David Menuisier puissance 5

Cette semaine bien chargée débutera jeudi à Chantilly, dans Prix de la Mare aux Oiseaux (Maiden), où David Menuisier présentera l’inédite Waldora (Waldgeist), une représentante de Guy Pariente. « J’ai attendu pour la courir afin de bénéficier d’un terrain assoupli. Nous la débutons en France parce que j’ai quatre autres partants ce week-end. Le lot semble correct mais, en Angleterre, ils sont très relevés. De plus, elle a les primes puisqu’elle a été élevée en France. Elle aura besoin de débuter mais je pense que le tracé va lui convenir. C’est une pouliche qui va tenir la distance. Elle a bien travaillé mais, comme mes autres pensionnaires, elle ne s’est pas exercée sur le gazon. Il lui faudra un temps d’adaptation. Je ne sais pas si elle va pouvoir gagner en débutant mais elle devrait bien se comporter pour se placer. Elle a également un beau pedigree. C’est une fille de Waldgeist (Galileo), dont les débuts en tant qu’étalon ont été assez modestes mais dont j’ai l’impression que les produits seront mieux à 3ans. Waldora n’a pas été achetée pour performer totalement à 2ans mais elle devrait progresser avec l’âge. » Il nous a également expliqué sa rencontre avec Guy Pariente : « Elle a eu lieu par le plus grand des hasards. L’année dernière, lors des ventes d’août à Deauville, j’étais en train de regarder les élèves du haras de Colleville dont Waldora. Il s’est présenté à moi et le contact est passé. Désormais, j’entraîne cinq de ses représentants et des yearlings devraient arriver. Je suis ravi de cette rencontre ! »

Également engagé dans le Qatar Prix Jean-Luc Lagardère (Gr1) qui se déroule dimanche à Longchamp, Devil’s Point (New Bay) va finalement être aligné au départ du Prix Thomas Bryon (Gr3), vendredi à Saint-Cloud. « Il a toujours montré beaucoup de qualité. Lors de ses débuts, à Sandown, il a été malheureux. Ensuite, il a remis les pendules à l’heure à Ffos Las, dans un lot qui n’était pas forcément très bon, mais il a gagné de plusieurs longueurs. Dernièrement, dans les Solario Stakes (Gr3), il a été très malheureux, sur une distance un peu courte. Il a manqué son départ, la course n’a pas été rythmée, mais il a très bien terminé. Je pense que sur 1.600m, il aurait gagné malgré les circonstances. C’est un poulain qui a beaucoup de qualité et vendredi, il sera favorisé par la distance. Il devrait être encore meilleur l’année prochaine mais je serais déçu de ne pas bien courir. Si les pistes restent souples, ce sera un avantage. Il était engagé dans le Prix La Rochette (Gr3) mais j’ai préféré courir les Solario Stakes. Il est encore en lice dans le Lagardère, mais étant donné les circonstances, je souhaite le courir sur 1.600m. Si le terrain avait été lourd, j’aurais certainement essayé de le courir dans le Gr1… James Spencer va le monter. Habituellement, c’est Oisin Murphy qui lui est associé, mais il sera à Newmarket. Ces deux jockeys s’entendent très bien et je pense que James est une excellente doublure. Pour mon entraînement, il a d’ailleurs remporté un Gr1, Gr2, Gr3, et plusieurs Listeds. »

Caius Chorister (Golden Horn) est déjà venue courir en France. L’année dernière, dans le Prix Joubert (L), à Longchamp, elle avait échoué à la sixième place dans une arrivée extrêmement serrée. Vendredi, elle revient avec de belles ambitions après des tentatives qui n’ont pas toujours joué en sa faveur : « Elle a largement le niveau d’une Listed. Cette année, elle a été malheureuse à de nombreuses reprises. En juin, elle a couru à ce niveau mais elle ne s’est pas adaptée à la piste de Pontefract qui est très spéciale. Je lui ai redonné confiance dans un handicap à Goodwood, sur 2.000m, qui n’est pas du tout sa distance, mais elle avait très bien terminé. Ensuite, elle a joué de malchance dans l’Ebor Handicap, le plus gros handicap d’Angleterre sur 2.800m où elle aurait dû gagner. Mais elle n’a pas eu du tout le passage et au moment où elle l’a enfin trouvé, elle a terminé très vite, prenant la sixième place. Mais après la ligne d’arrivée, elle avait gagné… Lors de sa dernière sortie à Haydock, elle n’a également pas été très heureuse, battue sur le poteau. C’est une jument qui donne toujours le meilleur d’elle-même. L’année dernière, elle a gagné cinq courses d’affilée dont une de 19 longueurs. C’est une petite jument qui n’est pas bien épaisse. Lorsqu’elle prend des coups, elle se déséquilibre facilement, mais elle est vraiment courageuse. »

À l’heure où nous écrivons ces lignes, ils sont encore 41 engagés dans le Haras de Bouquetot – Arqana Series – Critérium d’Automne en Hommage à Lady O’Reilly (Classe 2). Mais une chose est certaine, David Menuisier espère pouvoir aligner deux de ses pensionnaires. Le premier se nomme Louis Quatorze (New Bay) et reste sur une troisième place dans un maiden sur 1.600m, à Goodwood. « Louis Quatorze était troisième d’un bon lot à Goodwood. C’est un poulain qui n’est pas encore mature, que ce soit sur le plan physique ou mental. Il sera mieux à 3ans. Nous l’avons toujours estimé et je pense que le profil de l’hippodrome et la distance lui conviendront. Physiquement, il est très imposant et a beaucoup de qualité. Il faut tenter ces courses. Arqana met beaucoup d’argent en jeu et il est important de soutenir ces épreuves. James Spencer lui sera associé car il est venu le travailler et il lui a plu. » David Menuisier devrait également avoir War Chimes (Summer Front) qui s’est déjà imposée à une reprise sur 1.400m : « Le niveau du lot n’était pas spécialement très élevé mais elle l’a fait d’une très bonne manière, passant du dernier au premier rang en l’espace de 150m. Lors de ses débuts, elle était très verte mais pour sa deuxième sortie, elle a montré de beaux progrès. L’allongement de la distance va lui convenir. Je fais confiance à Marie Vélon pour la première fois. Marie m’a impressionné à plusieurs reprises dans sa manière de monter et je suis ravi de pouvoir l’associer à une de mes pensionnaires dans une telle épreuve. Il faut soutenir les jockeys d’avenir et je pense qu’elles vont bien s’entendre ! »

Représentant de Guy Pariente, Sunway (Galiway) reste sur une deuxième place dans les Champagne Stakes (Gr2), à Doncaster. « Je pense que nous allons faire l’impasse sur le Lagardère et le diriger vers le Critérium International (Grs1) trois semaines plus tard. Il a un profil similaire à celui de Devil’s Point. Je pense que sur un terrain qui se raffermit, il sera en dessous des meilleurs sur 1.400m, alors qu’il peut faire partie des meilleurs sur 1.600m. Je ne suis pas certain à 100 % de faire l’impasse mais il y a peu de chance qu’il coure à Longchamp dimanche. C’est un très bon poulain. À ce niveau-là, il faut regarder toutes les courses et viser les bons engagements. »

« Il est de plus en plus simple de se déplacer, même s’il y a beaucoup d’administratif à respecter. Cela reste toutefois assez handicapant car il y a de nombreux timings à respecter. Mais nous faisons cela depuis deux ans et commençons à avoir l’habitude, à être rodés par rapport à cette nouvelle « paperasse ». Parfois, nous avons l’impression de revenir au Moyen-Âge… Tout pourrait se faire électroniquement, mais nous sommes obligés de faire signer des dossiers manuellement. Je pense que dans les années qui vont suivre, tout devrait se décanter. Il faut que la rancœur diminue… »