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mardi 24 décembre 2024

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Il Est Français (K), il a des ailes

Auteuil, dimanche

Prix Fondeur (L, steeple)

Il Est Français (K), il a des ailes

Ce fut 4.400m de bonheur absolu, un régal pour les yeux. Il Est Français (K) (Karaktar) a ouvert de la plus belle manière le dimanche des 48 h de l’obstacle dans le Prix Fondeur (L). Le représentant de Richard Kelvin Hughes et du haras de Saint-Voir a été impressionnant. Vite en tête, dans son action, des yeux au bout des sabots, il a avalé chaque obstacle. La rivière des tribunes ? Une formalité, un bond somptueux. Cela avait l’air tellement facile, James Reveley semblant n’être qu’un simple passager. Il Est Français s’impose de onze longueurs, comme il le veut. Oui, il courait « sur le papier » contre ses enfants mais le style est impressionnant, d’autant plus qu’il abordait pour la première fois la distance des 4.400m. Il Est Français, il a des ailes. Derrière, Toscana du Berlais (Shantou), qui a mené la chasse, remporte l’autre course. Il est deuxième, laissant Master Nonantais (Masterstroke) à cinq longueurs et demie.

Direction Kempton

Il Est Français devrait désormais traverser la Manche pour courir le Kauto Star Novices’ Chase (Gr1) lors du Boxing Day de Kempton. Le parcours de Kempton n’est pas aussi particulier que les montagnes russes de Cheltenham : il va trouver un parcours plat mais les fences et le rythme britannique sont encore une autre paire de manches. Sur ce qu’il montre dimanche, Il Est Français a le droit d’avoir de grandes ambitions. Noel George, un de ses entraîneurs, a commenté : « Il est vraiment enthousiasmant ! Normalement, j’aime lui apprendre à se poser derrière. Mais aujourd’hui, il n’avait vraiment pas d’autre choix que de mener. C’était une première en terrain lourd, une seconde en steeple, et il a été parfait. Nous pouvons continuer de rêver. Il a beaucoup de vitesse de base, ses limites sont inconnues. Va-t-il pouvoir s’adapter à Kempton ? Nous pourrons nous faire une opinion lorsqu’il sera là-bas. Mais il a une vraie capacité d’adaptation. Dès le premier jour où nous l’avons présenté sur les fences, il a vite compris. Il fait tout bien. » Amanda Zetterholm, co-entraîneur d’Il Est Français avec Noel George, a ajouté : « La distance ne l’a pas dérangé. Côté terrain, c’est encore mieux pour lui quand la piste est souple. Il est enthousiasmant et on ne peut que remercier ses propriétaires, c’est grâce à eux que l’on peut garder un tel cheval en France. Cela a l’air très facile, mais tout faire, seul, devant, pour seulement un deuxième parcours sur le steeple, est loin de l’être ! C’est très bien. »

Parce qu’ils ne parlent pas la même langue mais le même langage

Nicolas de Lageneste, éleveur et copropriétaire d’Il Est Français, était aussi sous le charme : « Le cheval ne s’est occupé de personne. Il a pris ses responsabilités et a fait cela à la perfection, sans une faute. C’était magnifique à voir, c’est bon pour le moral du cheval et de tout le monde ! Nous avons toujours pensé qu’il sortait de l’ordinaire dès qu’il a commencé à travailler à la maison. Il était impressionnant. On l’a respecté à 3ans. Et je suis ravi de collaborer avec un superbe propriétaire et éleveur britannique. George et Amanda respectent beaucoup le cheval et font un superbe travail pour le faire vieillir et pouvoir lui offrir une longue carrière. C’est un bel exemple pour drainer des propriétaires anglais en France, c’était le but de l’opération. Et pouvoir aussi aller courir en Angleterre. J’espère que cela va motiver d’autres propriétaires anglais ! »

Richard Kelvin Hughes avait fait le déplacement à Auteuil pour voir le cheval, « sous un vrai temps anglais ! » Entre le Britannique et Nicolas de Lageneste, on ne partage pas la même langue maternelle mais on parle le même langage : celui du propriétaire et, surtout, de l’éleveur. Il nous a dit : « J’ai cette chance d’être propriétaire et éleveur et d’avoir élevé un certain nombre de bons chevaux, ce qui me permet d’avoir des points de comparaison. Ce qui nous épate, avec les chevaux français, c’est qu’ils peuvent être si bons tout en étant si jeunes. Il Est Français n’a que 5ans et, en Grande-Bretagne, il serait l’équivalent d’un 7ans. Je trouve cela fascinant. L’an dernier, il a eu une année sage et cela le sert aujourd’hui. Il est plus fort et tellement plus mature. On a presque l’impression que James Reveley n’avait rien à faire en selle si ce n’est le guider. Ce n’est pourtant pas le cas. Il a couru sur tous les terrains, il est très enthousiasmant. Donc j’espère qu’il est le meilleur cheval que j’aie jamais possédé et, surtout, je l’espère pour Nicolas de Lageneste qui l’a élevé ! Pour un éleveur, c’est encore plus particulier d’avoir un cheval aussi bon. J’ai tout de suite été séduit par la proposition de Nicolas car je suis également éleveur. Au final, nous parlons le même langage, avons vécu des moments de joie et d’autres plus difficiles. Pour moi, c’est encore plus gratifiant de partager cette aventure avec un éleveur. Je crois que nous pouvons rêver de Kempton ! C’est un cheval pour les deux côtés de la Manche : il peut très bien aller en Grande-Bretagne pour une course puis revenir ensuite en France pour une autre. Nous adorons la France et la remercions de son hospitalité, c’est merveilleux. »

Toscana du Berlais fait parler l’aptitude

Toscana du Berlais n’a pas à rougir d’être battu par Il Est Français. Il remporte l’autre course. Bertrand Le Métayer, qui gère les intérêts de l’écurie Hub de Montmirail, nous a dit : « Arnaud [Chaillé-Chaillé, ndlr] avait trouvé un superbe engagement pour Toscana du Berlais. Il adore le terrain lourd comme Auteuil et, pour nous, cette deuxième place est presque une victoire ! C’est aussi magnifique de voir un cheval comme Il Est Français qui est extraordinaire dans tous les sens du terme. Son mentor avisera pour la suite en fonction du terrain. Toscana du Berlais est un cheval très facile et très fiable, sain, donc nous verrons en fonction du terrain. »

Master Nonantais battu par plus fort

Master Nonantais venait de bien courir dans le Prix Xanthor (Steeple, Classe 2) mais il devra encore attendre pour renouer avec la victoire. Le cheval fait preuve d’une belle régularité en 2023 puisque, en sept courses, il a conclu à cinq reprises dans les cinq premiers. Donatien Sourdeau de Beauregard, son entraîneur, nous a dit : « Je suis ravi. C’est un très bon ouvrier, il a très bien sauté. Nous sommes battus par des chevaux qui vont plus vite que nous. Il a respiré au bon moment, n’a pas fait de faute. Il n’y a rien à lui reprocher. Le terrain ne nous faisait pas peur, il est bien dans toutes les situations. Son année est terminée. »

Le cousin de Général en Chef (K)

Élevé par le haras de Saint-Voir, Il Est Français est un fils de Karaktar (High Chaparral), étalon au haras de Cercy, et de Millésimée (Vidéo Rock), qui a couru deux fois à Auteuil sans se distinguer. C’est le huitième vainqueur de sa mère pour… huit produits ayant couru ! C’est le frère d’Un Beau Matin (Sagamix), gagnant du Prix Rohan (L) et plusieurs fois placé de Groupe sur les claies en Irlande, et de Général nous Voilà (K) (Presenting), lauréat du Prix Patrick Lec. Il Est Français est le neveu d’Hard Rock (Vidéo Rock), vainqueur du Prix Edmond Barrachin (Gr3), de Programmée (Kahyasi), mère de Dame de Compagnie (Lucarno), gagnante de Gr3 sur les claies de Cheltenham, de Sortie de Secours (Trempolino), lauréate des Prix Christian de Tredern (Listed à l’époque) et Dominique Sartini (L), mère de Général en Chef (K) (Martaline), gagnant du Prix William Head (L) et quatrième du Grand Steeple-Chase de Paris (Gr1), et d’Un Jour ou l’Autre (Trempolino), vainqueur du Prix Le Gualès de Mézaubran (L) à Auteuil.

Sadler’s Wells

High Chaparral

Kasora

Karaktar

King’s Best

Karawana

Karaliyfa

IL EST FRANÇAIS (K) (H5)

No Lute

Vidéo Rock

Pauvresse

Millesimée

Olmeto

Briffault

Habella

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