Toulouse, samedi
Prix Fille de l’Air (Gr3)
Une sortie en fanfare pour Perama
1re PERAMA
2e UNE PERLE
3e HARDPIA
L’édition 2022 du Prix Fille de l’Air (Gr3) était revenue à Via Sistina (Fastnet Rock). À cette époque, beaucoup se disaient que George Boughey nous avait envoyé un second couteau. La suite a prouvé le contraire car elle a remporté les Pretty Polly Stakes (Gr1), montant par ailleurs sur le podium des Falmouth Stakes, du Prix Jean Romanet et des Champion Stakes (Grs1). La route est longue pour atteindre ces sommets mais le chemin parcouru par Via Sistina fait rêver. Une belle exposition pour l’épreuve toulousaine, qui clôture la saison des Groupes français en plat. Contrairement à 2022, peu de pouliches étrangères ont fait le déplacement cette année. Et c’est la 3ans Perama (Siyouni) qui est venue battre ses aînées pour succéder à la championne Via Sistina. Cependant, sa carrière pourrait s’arrêter là car il est possible que Perama parte au haras dans la foulée de ce succès.
La régularité récompensée
Au regard des performances de la représentante de l’écurie des Charmes et de l’écurie Skymarc Farm, son profil n’est pas comparable à l’anglaise qui a gagné l’an dernier. Perama a toujours été très régulière, ne sortant qu’une fois des cinq premiers en dix apparitions, alors que Via Sistina est vraiment “venue” à 4ans après avoir changé d’entraîneur. Préservée par François Rohaut, Perama semble apprécier les pistes souples, bien qu’elle ait réalisé de bonnes performances en bon terrain, à l’image de sa victoire dans le Prix Hippocampus – Ville de La Teste-de-Buch (Classeâ—‹1) au mois de mai. Si nous remontons un mois plus tôt, Perama avait su décrocher son black type minuscule sur la piste de Toulouse, lors de sa troisième place dans le Prix Caravelle – Haras des Granges (L). Samedi, sa régularité a été récompensée par le plus beau succès de sa carrière.
Un départ manqué mais une fin de course remarquée
Associée pour la première fois à Théo Bachelot, Perama s’est montrée hésitante à la sortie des stalles de départ. Son jockey a fait le choix de la décaler sur une troisième ligne afin de la rapprocher puis de venir se placer à la hanche de l’animatrice, Hardpia (Cityscape). Prenant l’avantage avec une certaine aisance dans le dernier tournant, elle a démarré sèchement à l’entrée de la ligne droite. Évoluant à la corde, elle n’a fait qu’accentuer son avance pour s’imposer de deux longueurs au passage du poteau d’arrivée devant Une Perle (Mount Nelson). Une longueur et demie plus loin, l’espagnole Hardpia complète le podium. Après ce succès, Théo Bachelot a déclaré au micro d’Équidia : « Je suis ravi pour l’entourage et la pouliche. Je suis heureux de gagner une course de ce niveau à cette période. Monsieur Rohaut était confiant et il a eu raison ! Elle n’est pas très bien sortie des stalles de départ. Je l’ai laissée faire, elle a pris sa cadence, et je me suis envolé ! »
En hommage à Lady O’Reilly
C’est avec beaucoup d’émotion que François Rohaut a confié au micro d’Equidia : « C’est un hippodrome qu’elle adore et le terrain lourd ne la dérange pas. Elle est mieux devant et, lorsqu’à l’entrée de la ligne droite elle accélère, il faut un bon cheval pour pouvoir la suivre. À Deauville, dans le Prix Minerve, il y avait 100m de trop alors qu’aujourd’hui, sur 2.100m et en terrain lourd, c’est vraiment son sport. J’ai une grosse pensée pour Lady O’Reilly, sa copropriétaire qui nous a quittés cet été. Je pense qu’elle est heureuse là -haut… »
Une Perle sur les traces de sa propre sœur Spirit of Nelson
Une Perle (Mount Nelson) a réalisé ses premiers pas en compétition au mois de janvier 2023 et, depuis, la pensionnaire de Jérôme Reynier ne fait que progresser. Un maiden, un handicap, le Prix Occitanie (L) et, désormais, une deuxième place dans un Gr3. Visiblement, la pouliche pourrait continuer à faire parler d’elle la saison prochaine. Son mentor n’en a pas le moindre doute : « Après sa victoire de La Teste, nous pensions viser cette course mais nous avons été tentés par le Prix de Flore (Gr3), à Saint-Cloud. Ce jour-là , elle courait très bien [elle a terminé quatrième, ndlr], à l’image d’aujourd’hui. C’est une chic pouliche, qui a fait mieux que sa propre sÅ“ur Spirit of Nelson (Mount Nelson) au même âge. J’espère fortement qu’elle pourra suivre ses traces et gagner son groupe à 4ans [Spirit of Nelson a remporté le Prix de Flore (Gr3) à 4ans et le Grand Prix de Vichy (Gr3) à 5ans, ndlr]. Je pense qu’Une Perle est encore meilleure. Elle a une grosse faculté d’accélération. Je ne pense pas qu’elle ait été avantagée par le terrain. Nous la reverrons au printemps sur les pistes souples, où je pense qu’elle pourra être très intéressante à suivre dans les Groupes de femelles. Je pense qu’elle pourrait également voyager… Nous sommes très satisfaits de cette performance, malgré les conditions peu avantageuses. Cristian Demuro s’est bien entendu avec et l’a bien montée. » Jérôme Reynier est également revenu sur le cas de Maliparmi (Ribchester), qui termine quatrième : « Je suis également très satisfait d’elle car elle revient d’un long voyage à Rome. Sa période de récupération a été très courte et elle a été en mesure de répondre présent au niveau Gr3 alors qu’elle n’était pas sur sa distance. Antonio Orani l’a très bien montée et elle avait l’aptitude au terrain. C’est une pouliche qui ne fait que progresser. Sa deuxième place dans le Henkel-Stutenpreis (L), à Düsseldorf, était très bonne [elle a terminé derrière Muskoka (Sea the Moon), lauréate, entre autres, du Preis der Diana – German Oaks (Gr1), ndlr]. Elle a ensuite gagné sa Listed et cette quatrième place sera également marquée dans les catalogues. Je pense qu’elle peut bien vieillir, car c’est une fille de Ribchester, un étalon qui me réussit bien. Je ne vois pas pourquoi elle ne pourrait pas faire une 4ans intéressante dans les courses de femelles. »
Hardpia sera présentée à la vente d’élevage Arqana
Entraînée en Espagne par Aleksandre Tsereteli, la 6ans Hardpia (Cityscape) était la doyenne de cette épreuve. Elle était déjà venue en France à plusieurs reprises, et notamment à Toulouse, où elle a décroché du black type grâce à sa troisième place dans l’édition 2021 du Prix Fille de l’Air. Depuis, elle s’est illustrée à plusieurs reprises dans des épreuves à Madrid mais ses dernières apparitions en France n’ont pas été des plus concluantes. Elle reviendra dans l’Hexagone dans quelques semaines pour passer sur le ring d’Arqana, lors de la vente d’élevage, sous le lot 797. Aleksandre Tsereteli nous a appris : « Sur 2.100m, à ce rythme et sur ce terrain, ce n’était pas simple pour la jument. La distance sur cette piste s’est révélée un peu courte pour elle. Si la distance avait été plus longue, elle aurait mieux couru encore. Personne ne voulait aller devant et nous avons dû mener. Mais si une autre concurrente avait été devant, cela aurait été mieux pour elle et nous aurions pu l’emporter. La jument va être présentée à la vente d’élevage Arqana à Deauville. »
Son frère par Pinatubo acquis 200.000 € pour Jean-Claude Rouget
Élevée par l’écurie Skymarc Farm et par l’écurie des Charmes, Perama a été présentée par le haras de la Louvière à la vente de yearlings d’août Arqana, où elle a finalement été rachetée pour 195.000 €. C’est une fille de l’étalon des Aga Khan Studs Siyouni (Pivotal) et de Paratonnerre (Montjeu), restée maiden en trois sorties et qui a terminé sa carrière avec une valeur de 32. Outre Perama, on lui doit Paravent (Oasis Dream), gagnante pour ses débuts, à 3ans, sur 1.800m à La Teste, Met Office (Dansili), gagnant à deux reprises sur 2.000m et 2.400m avant de finir sa carrière par une septième place dans le Prix Vulcain (L), et Let There Be Rock (Fastnet Rock), lauréat de trois courses entre 2.150m et 2.500m sur notre sol. La poulinière a une 2ans, Peyrouse (Almanzor), achetée 30.000 € par Meridian International à la vente de yearlings d’octobre Arqana et désormais entraînée par François Rohaut, ainsi qu’un yearling par Pinatubo (Shamardal), acheté 200.000 € lors de la dernière vente d’août par Jean-Claude Rouget.
La deuxième mère, Platonic (Zafonic), a ouvert son palmarès à 4ans sur les 1.750m de La Gacilly, pour sa seizième sortie. Elle a été bien meilleure au haras qu’en compétition, puisqu’elle a donné trois gagnants black types ! Outre Paratonnerre, on lui doit English King (Camelot), lauréat cette année du Lingfield Derby Trial (L, 2.300m) et cinquième de l’édition 2020 du Derby d’Epsom (Gr1), Pacifique (Montjeu), gagnante du Prix de Lutèce (Gr3) avant de produire, entre autres, Paix (Muhaarar), lauréate du Prix de Lutèce, et Sir Bob Parker (Siyouni), troisième du Prix Greffulhe (Gr2), mais aussi Prudenzia (Dansili), lauréate du Prix de la Seine (L, 2.200m). Cette dernière a donné Chicquita (Montjeu), gagnante des Irish Oaks (Gr1, 2.400), deuxième du Prix de Diane et troisième des Champions Fillies & Mares Stakes (Grs1). Prudenzia a également produit Magic Wand (Galileo), lauréate en fin d’année de 4ans des Mackinnon Stakes (Gr1, 2.000m) en Australie et multiple placée de Gr1 en Europe et outre-Atlantique, et Philomène (Dubawi), troisième du Prix de Diane (Gr1). Il s’agit de la famille d’Alexandrova (Sadler’s Wells), auteure du doublé Oaks anglaises et irlandaises (Grs1, 2.400m).
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Polar Falcon |
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Pivotal |
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Fearless Revival |
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Siyouni |
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Danehill |
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Sichilla |
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Slipstream Queen |
PERAMA (F3) |
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Sadler’s Wells |
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Montjeu |
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Floripedes |
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Paratonnerre |
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Zafonic |
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Platonic |
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Puce |