L’ascension de Trotting Bloodstock
Sous le nom de Trotting Bloodstock se cache un homme, Florent Fonteyne. Courtier à temps plein aussi bien au trot qu’au galop, le jeune homme a vécu un grand moment dimanche dernier puisque l’un de ses achats, Sunway (Galiway), a remporté le Critérium International (Gr1).
« Cette victoire représente un aboutissement, mais c’est une première étape. J’ai remporté un premier Gr1 en plat alors que j’ai commencé chez les trotteurs. C’est assez original. J’espère ne pas m’arrêter en si bon chemin. Jusqu’ici, au galop, les chevaux que j’avais achetés s’étaient illustrés uniquement au niveau Listed [Winter Pudding (Prix de l’Avre) et Kimi Orenda (Komrad Wermer Willie-Memorial), ndlr]. Cette victoire de Gr1 représente beaucoup d’heures de travail et d’interrogations. Cela étant, tout est balayé une fois que l’on remporte ce genre de courses. En 2023, toutes disciplines confondues, la société Trotting Bloodstock a déjà remporté 105 courses et il reste encore quelques semaines devant nous. L’année dernière, nous avons conclu la saison avec 64 victoires  »
Sa rencontre avec Thomas Lines
« Cela fait environ trois ans que l’on travaille ensemble. Dans le passé, nous étions associés ensemble sur un cheval. Nous avons une connexion commune avec un propriétaire de trotteurs. Tout de suite, le contact est bien passé. Depuis, l’effectif grandit. Étant souvent pris par des rendez-vous professionnels, il avait besoin de quelqu’un pour faire le relais entre les différents intervenants. Nous essayons de nous voir assez régulièrement. Malheureusement, il ne peut pas se rendre souvent aux courses, mais il essaie de se rendre disponible au maximum. Dimanche, il était présent pour assister à la victoire de Sunway. Trois heures avant la course, il atterrissait en provenance de Los Angeles. Nous ne sommes pas d’accord sur tous les sujets mais on essaie de se parler le plus possible, notamment sur le programme des chevaux. L’objectif est de rendre tout cela le plus harmonieux et le plus cohérent possible.
Pourquoi il est venu au galopÂ
« Après ma formation en droit des affaires, j’ai été salarié durant quelques années. Ensuite, en parallèle, j’essayais de développer ma société, Trotting Bloodstock. Elle a pris de plus en plus d’ampleur, et il a fallu faire un choix. Et finalement, je me suis lancé pleinement dans l’activité et dans le développement de Trotting Bloodstock. J’ai toujours aimé l’univers de l’obstacle. De ce fait, j’ai souhaité devenir multicasquettes afin d’apprendre des choses dans toutes les disciplines. J’ai essayé de brancher plusieurs clients dans les deux univers. C’est important de créer des passerelles. Désormais, nous disposons d’une véritable clientèle qui s’est constituée au fil des mois et des années. Des propriétaires et éleveurs déjà présents dans le secteur du plat nous font maintenant confiance. Je pense notamment à Guy Pariente, qui est présent depuis mes débuts dans la discipline.  Pour autant, je n’ai pas mis le trot de côté car ma société est encore en phase de développement. D’ailleurs, à l’heure actuelle, mon activité chez les trotteurs n’a jamais été aussi florissante. Dernièrement, j’ai eu la chance de pouvoir acheter le frère de Face Time Bourbon, qui a été un achat record, à 580.000 €, en Europe, pour un yearling trotteur, lors des ventes d’Auctav. Cette année, j’ai acheté 38 yearlings au trot et une vingtaine au galop… Je développe également le trot en Italie ainsi qu’aux États-Unis. Le but est de grandir en permanence. Je ne privilégie pas une discipline plus qu’une autre. »
Sa vision sur le trot et le galop
« En termes d’élevage et de secteur économique, nous ne sommes pas sur les mêmes standards. Le plat a plutôt un marché international. Le trot, lui, est plutôt un marché national qui tend à se développer en Europe. Les coûts sont aussi plus faibles, mais le système de valorisation n’est pas présent comme en plat lorsqu’un jeune cheval performe à bon niveau. D’un point de vue des courses, le système y est complètement différent. En plat, un cheval qui gagne son maiden en débutant et qui n’a pas les capacités pour performer au niveau supérieur peut être ensuite difficile à engager. Au trot, lorsque vous gagnez une course en province, vous pouvez vous retrouver la semaine d’après avec la plupart des chevaux qui ont débuté avec vous précédemment, notamment via le système de courses par les gains. Il y a également plus de naissances au trot. Ce sont deux univers bien différents mais qui me passionnent l’un comme l’autre… »