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jeudi 26 décembre 2024

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Caolan Woods : « Courir un Gr1 avec July Flower, c’est quelque chose d’énorme. J’en ai perdu le sommeil ! »

Caolan Woods : « Courir un Gr1 avec July Flower, c’est quelque chose d’énorme. J’en ai perdu le sommeil ! »

Caolan Woods aura son premier partant dans un Gr1 français grâce à July Flower, dimanche, dans le Prix Renaud du Vivier (Gr1). Chef d’entreprise dans l’environnement et le traitement des déchets, ce francophile vit un rêve éveillé.

Par Adrien Cugnasse

ac@jourdegalop.com

« Cela ne fait que deux ans et demi que j’ai des chevaux. Mon premier achat fut Marvel de Cerisy (Masked Marvel). Dès le départ, j’ai misé sur les « FR ». Quand vous êtes en Irlande, vous vous rendez compte que les « FR » surperforment dans les Grs1, et beaucoup de monde cherche à comprendre pourquoi. Bien sûr, il n’y a pas de recette miracle et je crois que c’est un ensemble de choses qui s’assemblent pour faire naître ces succès. Quoi qu’il en soit, il est communément admis que le système français est supérieur en matière de sélection et les victoires dans les grands festivals ont un impact énorme. On voit clairement que Willie Mullins base une partie de sa réussite sur ses achats français. J’ai donc pensé qu’il fallait aller à la source, et le courtier Dany Cooper – basé en France – m’a proposé July Flower après sa victoire en plat à Fontainebleau dans le Prix Jacques de Vienne (Gr1 AQPS). Il y a tout juste un an donc. Et il se trouve que cette course avait déjà attiré mon attention car Irish Point (Joshua Tree) l’avait remportée lui aussi. C’est un cheval que j’aime beaucoup et dont je suis la carrière en Irlande. J’ai alors acheté July Flower et elle a rejoint l’Irlande où mes chevaux étaient alors basés. Mickaël Seror avait à ce moment-là essayé de me convaincre de laisser la pouliche en France en me disant qu’elle avait un Gr1 dans les jambes. »

Au moment de prendre cette décision, je me suis demandé pourquoi aussi peu de propriétaires anglo-irlandais tentent leur chance en France. Et cette question, je me la pose encore…

Le choix de la France

Passée chez Henry de Bromhead, July Flower a couru une seule fois et mal, terminant neuvième dans un bumper à Aintree. Caolan Woods a donc décidé de la renvoyer chez l’expéditeur, Mickaël Seror. À deux reprises, elle a défrayé la chronique sur les haies d’Auteuil : « Le fait de renvoyer July Flouer en France correspond également à un questionnement sur le système à l’irlandaise. En Irlande, les allocations sont faibles et vous ne couvrez pas les frais d’entraînement avec un cheval qui vous a coûté un quart de million. Par ailleurs, la scène hippique y est totalement dominée pas les « grands ». C’est-à-dire par les très grosses casaques et les propriétaires avec des effectifs énormes. Si vous êtes nouveau, en Irlande, vous débutez tout en bas de l’échelle en tant que propriétaire. Or, quand vous suivez les courses françaises, vous voyez qu’à épreuve équivalente les allocations sont quatre fois supérieures. Et la compétition est plus ouverte aussi. Cela fait sens de courir ici. En fait, au moment de prendre cette décision, je me suis demandé pourquoi aussi peu de propriétaires anglo-irlandais tentaient leur chance en France. Et cette question, je me la pose encore. Peut-être que le fait d’être un nouveau venu, qui part d’une feuille blanche, fait que j’étais plus ouvert d’esprit sur ce point-là que des propriétaires actifs depuis longtemps. Avoir des chevaux français, c’est aussi de la curiosité intellectuelle : j’avais envie de comprendre d’où venait cette réussite française. Il faut dire que j’aime bien la France rurale, mes parents ont d’ailleurs une maison de vacances près de Carcassonne. »

Le choix de la France

« Une fois par mois, je fais le déplacement en France pour voir mes chevaux. J’aime beaucoup Mickaël Seror, sa cour d’entraînement et son équipe. Il n’a pas 200 chevaux et on a le sentiment de pouvoir dialoguer avec lui, avec ses cavaliers, ses jockeys… c’est agréable pour un propriétaire. Tout se fait dans la transparence et je prends plaisir à apprendre la manière dont on prépare un cheval. Je ne veux pas critiquer les grosses structures. Cela réussit très bien à certains. Mais ce n’est pas ce que je recherche. Tout le monde a des envies différentes. En outre, July Flower est une pouliche. Elle a une valeur résiduelle. Et elle pourrait aussi devenir poulinière pour nous. Cela dit, à cet instant, je n’y pense pas vraiment, je suis concentré sur sa carrière de course. Il faut apprécier l’instant présent ! En dernier lieu, j’ai eu très peur quand Kévin Nabet l’a lancée. Je me suis dit qu’il était parti trop tôt. Mais après le poteau, j’ai compris qu’elle était meilleure que prévue ! Il y a une grande différence d’atmosphère entre l’Irlande et Auteuil, je vous l’accorde. Mais en tant que propriétaire, ce n’est pas l’essentiel à mes yeux. J’ai dit à Mickaël Seror que j’aimerais courir un cheval dans l’un des grands festivals anglo-irlandais. J’ai grandi avec cela. Et je pense que l’idée lui plaît ! »

J’ai dit à Mickaël Seror que j’aimerais courir un cheval dans l’un des grands festivals anglo-irlandais.

Au départ, les grands festivals de l’obstacle

« Je suis d’origine rurale et j’ai toujours aimé aller aux courses, surtout pour les grands festivals d’obstacle. Mais, dans ma famille, personne n’avait eu de chevaux. C’était un peu un rêve d’avoir mes couleurs et d’aller aux courses en tant que propriétaire, ce qui est assez prestigieux en Irlande. Quand vous commencez à suivre les courses, c’est addictif. On y prend vite goût. Au départ, j’étais assez parieur dans mon approche, avec un fort attrait pour le jeu et le sport. Aujourd’hui, ma motivation est différente. Je suis là pour les chevaux. J’ai beaucoup aimé aller avec Dany Cooper dans des concours d’élevage en France. Je préfère cela aux ventes publiques. C’est moins tendu. On peut parler avec les gens. C’est formidable de trouver un jeune cheval, d’apprendre à le connaître et de le voir se transformer en athlète. J’ai aussi choisi des couleurs – orange et blanc – qui me sont chères : ce sont celles du Comté d’Armagh [en Irlande du Nord, ndlr] ». En France, Caolan Woods a quatre sauteurs chez Mickaël Seror. Mais il a aussi des chevaux de plat chez Jessica Dupont-Fahn. L’Irlandais conclut : « Pour moi, la question ne se pose même pas. Je préfère l’obstacle. Ce n’est pas que je n’aime pas le plat. Mais les sauteurs, c’est autre chose. Alors, courir un Gr1 avec July Flower, c’est quelque chose d’énorme. J’en ai perdu le sommeil ! Quelle chance d’avoir cette pouliche. Dans les courses on perd plus souvent que l’on ne gagne et cela rend humble face à l’adversité. Alors, quand vous êtes avec un cheval comme July Flower, il faut apprécier chaque minute. C’est si rare. Quoi qu’il arrive dimanche, je vais profiter de chaque minute. »

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