Arnaud Angéliaume : « Le plat, la dernière étape de notre développement »

Jour de Galop. – En quoi l’organisation de cette première vente de chevaux de plat représente-t-elle un challenge pour Auctav ?

Arnaud Angéliaume. – C’est la dernière étape de notre processus de développement. Nous avons commencé à nous faire connaître dans le trot et le milieu de l’obstacle, une spécialité dont les caractéristiques collaient particulièrement bien avec notre concept de vente flash. Nous savions que le marché des chevaux de plat, et notamment celui des yearlings, est le plus exigeant. Bien sûr, nous avons déjà vendu des galopeurs de tout premier plan, comme Go Athletico, par le biais des ventes flash. Mais nous étions conscients que s’installer dans le paysage des ventes de yearlings, ou, plus généralement, de chevaux de plat, dont le planning est déjà très bien établi, n’allait pas être simple. Il fallait être sûr d’être au niveau, en matière d’organisation, d’accueil des chevaux et des intervenants, de confort de travail. Les deux ventes déjà organisées à Bois Roussel ont prouvé que nous l’étions. Lors de la vente obstacle, de nombreux acteurs du milieu du plat, que nous avions invités ou qui sont venus, attisés par la curiosité, en repérage. Je pense qu’ils ont été convaincus !

Quels ont été vos critères pour l’élaboration du catalogue ?

Nous avons fait l’annonce de cette vente un peu tardivement par la force des choses : nous voulions être sûrs que le Bois Roussel soit prêt dans les temps. Forcément, comme la répartition des yearlings dans les différentes ventes a lieu assez tôt dans l’année, nous ne sommes pas passés les premiers. Ce qui ne veut pas dire que nous n’avons pas sélectionné ! Nous aurions pu remplir un catalogue avec 200 lots : ce n’est pas notre façon de travailler. Nous voulons du black type au plus loin sous la deuxième mère, des modèles sérieux, un catalogue homogène. Un vrai tri a été effectué, notamment sur les yearlings. Nous avons plusieurs foals de Muhaarar proposés par le haras des Faunes. Je suis allé moi-même voir Alain Chopard pour lui expliquer notre démarche. Vendre des foals de Muhaarar, étalon qui connaît une telle réussite actuellement et qui officiera au Petit Tellier en 2024, cela a du sens ! Dès notre première vacation, des haras reconnus nous font confiance. À nous de mériter cette confiance !

Trouver une date dans le calendrier européen relève aussi de l’exploit !

Le planning est en effet déjà très chargé. Nous avons estimé que le samedi 14 octobre pouvait s’inscrire dans un itinéraire qui part de Newmarket et va jusqu’à Deauville… Les chevaux vont arriver à partir de jeudi. Les inspections pourront débuter vendredi. La vente commençant à 12 h 30, les acheteurs pourront aussi visiter les chevaux le samedi matin. Nous gardons la même formule que lors des ventes précédentes : une vente autour d’un déjeuner, mais nous allons couvrir le ring en cas d’intempéries.

Votre expérience dans les ventes online vous a permis de développer un outil de repository très puissant. En quoi diffère-t-il des autres ?

Nous avons voulu aller plus loin que l’imagerie – radiographies et scopes. La vente online de chevaux à l’entraînement nous a poussés à élaborer un certificat vétérinaire qui s’intéresse à l’état du cœur, des yeux, des testicules… Et nous avons gardé cette exigence pour les ventes en présentiel. Nous avons dû faire un vrai travail de pédagogie auprès des vendeurs, mais au final, tout le monde est très satisfait de ce service. Ce sont des garanties supplémentaires pour les acheteurs mais aussi pour les vendeurs. Un dossier véto très complet comme celui que nous proposons permet de fluidifier le « veting » le jour de la vente, de mieux évaluer le prix de réserve d’un lot, de faciliter les transactions à distance. C’est un plus pour toutes les parties.