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vendredi 29 novembre 2024

AccueilA la uneJean-Claude Rouget : « Je sais qu'Ace Impact répondra » 

Jean-Claude Rouget : « Je sais qu’Ace Impact répondra » 

Jean-Claude Rouget : « Je sais qu’Ace Impact répondra » 

Par Thomas Guilmin

tg@jourdegalop.com

Il fait à peine jour lorsque l’on aperçoit la silhouette de Jean-Bernard Roth, bras droit de Jean-Claude Rouget, rejoindre la vingtaine de chevaux qui tournent dans le rond attitré de l’écurie. Le patron le rejoint quelques minutes plus tard. Cristian Demuro, cravache rangée dans la poche arrière de son breeches, salue la petite dizaine de journalistes venus à la rencontre d’Ace Impact. Jean-Claude Rouget donne les ordres. En tendant l’oreille, on parvient à comprendre la dernière indication qu’il donne à Enzo Crublet, en selle sur le leader d’Ace Impact, Cambronne (Alex the Winner) : « Ton rôle est de l’emmener le plus loin possible… mais ne le pousse pas trop dans la ligne droite non plus. Il s’agit d’un galop du matin. » Précision : l’entourage de Cambronne a confirmé qu’il ne sera pas supplémenté dans l’Arc pour aider Ace Impact.

La montée en pression

En allant se poster derrière la lice de la piste en gazon de l’hippodrome, on sent une certaine pression monter dans le clan d’Ace Impact. Venu lui aussi assister au galop, Mathieu Alex, le directeur du haras de Beaumont, prend sa place au côté de l’entraîneur, qui sort de son silence : « Venez tous ici ! Il ne faut pas perturber les chevaux qui vont passer. Tiens, d’ailleurs, ils partent ! » Ace Impact et ses deux autres camarades ont pour ordre de faire 1.800m. À l’inverse des courses, le calme d’une matinée d’entraînement permet d’entendre absolument tout. Lorsqu’ils arrivent au poteau des 400 derniers mètres, soit à l’entrée de la ligne droite, on commence déjà à entendre les sabots des poulains qui battent le sol ainsi que leur respiration. Une fois les chevaux passés devant nous, Jean-Bernard Roth rejoint Jean-Claude Rouget. Instinctivement, les deux hommes se regardent avec un large sourire qui traduit leur satisfaction. Tout s’est bien déroulé. Ace Impact a eu l’action qu’ils imaginaient.

Les impressions du jockey…

Au retour des poulains, le traditionnel debriefing a lieu dans une ambiance détendue. Pendant une quinzaine de minutes, Cristian Demuro, Jean-Claude Rouget, Jean-Bernard Roth et Mathieu Alex échangent. Moments précieux qu’il ne faut pas perturber. Patience… Cristian Demuro est le premier à venir vers nous. Lundi, la Normandie n’a pas été épargnée par les fortes pluies mais le vent fort qui a déferlé sur Deauville en fin de soirée ainsi que dans la nuit a bien fait sécher la piste, comme le confirme le pilote : « La piste est dans un superbe état, c’est un vrai billard. Elle n’était pas très souple. Je dirais plutôt qu’elle était parfaite pour ce genre de travaux. Ace Impact connaît la piste par cÅ“ur. J’ai un très bon feeling avec lui. Lorsqu’il s’allonge pour finir, il se met toujours à plat ventre. Ce matin, dès qu’il a passé Cambronne, le leader, il s’est un peu repris car il sait ce que nous lui demandons de faire. Plus les jours avancent, et plus je le trouve prêt pour l’Arc. Avec lui, il faut surtout gérer son mental. Ace Impact peut vite monter en pression. Mais lorsqu’il s’élance, il se détend très rapidement. »

… et celles de l’entraîneur

À son tour, Jean-Claude Rouget vient à notre rencontre. « Lundi prochain, Ace Impact effectuera un dernier travail qui sera évidemment moins fort que celui-ci. Le poulain est très bien. Comme nous avons pu le voir, il a envie de galoper. Cambronne, son leader, est également un bon poulain. Il est capable de l’emmener loin à chaque fois. C’est important car Ace Impact a tendance à se relâcher très vite quand il prend l’avantage. Je dirais qu’il est comme tous les bons chevaux : il se préserve. Il évolue comme je le souhaite, un peu comme un poulain tardif. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’a pas été vu à 2ans. Au fil des mois, Ace Impact prend de la force. Pour le moment, je ne sais pas encore s’il restera à l’entraînement à 4ans. Cette décision sera prise à la suite de sa performance dans l’Arc. Nous sommes uniquement fixés sur son objectif. Mon rôle est de l’emmener au top ! Il n’y a que six semaines entre sa dernière victoire dans le Prix Guillaume d’Ornano (Gr2) et l’Arc. Ce n’est pas long, et encore moins compliqué à orchestrer. L’intervalle entre le Prix du Jockey Club et le Guillaume d’Ornano, plus long, était aussi plus difficile à gérer. Il fallait trouver le juste milieu entre baisser un peu le pied, tout en restant assez actif pour performer d’emblée dans le Gr2 deauvillais. Ce jour-là, j’étais très tendu car il ne fallait pas se rater. Dans l’Arc, cela va être différent car Ace Impact va devoir répondre, et je sais qu’il répondra. Bien sûr, il ne courra pas seul mais il va très bien se comporter. »

Un travail psychologique au quotidien

Dans le rond avant le Prix Guillaume d’Ornano, Ace Impact était, selon certains, plus tendu qu’à l’accoutumée. Un comportement qui peut être inquiétant en vue de l’Arc. Jean-Claude Rouget se veut rassurant : « Ace Impact a toujours été tendu depuis le début de sa carrière. Lorsqu’il a couru sa deuxième course à Bordeaux, début avril, il n’avait pas été simple à gérer. Malgré son aspect très calme, c’est un poulain qui cogite beaucoup à l’intérieur. Avant les courses, il est toujours très compliqué dans le rond de présentation, mais également lorsqu’il y a un défilé. Le matin, il paraît plus fort mentalement. C’est un faux calme. Après ses travaux, il faut toujours l’accompagner afin qu’il se sente en sécurité. On fait un énorme travail psychologique sur lui au quotidien. Par exemple, Ace Impact reconnaît systématiquement les jours où il va galoper. C’est un poulain très intelligent. Et pour le moment, il n’a pas vraiment de défaut (rires). » 

Beauvatier (K) également à pied d’Å“uvre

Invaincu lui aussi, Beauvatier (K) (Lope de Vega) reste sur un succès acquis dans le Prix La Rochette (Gr3). Visant le Qatar Prix Jean-Luc Lagardère (Gr1), le représentant de Philippe Allaire et du haras d’Étreham s’est exercé mardi matin, sur le gazon de l’hippodrome, alors qu’il faisait encore nuit. Son entraîneur, Yann Barberot, nous a dit à l’issue de son travail : « Le poulain a bien galopé en étant associé à Maxime Guyon. Pour finir, il s’est bien allongé. Tous les feux sont au vert pour son prochain objectif… »

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