Horizon Doré décoche sa flèche… et file vers Ascot !

« Sincèrement, je pense que c’est le meilleur 3ans européen. Et pourtant, j’en ai vu passer des chevaux ! » Associé sur Horizon Doré (Dabirsim) avec Gousserie Racing, l’écurie du Sud, Daniel Dumoulin, Chantal Becq et avec Françoise Delaunay, Jean-François Gribomont (écurie Gribomont) a tenu des propos élogieux sur le poulain de 3ans quelques minutes après l’arrivée du Qatar Prix Dollar (Gr2). Il faut dire qu’Horizon Doré n’est pas un cheval comme les autres. Si séduisant depuis qu’il a débuté dans un maiden marseillais au mois de septembre de ses 2ans, il a ensuite gravi les échelons à la manière des forts… Hongre, il ne peut participer au Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1) mais a pu trouver une belle compensation, samedi. Prochainement, la nouvelle vedette marseillaise va traverser la Manche afin de participer aux Champion Stakes (Gr1), comme l’avait fait – avec succès – un certain Sealiway (K) (Galiway) en 2021… sous les couleurs de Gousserie Racing !

Comme à son habitude, Horizon Doré a patienté à l’arrière-garde. Devant, Jack Darcy (Gleneagles) s’est emparé des commandes et a imprimé du rythme. Du pain béni pour un attentiste comme Horizon Doré. Toujours dernier à 500m de l’arrivée, le pensionnaire de Patrice Cottier a subitement enclenché, en dehors, lorsqu’il a quitté le sillage d’Erevann (K) (Dubawi) à 400m de l’arrivée. Entre le premier poteau et le deuxième, Horizon Doré a fait parler la classe, passant de la dernière à la première place. Il s’impose d’une longueur et quart, en champion, face au courageux Jack Darcy. Complètement dominé à mi-ligne droite, Erevann s’est ensuite bien ressaisi pour compléter le podium, une encolure plus loin.

Horizon Doré restait sur deux victoires acquises dans les Prix Eugène Adam (Gr2) et du Prince d’Orange (Gr3). Samedi, dans la phase finale, Pauline Chehboub a donné de la voix pour accompagner son coreprésentant jusqu’au deuxième poteau. Après avoir recouvré ses esprits, elle nous a dit : « L’arrivée était jugée au deuxième poteau, je n’avais donc pas mes repères ! Dans la ligne droite, c’était assez difficile à jauger… Mais Mickaël Barzalona le connaît par cœur. Il avait pleinement confiance dans le talent de son partenaire… Nous sommes ravis. Nous avons toujours estimé ce poulain. Chaque matin, à Marseille, mon père, Kamel, assiste aux entraînements de monsieur Cottier. Il voyait passer Horizon Doré et il avait donc proposé de l’acheter à hauteur de 50 %. C’est un tout bon poulain. J’ai une pensée pour l’équipe de Marseille qui réalise un travail remarquable. Pour le moment, ses limites sont inconnues. Il avait mis du temps à rentrer dans sa saison car il n’était pas prêt. Sa principale qualité est certainement sa capacité à produire une grosse accélération dans la phase finale. Pour la suite, il va se rendre à Ascot pour prendre part aux Champion Stakes (Gr1). Il aura pour objectif de récupérer notre titre… ! »

Derrière l’association d’Horizon Doré se cache avant tout une bande d’amis. Pourtant, son éleveur, Chantal Becq, qui élève une partie de sa production au haras de Grandcamp, a dû batailler pour trouver des associés : « C’est une chance de pouvoir faire naître un poulain comme lui. Je voulais m’associer avec des amis qui, au départ, ne le souhaitaient pas car, pour eux, ils avaient déjà trop de chevaux… Maintenant, je ne pense pas qu’ils regrettent ce choix ! J’élève mes chevaux au haras de Grandcamp. Horizon Doré avait déjà une sœur qui avait montré beaucoup de qualité puisque Cavale Dorée (Sunday Break) a été placée d’une Breeder’s Cup (Gr1). C’est merveilleux de pouvoir gagner durant un week-end de l’Arc. Horizon Doré a une propre sœur qui est yearling. Honnêtement, je ne pense pas que je vais avoir des difficultés à la vendre (rires). » À ses côtés, Jean-François Gribomont a ajouté : « Chantal avait insisté pour que l’on vienne voir Horizon Doré à la vente d’octobre de yearlings d’Arqana. Ce jour-là, j’avais tellement mal vendu que j’étais de mauvaise humeur… Mais lorsque je l’ai vu sortir de son box, je me suis dit qu’il fallait que je l’achète, et c’est ce que j’ai fait en compagnie de Charley Rossi. Depuis, nous vivons une histoire fantastique. Horizon Doré est toujours sorti du lot, il avait quelque chose. Prochainement, je ferai sans doute le déplacement en Angleterre. »

Jack Darcy venait de remporter le Grand Prix de Deauville (Gr2). Monté une nouvelle fois de manière très offensive, il n’a rien lâché pour conserver la deuxième place. L’un de ses entraîneurs, Oliver Cole, nous a dit : « Je pense qu’il est plus à son aise en terrain souple ainsi que sur 2.400m. Comme dans le Grand Prix de Deauville, l’idée était de faire parler sa tenue. Il court très bien, d’autant qu’il rendait du poids aujourd’hui, suite à sa victoire à Deauville. Il avait été inscrit à la vente de l’Arc mais finalement, nous l’avons retiré et nous le gardons ! Nous devrions désormais nous diriger vers le Bahrein International Trophy (Gr2). »

L’année dernière, à pareille époque, Erevann avait achevé sa saison 2022 par un succès dans le Qatar Prix Daniel Wildenstein (Gr2). Cette année, l’élève et représentant de son Altesse l’Aga Khan a été vu à trois reprises dans les Grs1, son meilleur classement étant une récente quatrième place dans le Prix du Moulin de Longchamp. Samedi, il était muni d’œillères australiennes pour la première fois, mais cela n’a pas suffi pour qu’il renoue avec la victoire. Jean-Claude Rouget, son mentor, nous a appris : « Il a manqué un petit quelque chose à Erevann aujourd’hui pour la victoire, notamment un terrain plus souple. Horizon Doré était intouchable, mais nous aurions aimé être son dauphin ! »

Horizon Doré est le troisième gagnant individuel de Groupe de Dabirsim (Hat Trick) qui fait la monte au haras de Montaigu. Il est né et a été élevé par le haras de Grandcamp pour le compte de Chantal Becq, une Belge qui élève des galopeurs et des trotteurs. Horizon Doré a également été présenté par le haras de Grandcamp à la vente de yearlings d’août Arqana où il a été acheté 45.000 € par Charley Rossi. Sa mère, Sweet Alabama (Enrique), a remporté quatre courses en plat en France et en Espagne, dont deux à 2ans. Au haras, on lui doit huit produits, dont sept gagnants. Parmi eux, Cavale Dorée (Sunday Break) qui a remporté le Prix du Calvados (Gr3), avant de terminer cinquième du Prix Marcel Boussac (Gr1) et troisième du Breeders’ Cup Juvenile Fillies Turf (Gr1) à Santa Anita. Désormais poulinière au Japon, elle a donné un lauréat dès son premier produit : Protoporos (War Front). Sweet Alabama est également la mère de Jasmin Doré (Holy Roman Emperor), quatrième du Critérium du Languedoc (L), et de Sweet Revenge (Evasive), gagnant de ses deux premières sorties à 3ans avant de courir (sans succès) au niveau Groupe. Suitée de Dabirsim, elle a été saillie par Sealiway (Galiway) en 2023. La deuxième mère, Hallen (Midyan), a produit cinq vainqueurs, dont Zayade (Country Reel), deuxième à deux reprises du Grand Prix Anjou Bretagne (L), et Winter Springs (Stormy River), lauréat de cinq épreuves et deuxième du Prix Delahante (L, 2.000m), à Marseille.

Départ à 1.000m : 1’01’’42

De 1.000m à 600m : 24’’68

De 600m à 400m : 11’’44

De 400m à 200m : 11’’08

De 200m à l’arrivée : 11’’24

Temps total : 1’59’’86