Homo Deus en bon stayer

Lorsqu’Homo Deus (Intello) domine… il domine ! Et c’est une nouvelle fois ce qu’a montré le représentant de Jacques Liscia et Gérard Steibel, s’adjugeant un nouveau succès sur une piste qui n’était pourtant pas à son avantage. Home Deus n’avait plus été revu depuis fin novembre, date de sa deuxième place du Prix Max Sicard – 17e Étape du Défi du Galop (L), à Toulouse, en terrain collant. Il n’avait pas à rougir de cette sortie puisque le pensionnaire de François Monfort échouait à une courte encolure d’un certain Agador (Caravaggio)…

Homo Deus a soufflé sa sixième bougie il y a quelques semaines. Pourtant, lorsque nous le voyons galoper, il semble conserver la fougue de sa jeunesse. Rapidement placé en tête de l’épreuve – sa tactique de prédilection – par Anthony Crastus, Homo Deus a pu mener sa tâche à bien sans qu’aucun de ses rivaux ne vienne l’embêter. Relayé avant le dernier tournant par Belgian Prince (Prince Gibraltar), Homo Deus a repris l’avantage dès l’entrée de la ligne droite. Au courage, déployant ses grandes foulées, Homo Deus a su repousser les différentes attaques pour s’imposer d’une longueur et demie devant le spécialiste de Cagnes Mika D’O (Martinborough). Une courte tête plus loin, Skazino (Kendargent) termine troisième.

Joint par téléphone, François Monfort nous a appris : « C’est un super cheval qui vieillit bien. Aujourd’hui, il n’avait pas son terrain mais il le fait quand même de belle manière. Lors de sa dernière sortie, nous avions été battus car le terrain n’était pas assez lourd et un de ses concurrents l’avait fait galoper un peu tôt. Aujourd’hui, nous l’avons aligné au départ de cette épreuve afin qu’il puisse courir une fois dans l’hiver sur le gazon. Je ne pensais pas spécialement gagner à cause du terrain… et pourtant ! C’est un cheval qui use ses rivaux au train. En fonction de la météo, s’il pleut énormément et que le terrain est mesuré à 5, il pourrait courir le Grand Prix. Sinon, il sera revu au mois de mars. Cette année, le programme est de viser les épreuves black types sur longues distances. Mon pensionnaire avait gagné facilement un handicap à Longchamp sur 2.800m. Homo Deus n’est pas sur place et cela a été une épopée de se rendre à Cagnes suite aux différents blocus. Nous avons changé de plan au dernier moment. Le camion est parti avec deux chauffeurs dont mon beau-père jeudi soir. Ils ont roulé toute la nuit et sont arrivés vendredi à 7 h 30 du matin. Au lieu de mettre 11 heures, ils ont mis 14 heures… Nous avons un avantage : Homo Deus n’est pas stressé, voyageant très bien. Un grand merci à Antoine, son cavalier d’entraînement, ainsi qu’à mon beau-père. »

Élevé par Renaud Baguenault de Puchesse au haras des Hautes Mottes à Saint-Denis-d’Anjou, en Mayenne, Homo Deus est un fils d’Intello (Galileo), désormais étalon au haras de Beaumont. Homo Deus a été acheté 19.000 € par Keven Borgel, son premier entraîneur, lors de la vente de yearlings d’octobre Arqana alors qu’il était présenté par Normandie Breeding, une consignation qui fait feu de tout bois ces dernières saisons.

Sa mère, Cubiste (Fastnet Rock), est gagnante d’une course sous les couleurs Wertheimer, sur les 1.900m de la P.S.F. de Deauville et d’un handicap à La Teste. Elle-même n’avait coûté que 25.000 € à Arqana. Hormis Homo Deus, elle a produit Val de Grâce (Wootton Bassett), lauréate d’une épreuve sur 2.300m en province, une 3ans nommée Mouda (Donjuan Triumphant), ainsi que Guitar Hero (Robin of Navan), un 2ans. La page « n’est pas très noire » et il faut remonter à la troisième mère pour retrouver du black type, avec Célébrissime (Peintre Célèbre), double lauréat du Prix Altipan (L), et Special Ring (Nureyev), gagnant de l’Eddie Read Handicap (Gr1, 1.800m, turf) à deux reprises. Il s’agit de la famille d’Alexandrie (Val de l’Orne), la génitrice de Poliglote (Sadler’s Wells) notamment.