Longchamp, samedi
Qatar Prix de Royallieu (Gr1)
Sea symbolique
1re SEA SILK ROAD
2e DIVA DONNA
3e LA MEHANA
Il y a trente ans, Urban Sea (Miswaki) remportait le Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1), elle qui donnera un gagnant d’Arc en Sea the Stars (Cape Cross), toujours pour la famille Tsui. L’histoire d’amour entre les “Sea”, les “Tsui” (une quasi homonymie !) et Longchamp se poursuit, année après année… en particulier dans le Royallieu. La tenante du titre était en effet une “Sea” – pour la famille Tsui – nommée Sea la Rosa, par Sea the Stars évidemment. Et, en 2023, le Royallieu a été survolé par… Sea Silk Road, déjà par Sea the Stars et déjà pour la famille Tsui.
Partie doucement, Sea Silk Road a patienté en dernière position dans une course emmenée à un bon rythme par Library (Galileo). Ce fut un mal pour un bien car il y a eu des remous à l’abord du premier tournant, où tout le monde cherchait à prendre sa place. À ce petit jeu, Sumo Sam (Nathaniel) a été assez malheureuse, se retrouvant parquée à l’extérieur. Aurélien Lemaître, jockey de Sea Silk Road, a patienté sans s’affoler. Il a lancé sa pouliche en pleine piste à 300m du poteau et elle a bien répondu, non sans pencher un moment (mais pas autant que Kyprios l’an dernier dans le Cadran !).
Sea Silk Road n’a fait ensuite que se détacher pour finir pour s’imposer par trois longueurs devant Diva Donna (Cima de Triomphe), vue à mi-peloton, et La Mehana (Al Wukair), montée proche de la tête et courageuse. L’entourage de Rue Boissonade (Seabhac) peut avoir des regrets pour le podium, la pouliche n’ayant pas une ligne droite des plus fluides.
Le bon choix de madame Tsui
Sea Silk Road réalise une belle année 2023. La pouliche de Sunderland Holdings avait remporté son black type majuscule à 3ans, en 2022, lorsqu’elle a remporté les Height of Fashion Stakes (L). Son entourage a choisi de la garder à l’entraînement et bien lui en a pris. En juin, elle a remporté les Lester Piggott Stakes (Gr3), un succès forcément important pour Maureen Haggas, épouse et bras droit de William Haggas, puisqu’elle est la fille de feu Lester Piggott. Cinquième, au mois d’août, des Yorkshire Oaks, Sea Silk Road venait de se classer bonne troisième du Qatar Prix Vermeille (Gr1).
Maureen Haggas était à Longchamp : « Madame Tsui avait décidé de la garder à l’entraînement cette année et elle a eu raison. L’an passé, elle était encore très immature et elle a très bien évolué cette saison. Elle a pris de la force, a gagné un Gr3, s’est placée de Gr1, et aujourd’hui, elle remporte son Gr1. L’allongement de la distance lui a plu, elle a montré dans le Vermeille qu’elle en avait certainement besoin. La pouliche a vraiment accéléré fort pour finir, alors qu’elle a parfois tendance à pointer les oreilles et se reprendre quand elle prend la tête. Nous allons discuter tous ensemble de la suite mais je suppose qu’elle pourrait partir au haras. On ne peut pas faire mieux qu’une victoire de Gr1 ! C’est beaucoup d’émotion car elle a été achetée yearling par John Clarke, qui nous a quittés cette année. Nous lui dédions cette victoire et nous sommes tous très émus. »
Le troisième Gr1 de l’année d’Aurélien Lemaître
Sea Silk Road est habituellement associée à Tom Marquand mais ce dernier était à Newmarket et c’est finalement Aurélien Lemaître qui était en selle. C’est le troisième Gr1 de l’année pour le jockey, après la Poule d’Essai des Pouliches et le Diane de Blue Rose Cen (Churchill) : « J’avais les ordres de la monter décontractée. Il y a eu du rythme, c’était la première fois qu’elle abordait la distance. Son entraîneur m’a dit qu’elle était une “jument française”, qu’il fallait prendre son temps et ne pas venir trop tôt car, devant, elle pouvait se reprendre ou s’échapper. J’ai pu me placer dans le sillage de Melo Melo, pour moi la pouliche de la course. Mais elle ne m’a pas emmenée aussi loin que je l’aurais souhaité. J’étais “plein gaz” aux 300m et je me suis dit qu’il fallait y aller… Sea Silk Road était au-dessus du lot aujourd’hui. Elle venait de très bien courir dans le Vermeille, où elle m’avait passé facilement dans la ligne droite [il montait Blue Rose Cen, ndlr]. Quand j’ai été contacté pour la piloter, j’étais évidemment très content d’avoir la confiance d’un grand entraîneur pour cette belle casaque. »
L’émotion de Julien Carayon
Julien Carayon, installé depuis 2015, vit une belle histoire avec Diva Donna, jument si vaillante qui donne le meilleur d’elle-même à chaque sortie. Samedi, elle offre une place de Gr1 à son mentor, qui entraîne actuellement sept chevaux. Que de chemin parcouru par Diva Donna qui, en juin 2022, était en valeur 23,5 ! Elle se présentait au départ du Royallieu en valeur 46, n’ayant fait que progresser avec l’allongement de la distance. L’an passé, elle avait notamment conclu deuxième du Prix Belle de Nuit (Gr3) de Lastotchka (Myboycharlie), exportée en Australie suite à sa victoire dans le Prix Gladiateur (Gr3) dans l’espoir de courir la Melbourne Cup (Gr1). L’entraîneur était au bord des larmes : « Il fallait y croire ! Elle a réalisé une très, très belle performance. Personne n’en voulait et elle avait été rachetée aux ventes. Les gens ne regardent pas les performances, ils s’attardent trop sur les pedigrees. Elle est très bonne et nous irons sur le Prix Royal-Oak (Gr1). »
La Mehana profite du soleil
La Mehana a elle aussi brillé. Non seulement elle courait à quinze jours (puisqu’elle venait de remporter le Prix des Tourelles (L)), mais elle a aussi été très courageuse car elle s’est retrouvée sur la ligne de tête dans une course sans temps mort. La Mehana aime le bon terrain et son entourage a tenté le pari dans le Royallieu, profitant d’une belle météo. Une troisième place de Gr1, ce n’est que du bonus ! « Nous sommes contents, car nous courions à quinze jours, nous a confié Jean-Claude Rouget. Mes chevaux ne sont pas habitués à cela. Mais La Mehana était très bien rentrée de sa course précédente, et nous allions trouver du bon terrain. Malgré un terrain trop souple dans le Prix de Pomone à Deauville, la pouliche avait tout de même réussi à finir cinquième face aux mêmes pouliches. Nous nous sommes donc dit que nous pouvions prendre une place dans cette épreuve, et La Mehana a répondu présent, en étant très courageuse dans une course sans merci. Elle a porté la course sur son dos, elle aime courir de cette manière et dominer. C’est vraiment une bonne pouliche. »
Doyen, un premier Gr1 en père de mère
Sea Silk Road, élevée par Kildaragh Stud, a été achetée 190.000 Gns (235.000 €) par la famille Tsui dans le book 1 de Tattersalls. Elle illustre parfaitement la réussite de Doyen (Sadler’s Wells), un étalon qui a arrêté de faire la monte en 2022 dans un anonymat presque total en Irlande, sur le marché de l’obstacle, après avoir officié en Allemagne en première partie de carrière. Pourtant, Doyen est le père de mère de 11 lauréats black types – à partir de 188 partants – dont six lauréats de Groupe !
Sa sœur passe en vente à Tattersalls
Sea Silk Road est le 21e lauréat de Gr1 de Sea the Stars (Cape Cross). Stationné en Irlande aux Aga Khan Studs, il a donné son 20e gagnant de Gr1 samedi matin en Australie avec Just Fine (Sea the Stars) dans les James Squire Metropolitan (Gr1).
La mère, Oriental Magic (Doyen), a remporté le Winterkönigin Trial (L) à 2ans, sous les couleurs de son éleveur, le Gestüt Auenquelle. Elle s’est aussi classée troisième du Hamburger Stuten-Preis (Gr3) et a été jugée digne de courir le Preis der Diana (Gr1) après son achat par Antoinette Kavanagh. Suitée de Sea the Stars, elle a été saillie par Lope de Vega (Shamardal) en 2023. Oriental Magic a aussi couru trois fois en France, sous l’entraînement de Christophe Ferland, se classant deuxième du Prix Panacée (L). La propre sÅ“ur de Sea Silk Road sera le lot 5 du book 1 de Tattersalls. La jument a aussi donné Andaleep (Siyouni), lauréat de neuf courses en plat et sur les obstacles. En plat, il était pris en 100 de rating (45 de valeur).
La deuxième mère, Oriental Pearl (Big Shuffle), était bonne et elle avait remporté le Preis des Gestutes Graditz (L) sur 1.600m à Berlin. Elle a donné Oriental Eagle (Campanologist), vainqueur du Gerling Preis (Gr2), et Oriental Fox (Lomitas), un bon cheval de tenue qui a décroché la deuxième place du Kergorlay (Gr2).
LES CHRONOS
TEMPS PARTIELS
Du départ à 1.000m : 1’56’’66
De 1.000m à 600m : 24’’30
De 600m à 400m : 12’’23
De 400m à 200m : 12’’14
De 200m à l’arrivée : 11’’73
Temps total : 2’57’’06
|
|
|
Green Desert |
|
|
Cape Cross |
|
|
|
|
Park Appeal |
|
Sea the Stars |
|
|
|
|
|
Miswaki |
|
|
Urban Sea |
|
|
|
|
Allegretta |
SEA SILK ROAD (F4) |
|
|
|
|
|
|
Sadler’s Wells |
|
|
Doyen |
|
|
|
|
Moon Cactus |
|
Oriental Magic |
|
|
|
|
|
Big Shuffle |
|
|
Oriental Pearl |
|
|
|
|
Orange Bowl |