Guillaume de Saint-Seine a ensuite proposé ses deux vice-présidents : Frédéric Landon pour l’obstacle et Arnaud de Seyssel pour le plat. Le premier cité a obtenu 43 voix, le second 35.
Enfin, le président a soumis au vote le nom de ses administrateurs. Les neuf ont été élus (il n’y a pas eu de candidatures libres), rejoignant au Conseil d’administration le président et ses deux vice-présidents :
• Membres délégués (2) : Hervé d’Armaillé et Charles-Hubert de Chaudenay
• Propriétaires (2) : Philippe Germond et Francis Teboul
• Éleveurs (2) : Anthony Baudouin et Nicolas de Chambure
• Entraîneur (1) : Nicolas Clément
• Président du Conseil régional du galop (1) : Philippe Bouchara
• Présidente de Comité régional du galop (1) : Pauline Chehboub
À noter enfin que s’il n’a pas été élu comme administrateur, Patrick Klein sera tout de même partie prenante de la prochaine mandature et siégera au Conseil d’administration puisqu’il a été nommé conseiller spécial du président.
Il était le premier à s’être déclaré
Guillaume de Saint-Seine a été le premier candidat à se déclarer. Nous étions alors au premier semestre, avant même qu’Édouard de Rothschild choisisse de ne pas se représenter. Depuis, il a toujours maintenu une certaine avance sur ses adversaires. D’abord assez large jusqu’à la fin de l’été, puis se réduisant un peu à mesure que l’élection approchait. Sa première sortie, lors des 48 h de l’obstacle, l’a reboosté, puis est arrivé Le Grand Débat organisé par JDG le 25 novembre. De l’avis de nombre d’observateurs, il y a marqué beaucoup de points… mais il ne fut pas le seul car Jacques Détré fut jugé énergique et Louis de Bourgoing très sérieux.
Beaucoup de nouveaux visages au C.A.
C’est un Conseil d’administration totalement remanié qui dirigera le Galop français pour les quatre prochaines années. Pour leur première en politique, Anthony Baudouin (Alliance Galop), Philippe Germond (Aepi) et Francis Teboul (Syndicat national des propriétaires), après avoir été élus en octobre chez les socioprofessionnels, font directement leur entrée au C.A. On notera d’ailleurs que la présence de ces deux derniers est aussi un signal d’ouverture envoyé à leurs associations respectives, qui ne siégeaient pas lors de la mandature précédente. Il s’agit aussi d’une première pour deux membres associés : Hervé d’Armaillé, le président de l’association AQPS, et Charles-Hubert de Chaudenay. Pauline Chehboub, qui avait intégré le Comité au cours de la précédente mandature, est la seule femme de ce C.A. Elle représente les comités régionaux, elle qui préside celui du Sud-Est et de la Corse, et prend le relais d’Axelle Nègre de Watrigant. De son côté, Nicolas Clément, déjà présent sous la dernière mandature, reste au Conseil d’administration. Nicolas de Chambure, élu en deuxième position sur la liste de la Fédération des éleveurs, fait une semi-entrée au Conseil d’administration puisque sous la dernière mandature, il était invité au C.A., en qualité de chargé de mission auprès des jeunes acteurs de la filière.
Une vice-présidence pour les régions
Ce sera l’une des nouveautés de cette prochaine mandature. Il y aura non plus deux mais trois vice-présidents puisqu’un nouveau poste voit le jour : celui de vice-président en charge des régions. Il s’agissait là de l’une des promesses de campagne de Guillaume de Saint-Seine – dans son discours, il avait d’ailleurs insisté sur la triple composition du Comité : cooptés, sociopros et régionaux.
Le rôle en revient à Philippe Bouchara, présent au Comité en tant que président du Conseil régional du Centre-Est.
Les vice-présidents sont Arnaud de Seyssel (plat) et Frédéric Landon (obstacle). Tous deux siégeaient déjà au sein du Conseil d’administration d’Édouard de Rothschild.
La victoire d’Alliance Galop
Ce sera l’un des faits marquants de cette élection : le triomphe d’Alliance Galop, un parti qui n’a jamais caché son soutien à Guillaume de Saint-Seine. Son animateur, Patrick Klein, sera conseiller spécial du président. Un poste hautement stratégique qui l’autorisera à être invité au C.A. Pour rappel, l’association, dont font partie notamment les puissants AQPS, avait réalisé, lors des élections professionnelles, sept points de plus qu’en 2019 et était arrivée en tête, avec 27,52 % des votes dans le collège propriétaires. Ils avaient gagné un siège (3 en 2023, contre 2 il y a quatre ans). Chez les éleveurs, avec un excellent 28,57 % en 2019 pour sa première campagne, les regards étaient aussi tournés vers Alliance Galop et sa nouvelle tête de liste, Anthony Baudouin. Et pour sa première élection, le patron du Hoguenet fait même mieux en termes de pourcentages (31,94 %, contre 28,57 %).
La remontada Détré a failli aller au bout
Arrivé tard dans la campagne, Jacques Détré n’a échoué que de très peu, passant tout à côté d’une énorme surprise. Donné battu (et de loin) dès le premier tour par plusieurs observateurs, Jacques Détré était pourtant confiant, même pour la gagne. Et bien lui en a pris. Car semaine après semaine, il a regagné des voix, aussi bien chez les 28 membres délégués que chez les socioprofessionnels. Et c’est ce qu’il faudra retenir : Jacques Détré a sans doute réuni autour de lui plusieurs voix qui semblaient promises à Louis de Bourgoing, mais aussi les voix de nombreux indécis.
Le rassemblement Bourgoing n’a pas pris
De l’avis de tous, il est celui qui se sera le plus investi dans cette campagne, parcourant la France de long en large pour rassembler autour de lui. Ce rassemblement, comme il le prônait, devait lui permettre de rallier le plus de voix possibles – hors Alliance Galop. Mais Louis de Bourgoing n’a pas passé le cut du premier tour. Certains pensent qu’il a choisi des alliés clivants, mais cela reste subjectif. Il faut sans doute plutôt voir dans sa défaite la forte progression finale de Jacques Détré… À ce titre, il peut sembler paradoxal qu’après avoir fini troisième au premier tour, Louis de Bourgoing se retire en faveur de Jacques Détré, qui l’a tant concurrencé. Mais en réalité, cela confirme que leurs électorats respectifs étaient proches.
Kamel Chehboub nommé au PMU ; Antoine-Audouin Maggiar reconduit au Conseil juridictionnel
Le Comité a élu Guillaume de Saint-Seine et Kamel Chehboub pour être représentants de France Galop au Conseil d’administration du PMU. Ce dernier venait d’intégrer le Comité en tant que président du Conseil régional Sud-Est. Guillaume de Saint-Seine a indiqué au Comité qu’il souhaitait qu’Hubert Tassin assiste également au Conseil d’administration du PMU en tant qu’invité.
Au cours de cette première réunion du comité, la composition du Conseil juridictionnel a été validée pour 2023-2027. Antoine-Audoin Maggiar a conservé son poste de président. Hervé d’Armaillé, Christine du Breil, Robert Fournier-Sarlovèze, Louis Giscard d’Estaing, Gérald Hovelacque, Koen Huybers, Nicolas Landon, Dominique Le Baron Dutacq, Pierre-Yves Lefèvre, Amaury de Lencquesaing, Patrick Sabarots et Arnaud de Seyssel ont été nommés commissaires.
Une journée qui a débuté dès 7 h…
Le rendez-vous était fixé dès 8 h pour une élection débutant à 9 h précises. Mais c’est bien avant, dans un Longchamp encore plongé dans le noir, que les premiers membres du Comité sont arrivés. Pour les autres, l’arrivée s’est faite devant quelques membres d’organisations syndicales des salariés et retraités de l’Institution venus leur distribuer des tracts. D’après de bons connaisseurs de l’exercice, il est rare – pour ne pas dire inédit – que les 56 membres soient présents physiquement, mais c’était bien le cas mardi.
Puis tout le monde s’est peu à peu rassemblé dans le Pavillon de l’amphithéâtre, une grande salle située au rez-de-chaussée, à gauche du grand escalier d’honneur menant à la statue de Gladiateur. Pour l’occasion, cette salle a été divisée en deux. Dans le premier espace trônaient quatre rangées de tables formant un rectangle (une disposition rappelant celle de l’ancien siège de Boulogne), autour duquel les 56 membres de France Galop avaient leur place attitrée – par ordre alphabétique. Également présents à la table : la direction générale de France Galop (le directeur général Olivier Delloye, le directeur général adjoint Henri Pouret, la directrice du marketing Delphine Violette et le directeur des ressources humaines Bernhard Opitz) ainsi que des représentants de l’État. Derrière les sièges de la direction générale de France Galop, plusieurs isoloirs avaient été installés. Et à l’autre bout de la table, se trouvait une estrade avec un pupitre pour les discours des candidats.
Dans le second espace, juste derrière les isoloirs, une zone de réception avait été organisée (la zone « café, croissants »). C’est précisément là que les membres de Comité se sont d’abord réunis et que les fameux échanges autour d’une boisson chaude ont démarré. Chacun devait par ailleurs être pris en photographie par l’agence Scoopdyga.
La réunion du Comité a démarré à 9 h comme prévu. Selon l’usage, la présidence de séance a été assurée par le doyen d’âge des membres votants, c’est-à-dire Henri de Pracomtal. Le tirage au sort réalisé par l’huissière de justice présente mardi à Longchamp en a décidé ainsi : c’est Louis de Bourgoing qui a été le premier à prononcer son discours, suivi par Jacques Détré puis par Guillaume de Saint-Seine. Chacun a disposé de 15 minutes de temps de parole avant que les membres du Comité ne soit appelés, peu avant 10 h et par ordre alphabétique, à voter une première fois.
APLAT
Un président initié aux courses par… Jean d’Indy
Guillaume de Saint-Seine, âgé de 62 ans, réside à Paris. Pour l’anecdote, c’est Jean d’Indy qui lui a fait découvrir les courses à la fin des années 1970. Il est propriétaire et éleveur depuis près de 35 ans, souvent en association. Membre du Comité de France Galop depuis 2015, il a été administrateur de 2016 à 2019, mais pas lors de la dernière mandature. Guillaume de Saint-Seine a mené l’essentiel de sa carrière professionnelle dans le secteur financier, à Paris et Londres, au sein d’institutions bancaires françaises et internationales. Il est actuellement membre du Comité exécutif et responsable de la relation de son établissement avec les grands clients, principalement des institutions financières et souveraines. Il est diplômé de l’I.E.P. Paris et titulaire d’un D.E.S.S. de finance de Paris IX Dauphine.
Les réactions
Guillaume de Saint-Seine, président de France Galop
« Je suis ravi que le Comité de France Galop ait soutenu ma candidature, qui portait en elle cette alliance entre la tradition et la modernité. Les courses, et surtout le Galop, disposent d’une structure extrêmement solide. Mais il faut désormais les faire entrer dans le XXIe siècle. En soutenant la création d’une commission des régions, en soutenant l’idée d’une commission « jeunes », en soutenant le fait que nous, France Galop, soyons insérés dans le circuit économique à travers la R.S.E., et en soutenant – ce qui était clair depuis le début – que je serais un candidat qui conserverait ses activités et serait un ambassadeur des courses, c’est un grand vote de confiance qui m’a été accordé. Il me responsabilise beaucoup et j’en ai conscience. Mes premiers actes seront de travailler en cette fin d’année sur les aspects budgétaires pour proposer des lignes d’actions à moyen terme afin de parier sur la stabilité, a minima, des encouragements, voire sur leur croissance, tout en arbitrant entre stabilité et investissements nécessaires, tant humains que de structure. Lors de la présentation du budget [qui a suivi les élections, nldr], nous avons compris que nous disposions d’une trésorerie nette de l’ordre de 100 millions. Dès lors, comment pouvons-nous investir à la fois dans l’infrastructure – je pense à Auteuil –, dans les équipes de France Galop qui ont besoin d’être renforcées – je pense là au marketing et aux relations avec les propriétaires – et en même temps pouvoir projeter quelque chose sur les niveaux des allocations ? Ce sera tout l’enjeu. »
Frédéric Landon, vice-président et président du Conseil de l’obstacle
« Je suis très content de la confiance que m’ont donnée Guillaume de Saint-Seine et le Comité. S’il y a beaucoup de choses à faire, beaucoup ont déjà été réalisées par Jacques Détré, avec qui je compte continuer à travailler afin qu’il me puisse me conseiller sur ce chantier majeur qu’est Auteuil. »
Arnaud de Seyssel, vice-président et président du Conseil du plat
« Je suis très touché d’avoir eu la confiance de Guillaume de Saint-Seine et du Comité. Il y aura beaucoup de travail, aussi bien en plat qu’en obstacle. Mais la mission centrale concernera les propriétaires. Une deuxième mission sera de retrouver plus de chevaux, en course, à l’entraînement. »
Philippe Bouchara, vice-président en charge des régions
« Je suis heureux d’avoir la confiance de Guillaume de Saint-Seine et celle du Comité. La vice-présidence en charge des régions est un poste important, très transversal. Il s’agira à la fois de faire redescendre les informations de France Galop au sein des régions et de faire remonter celles qui transpirent des régions. Il s’agira aussi de veiller à redorer l’image de France Galop dans les régions, qui n’est pas aussi bonne que celle du Trot. »