Hukum, le continuateur

Jour de Galop. – Hukum n’a couru que deux fois cette année. Est-ce à dire que dès le début de l’année, vous avez tout misé sur l’Arc ?

Angus Gold. – Nous pensons à l’Arc pour lui depuis le début de la saison, mais cela n’explique pas entièrement le fait qu’il n’ait couru que deux fois. Il a effectué sa rentrée à Sandown, dans les Brigadier Gerard, après une absence proche de douze mois. Il battait ce jour-là le lauréat du Derby Desert Crown. Il était ensuite prévu qu’il aille sur les Hardwicke à Ascot. Mais Owen Burrows craignait que le terrain ne soit trop ferme : il a souffert d’une fracture et nous devons prendre des précautions. Il a alors été dirigé sur les King George VI, qu’il a remportés avec beaucoup de courage et de classe, face à un excellent Westover. Owen a alors pris la décision de ne pas le recourir avant l’Arc, de tout miser sur la fraîcheur, un peu comme le font les entraîneurs français d’ailleurs ! Je dois d’ailleurs saluer le travail de son équipe, car le cheval est tellement frais qu’il n’est pas facile à gérer le matin !

C’est presque un miracle de le voir au plus haut niveau après la blessure dont il a souffert…

En effet, et il faut là encore remercier notre équipe dédiée à Snarehill, puis Owen Burrows et son personnel, qui ont su le remettre sur pied, la cheikha Hissa, qui a relevé le challenge, et le cheval lui-même. Hukum est un vrai guerrier, qui progresse encore, à 6ans, de course en course… Il a moins de vitesse que Baaeed, mais alors que nous aurions pu penser à un certain stade de sa carrière qu’il allait devenir un excellent stayer, il a prouvé sur la piste qu’il était un vrai cheval de 2.400m, capable de performer aussi sur 2.000m.

Quelles seraient les conditions idéales de terrain pour lui dimanche ?

Nous savons qu’il se sort du terrain souple. Mais un terrain bon serait parfait, pour lui et pour l’intérêt de la course aussi ! Ce que nous ne souhaitons pas, c’est une piste ferme, mais cela ne devrait pas être le cas.

À quel point l’Arc est-il une course importante pour la cheikha Hissa ?

Je ne peux pas répondre pour elle, mais je pense qu’elle est d’accord avec moi quand je dis que c’est la plus grande course au monde ! Toutes les planètes doivent être réunies pour espérer l’emporter : un cheval d’exception, un parcours fluide, le terrain qui vous convient… Plus personnellement, je crois pouvoir dire que gagner l’Arc avec un cheval de l’élevage Shadwell, que le cheikh Hamdan a vu courir, serait le pinacle de ma carrière…

Selon vous, est-il plus facile de gagner l’Arc avec un 3ans ou un cheval d’âge comme Hukum ?

Cela dépend de tellement de facteurs… À commencer par le niveau de la génération classique ! Et ça, on ne le saura que dimanche. Ace Impact a été éblouissant à Chantilly dans le Qatar Prix du Jockey Club. Je suis certain que Jean-Claude Rouget l’a préparé à la perfection comme il sait si bien le faire. Feed the Flame m’avait vraiment épaté dans le Grand Prix de Paris. Il faut les voir contre des chevaux d’âge très durs, comme le sont Hukum et Westover. Il faut vraiment un 3ans de très, très haut niveau pour gagner l’Arc, comme le fut Golden Horn par exemple.

Quels seront les autres atouts de Shadwell au cours du week-end ?

Nous devrions avoir Al Husn (Dubawi) dans l’Opéra. Elle a très bien gagné les Nassau Stakes (Gr1) à Goodwood et a été plus décevante dans les Yorkshire Oaks. Nous nous sommes attachés à lui redonner de la fraîcheur, ce qui n’est pas facile à cette période de l’année. Al Aasy (Sea the Stars) pourrait courir le Qatar Prix Dollar (Gr2).