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vendredi 22 novembre 2024

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Equinox au centre du monde

Spécial Japan Cup

Equinox au centre du monde

Dimanche, Equinox sera le grand favori de la Japan Cup (Gr1). Le splendide poulain aura sur lui les yeux du monde entier, lui qui va tenter de décrocher son premier titre dans la plus prestigieuse des courses japonaises.

Par Anne-Louise Echevin

ale@jourdegalop.com

Vendredi matin, direction Miho, le centre d’entraînement situé à 1 h 30 de Tokyo – quand cela roule ! Le rendez-vous est pris pour voir Tetsuya Kimura, entraîneur d’Equinox (Kitasan Black), et l’espoir est d’apercevoir le poulain le matin avant la conférence de presse. C’est chercher une aiguille dans une botte de foin puisque Miho héberge pas moins de 2.000 chevaux et, dans l’attente de l’ouverture des portes menant aux pistes, il y a embouteillage ! Concentrons-nous : avec sa belle et grande liste en tête blanche, il ne peut tout de même pas nous échapper. Furtivement, nous finirons par le trouver, quittant la piste pour retourner aux écuries après son travail. Un beau poulain presque noir, avec du chic et de la prestance. Les photographes le mitraillent, il ne bouge pas une oreille. Bonjour Equinox… et à dimanche.

Tetsuya Kimura avait donné rendez-vous à 9 heures. L’homme âgé de 51 ans, installé depuis 2011, est ponctuel. Il s’est changé, a enfilé une veste et une cravate. L’entraîneur s’installe et prend la parole : « Je voudrais tous vous remercier d’être venus au Japon et d’avoir traversé le monde. J’ai beaucoup de gratitude. Merci d’être venus à Miho et de suivre Equinox. » Comme introduction d’une conférence de presse, voilà qui n’est pas banal !

Prêt pour dimanche

Equinox est prêt pour le défi qui l’attend dimanche. Le 4ans va tenter de conserver son invincibilité en 2023, lui qui a entamé son année par une démonstration dans la Dubai Sheema Classic (Gr1). Il reste sur une série de cinq victoires de Gr1, entamée l’an passé dans le Tenno Sho – Automne (Gr1). « Pour dimanche, Il faudra que tout se passe bien. La concurrence est relevée, japonaise ou avec Irésine, le concurrent étranger. Equinox est bien, il a galopé ce matin, il avait une très belle action, et il se repose désormais dans son box. »

La Japan Cup devrait être spectaculaire. Equinox va affronter la championne des 3ans Liberty Island (Duramente), gagnante de la Triple Tiara et qui va porter quatre kilos de moins. Panthalassa (Lord Kanaloa), qu’Equinox a battu dans un Tenno Sho épique en 2022, est de retour et va certainement imprimer un train d’enfer, avec Titleholder (Duramente) pouvant possiblement mener la chasse. Liberty Island est plutôt attentiste et Equinox, lui, peut tout faire. Tetsuya Kimura n’a pas monté de plan. Cela, c’est le travail du jockey, ici Christophe Lemaire : « Je ne donne pas d’ordres précis à un jockey, je m’occupe de la condition de mon cheval. Je donne les informations nécessaires au pilote. En revanche, je réfléchis à la combinaison entre un cheval et un jockey, j’essaye de trouver celui qui correspond le plus au tempérament et à la façon d’être du cheval. Equinox et Christophe Lemaire sont une belle combinaison. »

Un défi de temps

L’entraîneur a eu tendance, jusque-là, à espacer les courses d’Equinox même si le poulain a déjà couru une fois à un mois (et une semaine) d’écart. C’était dans les 2.000 Guinées et le Derby japonais (Grs1), avec à chaque fois le 18 sur 18 dans les stalles et deux deuxièmes places. Compte tenu du numéro de corde, elles étaient déjà excellentes. Equinox, depuis, a toujours eu du temps entre ses courses. Courir à un “vrai” mois est une première, d’autant plus qu’Equinox reste sur une victoire dans le Tenno Sho – Automne (Gr1), mené à un rythme infernal et avec, à la clé, le record de la course, du parcours, et très possiblement du monde sur 2.000m en 1’55’’40. Il a certainement la maturité, physique et mentale, pour tenter le doublé Tenno Sho – Japan mais cela reste un défi : « Le temps entre les deux courses est un challenge. Le niveau au Japon est très relevé et, pour gagner, un cheval doit donner le meilleur de lui-même à chaque fois. Il faut donc une capacité de récupération rapide ensuite pour pouvoir remettre cela un mois après. » A-t-il encore un peu de marge, lui qui n’a fait que progresser ? Tetsuya Kimura souligne : « Qu’attendre de plus d’un cheval qui vient de remporter le Tenno Sho – Automne en un temps record ? Peut-on vraiment lui demander de faire encore mieux ? » Et après la Japan Cup, alors que les bruits enflent sur le fait qu’il s’agirait de la dernière course du poulain : « Il n’y a pas de plan concret pour la suite. En ce qui me concerne, je me concentre sur dimanche. »

Un vrai pro

Difficile de se faire un avis sur le tempérament d’Equinox en le voyant juste passer rapidement le matin. En piste, le poulain est un vrai pro, qui sait ce qu’il a à faire. Il peut attendre, il peut mener comme il l’a fait dans la Sheema Classic, il peut être en embuscade derrière les leaders. Peu importe, il sait tout faire, emmené par cette belle et grande action, ainsi que par son accélération. Equinox est Monsieur Sans Problème, dès le matin : « À l’écurie, il reste calme tout le temps, il est très facile à gérer. Mais, dès que vous le sellez, que vous vous rendez vers la piste, il se met en mode travail. Il sait très bien quand il doit rester calme, quand il doit travailler et c’est la force des bons chevaux. »

Equinox gère la pression, son entraîneur moins !

Difficile de croire, en voyant Tetsuya Kimura si détendu en salle de presse, qu’il ne gère pas la pression. Et pourtant, c’est quelque chose qu’il admet volontairement : « Je ne suis vraiment pas bon dans la gestion de la pression, contrairement à Equinox ! La pression n’est pas mon fort mais je l’accepte. C’est normal d’en avoir quand on a un cheval comme lui dans ses boxes, suivi au Japon et dans le monde entier. Aujourd’hui, les médias internationaux sont présents pour le voir et j’en suis très heureux. »

Dimanche, l’entraîneur aura de la pression dans la Japan Cup. Pour un cheval japonais, remporter la Coupe du Japon est évidemment un moment très important ! Mais, côté attentes, Tetsuya Kimura avait une responsabilité sur les épaules au départ du Tenno Sho – Automne (Gr1) – le Prix de l’Empereur, fin octobre à Tokyo, sous les yeux de l’empereur et de l’impératrice du Japon, s’il vous plaît, avec le grandissime favori : « J’avais beaucoup de pression avant la course. Quand Equinox s’est imposé en un temps record, elle est redescendue et je n’ai pas vraiment eu le temps de profiter. Je pense que, sur ce record, il ne faut pas oublier qu’il n’est pas le seul fait d’Equinox. Il est lié à une multitude de facteurs, dont les chevaux qui sont allés devant. C’était très spécial de voir le poulain s’imposer devant l’empereur et l’impératrice du Japon. De plus, on m’a rapporté qu’ils avaient tous les deux été impressionnés par Equinox, j’étais très heureux d’entendre cela. »

Une star jusque dans les écoles primaires

Equinox a beaucoup de fans au Japon, évidemment. Mais dans le monde entier aussi et la forte présence médiatique internationale en atteste. Il est le meilleur cheval du monde actuellement et chacune de ses sorties est un événement. Dimanche, tous les fans d’Equinox suivront sa performance, les grands comme les petits : « Je suis heureux qu’Equinox ait des fans dans le monde entier. Il en a aussi beaucoup au Japon et nous recevons souvent à l’écurie des lettres qui lui sont destinées. Certaines proviennent d’écoles primaires et nous avons donc des dessins d’Equinox réalisés par les enfants, que nous affichons avec bonheur dans l’écurie. Nous devons en avoir encore plus de vingt et j’en suis ravi ! » La conférence prend fin, Tetsuya Kimura doit partir. Mais il ne le fera pas sans serrer la main et remercier chaleureusement toutes les personnes présentes.

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