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vendredi 16 août 2024
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À la rencontre de Sébastien Zuliani

À la rencontre de Sébastien Zuliani

Par Rose Valais

Sébastien Zuliani est le père de Lucas et d’Angelo, mais aussi le grand frère de Jérôme, le père de Blandine et de Mathis. Depuis 2017, après une longue carrière de jockey, il apparaît désormais dans la catégorie des entraîneurs. Sa saison 2023 est très bonne, avec 55 partants, 28 places et 12 victoires dont quatre dans des Groupes réservés aux AQPS.

La découverte du monde des courses

« Enfants, nous avions des poneys mais notre entrée dans le monde des courses a eu lieu un peu par hasard. Je n’étais pas spécialement doué à l’école et il fallait trouver une alternative. À 14 ans, je suis rentré à l’école de Pouancé, en apprentissage chez Philippe Pellerin, à Soucelles (49). Les chevaux m’attiraient, le travail en extérieur également… mais je ne connaissais rien aux courses hippiques. Mon père était chef d’entreprise en maçonnerie et ma mère, secrétaire. Jérôme, mon petit frère, a suivi mon parcours. »

Vingt-deux années en tant que jockey…

« Devenir jockey a été difficile. J’étais grand, assez costaud et je portais des lunettes. Les lentilles n’étaient pas très développées mais j’ai tout de même réussi à en dénicher qui me convenaient et me permettaient de monter à cheval. La passion étant présente, j’ai insisté mais rien ne se déroulait correctement pour que je devienne jockey. Lors de mon apprentissage, certains entraîneurs refusaient de me prendre car je portais des lunettes. L’un d’eux m’a d’ailleurs dit “Tu es trop grand, tu as des lunettes, tu ne seras jamais jockey !” J’ai monté une première fois à 16 ans, le cheval et moi débutions et, après trois obstacles, nous sommes tombés. Je n’ai pas remonté durant un an et demi… Puis, de 18 à 40 ans, j’ai pu me mettre en selle en compétition, remportant un peu plus de 300 courses. J’ai eu la chance d’être associé à de bons chevaux et, surtout, de ne rien lâcher. J’ai longtemps travaillé aux côtés de Jean-Luc Guillochon, puis j’ai eu l’opportunité de monter pour tous les bons entraîneurs de l’Ouest : Philippe Peltier, Donatien Sourdeau de Beauregard, Étienne Leenders, Nicolas Devilder… Ma carrière de jockey a débuté par une chute et elle s’est terminée par une autre… J’ai eu un grave accident et je montais moins. Dès lors, j’ai préféré sortir par la grande porte. »

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Désormais entraîneur

« Entraîner n’était pas dans mes projets, mais lorsque j’ai travaillé aux côtés de Nicolas Devilder, j’ai commencé à m’y intéresser. Nous discutions beaucoup du travail des chevaux et il me laissait pas mal de liberté. Compte tenu de mon accident, je devais avoir un an d’arrêt. Je tournais en rond et ma compagne m’a motivé afin que je passe ma licence. Je me suis installé très rapidement après l’avoir obtenue. J’ai commencé à entraîner au Bailleuil (72), chez Walter Delalande. Désormais, depuis quatre ans, je loue l’infrastructure située à côté de l’hippodrome de Durtal, dans les anciennes écuries d’Étienne Leenders. Il doit y avoir une cinquantaine de boxes et j’en ai 18. J’ai connu cette écurie très jeune puisque le père de mon maître d’apprentissage exerçait également ici. Ma méthode se base autour de mes différentes expériences. Je suis exigeant et minutieux ! Je travaille dans le calme, tranquillement, pour que le cheval s’applique. J’aime bien l’obstacle mais je suis loin de détester le plat. J’apprécie de débuter mes pensionnaires en plat avant de les courir dans l’autre spécialité. Mes chevaux de plat et d’obstacle ont le même quotidien : tout le monde saute. »

Des premières saisons réussies

« Aujourd’hui, je ne regrette absolument pas de m’être installé. Le bilan de ces premières saisons est bon. Je n’ai pas beaucoup de pensionnaires mais je suis tombé sur d’excellents chevaux. Imagine Banbou (Coastal Path) m’a beaucoup appris. Bien sûr, j’ai pu faire quelques bêtises avec elle mais je ne les ai pas refaites avec sa sÅ“ur Karoline Banbou (No Risk at All). Avoir gagné six Groupes en six ans d’installation… J’ai encore un peu de mal à y croire. Cette année, nous avons pris deux deuxièmes places de Gr1 ! Actuellement, j’ai une petite dizaine de chevaux à l’entraînement et j’effectue également du pré-entraînement pour Gabriel Leenders et Pascal Journiac. Si je pouvais avoir plus de chevaux je le ferais, mais il y a un manque de propriétaires comme de personnel. Une salariée travaille avec moi ainsi que ma compagne qui monte à cheval. Nous possédons une grande piste de 1.500m, une autre de 1.200m ainsi qu’une plus petite de 1.100m. Pour sauter, je me rends chez Pascal Journiac qui utilise parfois ma piste plate. »

La rencontre avec les époux Banchereau, éleveurs et propriétaires des “Banbou”

« Ma compagne travaillait dans une entreprise de compléments alimentaires. Elle livrait Jean-Noël et Évelyne Banchereau et ils se sont liés d’amitié. L’aventure avec les “Banbou” a commencé il y a cinq ans avec une première pouliche nommée Herria Banbou (Saddler Maker). J’adore l’étalon Saddler Maker (Sadler’s Wells) car Nicolas Devilder entraînait beaucoup de ses produits, dont Verdure des Obeaux que je montais. En plus, ses rejetons sautent très bien. Jean-Noël Banchereau ne voulait pas mettre Herria Banbou à l’entraînement mais ma compagne lui a fait comprendre que je n’hésiterais pas à l’entraîner. La pouliche est arrivée à la maison et elle s’est placée en course à plusieurs reprises. Quelque temps plus tard, Imagine Banbou a rejoint l’écurie. Sa souche était un peu dormante mais j’ai eu la chance de tomber sur elle. Ce sont des rencontres comme celles-ci qui vous font évoluer, dans le bon comme dans le mauvais sens. La sÅ“ur d’Imagine et de Karoline s’appelle Louisa Banbou (Silverwave), elle a l’air d’être qualiteuse. »

Laurent Jamault, Julia Potier, Louise Horeau, ses autres propriétaires

« Notre association avec Laurent Jamault a eu lieu en début de saison. Auparavant, sa pouliche Kalamata (Masterstroke) était entraînée chez Gabriel Leenders mais il cherchait un plus petit effectif afin que l’environnement lui soit bénéfique. Il a également Le Nôtre (Ectot), un 2ans qui devrait débuter la saison prochaine. Il y a encore quelques réglages à faire, mais ce mardi matin, il a correctement travaillé. Julia Potier est ma compagne et elle élève à Cré-sur-Loir (72). Elle évoluait dans le concours, puis elle a rejoint l’écurie d’Étienne Leenders avant de travailler chez Philippe Cottin. Elle montait d’ailleurs Malbereaux (Michel Georges). Elle a notamment élevé Just a Joke (Voiladenuo) qui court sous les couleurs de Louise Horeau, la compagne d’Angelo. Cette association fonctionne bien. Just a Joke vient de gagner deux courses en obstacle et il est désormais en vacances.

Un papa fier de ses deux fils

« Leur début de carrière est extraordinaire. Ils sont doués, sérieux, mais ce sont également de gros travailleurs. Ils récoltent ce qu’ils ont semé. Je ne peux pas leur donner beaucoup de conseils puisqu’ils sont meilleurs que moi (rires). Je regarde toutes leurs courses mais ils savent d’eux-mêmes s’ils ont bien monté ou non. Ils sont très autocritiques. De leur côté, ils viennent sauter les chevaux à l’écurie et peuvent m’aiguiller sur l’avancée de mes pensionnaires. »

Le Grand Cross de Pau, une course sentimentale

« J’aimerais gagner le plus de courses possible sans avoir un très gros effectif, afin de réaliser mon métier correctement. J’aimerais un jour entraîner une trentaine de chevaux. J’ai eu la chance de remporter, à deux reprises, le Grand Cross de Pau (L) avec Monsieur Levicomte (Take Risks) et je rêverais vraiment de le gagner en tant qu’entraîneur ! Cette épreuve est sentimentale pour moi. Je prenais beaucoup de plaisir à la monter. Nous rêvons également de briller dans un Grand Steeple de Paris ou une Grande Course de Haies d’Auteuil… »

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