Vente d’automne Arqana
La vitrine du savoir-faire français
Avec sa coloration majoritairement « obstacle », la vente d’automne Arqana, qui débute lundi à Deauville, est une formidable vitrine du savoir-faire français dans cette spécialité.
La vente d’automne débute par une journée consacrée aux chevaux à l’entraînement, à vocation plat et obstacle. Dans la première catégorie, la vente a enregistré l’an dernier un record, via Carini (Siyouni), adjugé 600.000 € à des clients australiens de Louis Le Métayer. Cet exemple est une bonne illustration de la forte demande existant pour les profils de qualité, à destination d’investisseurs à la recherche d’éléments pour les épreuves de distance, mais aussi de meetings hivernaux qui sont apparus les dernières années dans les pays du Golfe. Ludovic Cornuel commente : « Ces dernières années, ce segment a en effet connu une vraie progression, boosté à la fois par la forte demande pour des chevaux de Cup en Australie, dont l’élevage reste majoritairement axé sur la vitesse, mais aussi pour des pays comme le Qatar, l’Arabie saoudite… Il existe un fort marché amiable mais nous ne ménageons pas nos efforts pour trouver des profils adéquats. Les acheteurs achètent en confiance à cette vente, qui a révélé des chevaux comme Arapaho, gagnant de Gr1 en Australie, alors que Carini s’est lui aussi imposé dans son pays d’adoption. » Le catalogue est bien fourni en sujets dont la valeur handicap est supérieure à 40, et qui ont un vrai pouvoir d’attraction.
Les ventes aux enchères versus le marché amiable
Toujours dans le segment des chevaux à l’entraînement mais d’obstacle cette fois, la vente d’automne a « sorti » des chevaux comme Gentleman de Mée, Greaneteen, First of All, Easy Game ou Gaillard du Mesnil, tous gagnants de Groupe. Dans ce segment, les wild cards, souvent des perfomers récents, se retrouvent généralement dans les top-lots. Cette année, pour les chevaux d’obstacle, le catalogue s’est vu renforcé de quatorze éléments prometteurs, dont Kainsbourgh (Doctor Dino), récent lauréat du Prix de l’Avenir (Gr3 AQPS), ou Flying Chaser (Masterstroke), gagnant du Gran Criterium d’Autunno (Gr1). Matthieu Legars et Thomas Leffray, en Irlande au moment de l’interview, abondent : « En obstacle aussi, la concurrence du marché amiable est forte, mais les vendeurs sont conscients de la valorisation que permet une vente aux enchères. Si les performances des chevaux français outre-Manche sont une excellente publicité, cela ne veut pas dire qu’il faut rester les bras croisés : nous nous déplaçons très régulièrement en Angleterre et en Irlande, comme actuellement pour la National Hunt Sale de Tattersalls, afin de faire la promotion de notre vente ! Les professionnels anglo-irlandais restent très friands des jeunes chevaux déjà mis au point par les entraîneurs français. »
Une sélection plus resserrée chez les stores et les yearlings
Les chevaux à l’entraînement seront suivis par les stores et les yearlings d’obstacle. L’an dernier, la hausse de l’offre des stores avait un peu pesé sur les chiffres, et la sélection a été resserrée, comme le confirme Thomas Leffray : « Les stores doivent cocher toutes les cases pour être bien valorisés. La France présente la particularité de les proposer à 2ans. Il est vrai que nous nous sommes montrés plus exigeants cette année dans notre processus de sélection. » Une journée et demie sera consacrée aux yearlings d’obstacle, segment qui avait enregistré l’an dernier un record avec un poulain adjugé 200.000 €. Matthieu Legars analyse : « Là aussi, l’offre est un peu plus resserrée que l’an dernier. Comme en plat, le sire power est important chez les yearlings d’obstacle, et la France est particulièrement bien lotie de ce côté, avec un panel beaucoup plus diversifié que ce que l’on trouve outre-Manche. La progression constante de ce segment s’explique aussi par la professionnalisation des éleveurs et des vendeurs. On voit aussi beaucoup de haras spécialisés sur le plat se tourner vers l’obstacle ! C’est révélateur du potentiel de ce marché. »
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L’engouement pour les foals
La vente d’automne se conclura par une section élevage, avec 225 lots, dont 89 foals. « Le marché des foals d’obstacle est plus réduit en quantité que chez nos voisins britanniques, mais le record de l’an passé, où le frère de Thélème a atteint les 160.000 €, a sûrement participé à faire évoluer les mentalités. L’offre de pouliches ou de juments est toujours très attractive car elle représente l’opportunité d’entrer dans des familles qui ont fait la gloire de l’élevage français. Pour les éleveurs anglo-irlandais, ce sont des occasions à ne pas rater car ils ne trouvent que très peu de juments à vendre chez eux. Pour les éleveurs français, c’est aussi la possibilité de faire progresser leur jumenterie. Et on remarque que la synergie entre la première partie de la vente, celle des chevaux à l’entraînement, stores et yearlings, et la seconde, consacrée aux sujets d’élevage, fonctionne particulièrement bien. Il devrait y avoir du monde à Deauville jusqu’au jeudi ! »
Les horaires de la vente d’automne
• Lundi 20 novembre, 11 h : chevaux à l’entraînement
• Mardi 21 novembre, 11 h : stores de 2ans et yearlings d’obstacle
• Mercredi 22 novembre, 11 h : yearlings d’obstacle
• Jeudi 23 novembre, 11 h : juments et foals d’obstacle