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dimanche 17 novembre 2024

Wattel

Un yearling racheté aux ventes par son éleveur, et un entraîneur qui décide de le louer. Des débuts à 2ans dans le fameux Prix de Saint-Désir 2021. « Je n’aurais jamais dû le débuter ce jour-là. Le terrain était innommable. C’est amusant, car il s’est avéré que quatre futurs chevaux de Gr1 participaient à la course ! Après de tels débuts, j’y suis allé sur la pointe des pieds. Le cheval a recouru une fois à 2ans dans un maiden, deuxième du tout bon Al Hakeem. En début d’année de 3ans, il est de nouveau deuxième d’un maiden, puis d’un handicap, avant de passer le poteau en tête pour la première fois sur la P.S.F. de Chantilly, toujours dans un handicap. C’est lors de sa sortie suivante, à Angers, dans une course à conditions, que Simca Mille a vraiment gagné d’une façon étonnante. Là, j’ai décidé de rendre le cheval à monsieur Winter. Au vu de son potentiel, il n’était plus question qu’il coure sous mes couleurs. Monsieur Winter a dû apprécier mon geste, et en retour, il m’a offert 30 % du cheval. » La classe, des deux côtés. Des trois même, puisque Simca Mille, pour sa sortie suivante, remporte le Prix du Lys (Gr3). « Sa carrière était lancée ! »

La Japan Cup ? Toujours une énigme

Après le Prix du Lys suivront une deuxième place dans le Grand Prix de Paris (Gr1), puis une victoire dans le Qatar Prix Niel (Gr2), mais pas d’Arc. Pas encore. Pas déjà. « Le cheval n’était pas engagé. Il aurait fallu le supplémenter, à 3ans, avec un poulain pas endurci, et le risque d’un terrain pénible, qui s’est confirmé… Nous avons préféré tenter l’aventure japonaise. » Simca Mille, invité pour la Japan Cup, n’y est que l’ombre de lui-même. « On ne peut pas dire qu’il a mal couru. Il n’a pas couru du tout ! Il n’avait plus de ressources dès le dernier tournant. Je n’ai jamais trouvé d’explications. Mais conclure l’année ainsi, c’était compliqué… »

Le préserver jusqu’au jour J

Les doutes sont vite levés au printemps suivant. Simca Mille remporte le Prix d’Harcourt (Gr2), le premier Groupe d’Alexis Pouchin, et Irésine prend sa revanche dans le Prix Ganay (Gr1). « On ne peut pas dire qu’il a été battu par le terrain, mais par un super cheval, Irésine ! À ce stade-là, on avait déjà l’Arc en tête. Après sa victoire dans le Grand Prix de Chantilly (Gr2), la logique aurait été de courir le Grand Prix de Saint-Cloud, mais je ne voulais pas affronter Westover corde à gauche, sachant la façon dont le cheval avait couru à Tokyo. Ensuite, il aurait dû disputer les King George. Mais face à l’opposition et sur un terrain qui ne lui était pas favorable, je l’ai retiré au dernier moment. Je voulais absolument le protéger d’une course dure. Rencontrer les meilleurs, OK, mais dans des conditions optimales. »

Son terrain, son parcours, son jockey…

Alors Simca Mille a fait un long voyage jusqu’à Berlin, et devant Sisfahan, il a remporté le Grosser Preis von Berlin, le premier Gr1 pour son entraîneur. « Après trente ans de carrière, il était plus que bienvenu ! La course s’est disputée six semaines avant l’Arc. Pour moi, c’était une préparatoire idéale, dans le bon timing. C’est un long déplacement que d’aller à Berlin… Le cheval est actuellement dans une condition exceptionnelle. Je suis content de mes choix, de lui avoir évité des combats durs. Le terrain va lui être favorable. Aux ratings, plusieurs chevaux lui sont supérieurs, mais il va les affronter dans les meilleures conditions, sur son hippodrome de prédilection. Le cheval est facile à monter, très intelligent. Il peut se retrouver nez au vent sans tirer, mais les numéros à la corde auront leur importance. C’est au défilé qu’il est plus compliqué… » Aux commandes, Alexis Pouchin. Stéphane Wattel est pour beaucoup dans l’ascension du jeune jockey, et Simca Mille lui avait permis de remporter un premier Groupe dans le Prix d’Harcourt. Échange de bons procédés…

Et son nom, alors ?

Stéphane Wattel a eu la lourde tâche de baptiser le fils de Tamayuz. Une seule contrainte, que le nom commence par la même initiale que celui de sa mère, donc un S. Et c’est Simca Mille qui est sorti de l’imagination de l’entraîneur… Un nom à contre-pied, dont il rigole encore aujourd’hui : « La Simca Mille, elle était déjà démodée pour les gens de ma génération. Franchement, elle aurait pu être dessinée par un enfant de 3ans ! Je crois qu’il n’y a pas plus laid dans la production française. Et son moteur ! Son seul intérêt, c’était de faire du bruit. Donc un univers très éloigné de la grande compétition, du rêve que nous apportent les yearlings… Mais j’aime ce décalage. Boris de Deauville, Mon Ami l’Écossais, c’était moi aussi, et cela n’a pas si mal fonctionné ! Mais allez, si on termine dans les trois premiers dimanche, je change d’avis à tout jamais sur la Simca Mille. »

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