté

Vendredi, dans l’avant-dernière épreuve du programme, Love is Gold (Havana Gold) a permis à son jeune entraîneur, Pierre Ménard, de remporter un premier Quinté. Installé depuis huit mois à Senonnes, il avait rapidement remporté son premier succès : c’était à Vannes avec son deuxième partant, Almond Chouquette (Almanzor). Sa première saison comme entraîneur s’est conclue avec 6 victoires et 13 places, pour 27 partants. La deuxième année commence bien puisque Love is Gold était son premier partant en 2024. Samedi matin, Pierre Ménard nous a expliqué : « J’étais plutôt confiant avant cette course. Le cheval avait bien travaillé et il avait progressé depuis son dernier succès à Deauville. Nous partions avec de légitimes ambitions. Lors de ses débuts, il n’était pas à l’écurie et j’avais remarqué qu’il était très immature. Je ne pensais pas qu’il serait aussi qualiteux mais d’un autre côté, nous savions qu’il avait de la marge. Après ses premiers pas, il a été castré. Nous repartions de zéro. Au fur et à mesure des courses, Love is Gold est arrivé à maturité et son potentiel devenait de plus en plus intéressant. Lors de sa quatrième sortie à Argentan, il avait fait quelque chose, montrant qu’il pouvait prétendre à gagner son handicap. Le matin, j’avais de bonnes sensations ! Nous avons choisi de le courir sur la P.S.F. car si nous voulions le garder à l’entraînement cet hiver, nous n’avions pas le choix. Avant sa première victoire à Deauville, il s’est testé sur la P.S.F. du centre d’entraînement de Senonnes. Il montrait de réelles aptitudes et il a répété en course ! Love is Gold devient un athlète de haut niveau et il se professionnalise. Désormais, nous allons le laisser récupérer. Rien n’est encore décidé pour la suite, nous devons en discuter avec ses propriétaires. »

Une première saison convaincante

« Mes statistiques reflètent la politique de l’écurie. Je souhaite avoir des chevaux compétitifs, bien engagés et prêts. Pour l’instant, j’ai trois pensionnaires à l’entraînement et quelques-uns ne devraient pas tarder à rentrer à l’entraînement. Je n’ai pas de salarié et c’est une vraie satisfaction de remporter un Quinté ! Ce ne sont pas des courses évidentes à gagner. J’entraîne les chevaux mais je suis bien entouré, j’ai une très bonne ostéopathe, un excellent maréchal et des clients qui me font confiance… Je ne suis pas seul dans les résultats de l’écurie ! Je suis très perfectionniste, les détails sont très importants et c’est aussi cela qui fait la différence. Il faut continuer sur cette lancée et perdurer ! Je ne regrette pas mon installation à Senonnes, je m’y sens bien. »

Love is Gold, une histoire pas comme les autres

Love is Gold devrait rester longtemps dans le cœur de son jeune entraîneur. Le cheval a une histoire peu commune, que nous a raconté Florent Fonteyne (Trotting Bloodstock) : « Je l’ai acheté yearling à la vente de yearlings d’août Arqana [pour 42.000 €, ndlr] en 2021. Il a intégré l’effectif d’Edouard Monfort au début de l’année 2022. A l’entraînement, il est rentré boiteux. Love is Gold a eu une fêlure à un antérieur et il a fallu lui laisser du temps au box pour pouvoir le reprendre ensuite. Quand il a été remis en route au pré-entraînement, il est retombé boiteux… mais de l’autre antérieur pour une autre fêlure ! Nous lui avons laissé beaucoup de temps. Il est parti quatre ou cinq mois en convalescence au haras des Pierres Follets, qui a fait un excellent travail avec lui. Avec Marie, nous l’avons-nous-même remis en route. Il a montré un très bon comportement, il se montrait très gentil et très appliqué. À ce moment-là, il était encore entier et nous avons décidé de le mettre chez Anastasia Wattel. Il était un peu en-dedans de lui, cool… trop cool ! Ses débuts ont été un peu compliqués, il n’avait pas compris ce qu’on lui demandait et qu’il devait être un cheval de course. Le soir-même, il n’est pas rentré à l’écurie mais est parti directement à la clinique pour être castré. Mes associés, pour lesquels c’était leur premier achat d’un yearling galopeur, étaient un petit peu déboussolés. Moi-aussi, car ce n’est jamais facile de constater que cela se passe mal sur un cheval qu’on a fait acheter… J’ai décidé de le castrer à mes frais, un peu pour faire le service après-vente, ce qui est l’ADN de notre agence de courtage. Nous n’avons pas pu refaire nous-même la remise en route au pré-entraînement, pour des raisons personnelles, et c’est Xavier Richard qui s’en est gentiment chargé. Et nous avons envoyé Love is Gold chez Pierre Ménard, lequel avait fait du très bon travail avec Almond Chouquette, que nous lui avions confié quelques semaines auparavant… Love is Gold est passé à deux doigts de la réforme. Mais j’ai incité mes associés à poursuivre l’aventure, Edouard Monfort avait toujours dit du bien de lui. L’essai a été transformé, il a été façonné gentiment en province. Au début, il était vraiment très lymphatique, il fallait s’en occuper durant le parcours pour qu’il soit à son boulot. Désormais, il est très professionnel, a compris ce qu’on lui demandait et a progressé. C’est un très bon cheval et, finalement, une très belle histoire ! Love is Gold récompense toute la patience de ses copropriétaires et nous fait vraiment plaisir. »

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