C’est la rentrée des classes à l’Afasec
Lundi matin, nous avions rendez-vous à 8 h 45 au campus de l’Afasec, à Gouvieux, pour accueillir ceux qui deviendront peut-être les futurs professionnels des courses.
Par Rose Valais
rv@jourdegalop.com
Direction le foyer où des valises s’entassent en attendant l’attribution des chambres. Dans la salle, six filles et six garçons – futurs élèves de quatrième – accompagnés de leurs parents défilent à l’appel de leur prénom pour récupérer leur certificat de scolarité. Une cheffe d’orchestre : Lucie Chaume, la directrice de l’école. Une brève présentation de l’équipe pédagogique et un rappel sur les objectifs de la classe de quatrième : « Une formation sur la thématique des chevaux mais qui ne concerne pas uniquement les courses hippiques ». Une question : «​​​​​​​ Qui veut travailler dans les courses ? » Seulement trois élèves lèvent la main. Les autres sont souvent trop timides… Lucie Chaume n’hésite pas à rappeler les formations disponibles « post-quatrième » et notamment celles proposant l’alternance dans les écuries de course. On aperçoit déjà les jeunes qui connaissent les différents corps de métier ou encore les différentes allures. Terminées les désignations genrées pour les métiers, on oublie le « garçon de voyage » et on utilise désormais « assistant/assistante de voyage ». À partir de 14 ans, les élèves de quatrième pourront partir en stage dans des haras, des écuries de course ou de concours et, pour ceux qui ne choisiront pas les courses, ils pourront trouver un stage dans le domaine de leur choix. Les plus jeunes resteront à l’écurie d’application de l’Afasec pour apprendre à monter à cheval.
Une fatalité pour certains
Après ces quelques points informatifs, place au concret pour récupérer le paquetage composé d’un casque, d’un manteau, d’une veste, de boots et d’un polo floqué Afasec. Bryan semble déjà en savoir beaucoup sur le milieu. Renseignements pris, ce jeune de 13 ans est le fils de Stéphane Labate, entraîneur à Cabriès. Sa mère, Sabrina, nous explique : « Depuis 27 ans, je suis cavalière d’entraînement et mon conjoint est entraîneur. Nous sommes d’ailleurs tous les deux allés à l’Afasec de Cabriès. De nos quatre enfants, seule le petit dernier est tombé dans la marmite. Depuis deux ans, Bryan monte à l’entraînement à l’écurie et en parallèle, il participe à des courses de poneys, ce qui lui a beaucoup apporté. Nous avons choisi l’école de Gouvieux et non celle de Cabriès car il rêve de devenir jockey. Je pense qu’elle est la meilleure école pour qu’il puisse le réaliser, car à Chantilly, il y a énormément de “bons” patrons. Il vise l’élite et je ne pense pas que ce soit à Marseille qu’il pourra y parvenir. Il a déjà un potentiel patron pour un stage, puis un apprentissage. Au début, je ne voulais pas qu’il évolue dans le monde des courses, connaissant les risques du métier. Quand il a commencé à monter à cheval, j’étais en panique (rires). Son papa est très fier. » Bryan ajoute : « Dans les courses, j’adore la vitesse et la dynamique du milieu, mais surtout les chevaux. J’ai hâte de commencer un apprentissage. Mon plus grand rêve serait d’être jockey. Beaucoup m’inspirent, à l’image d’Yves Saint-Martin, Frankie Dettori, Christophe Soumillon, Maxime Guyon… J’apprécie leur manière de monter et leurs carrières me font rêver. L’Arc de Triomphe est LA course que je rêve de gagner. Je suis content d’être arrivé à l’Afasec, sans aucun stress. J’avais déjà rencontré certains de mes camarades lors du stage de sélection. »
Direction l’internat pour déposer ses valises… Chanceux, Bryan a droit à une chambre nommée « Longchamp » qui a été rénovée cet été. Cette chambre, il va la partager avec deux autres élèves : Camille, originaire de la Guadeloupe, et Kérian, arrivé de Martinique. Maman fait le lit pendant que Bryan prépare son matériel pour l’écurie d’application. Une fois installé, c’est l’heure du départ pour la mère qui retourne à Marseille…
Les parents de Kérian n’ont quant à eux pas fait le déplacement pour la rentrée de leur fils, mais il semble tout de même bien entouré par les autres élèves martiniquais : « Mon tonton a un poney-club près de Sainte-Marie. J’ai commencé à monter les chevaux de centre équestre à ses côtés et une fois un cheval de course. Ça m’a beaucoup plu ! Mon père habite en France et ma mère en Martinique. Être loin de ma famille ne me fait pas peur. J’aimerais, si je le peux, devenir jockey. La vitesse me plaît. J’adore Christophe Soumillon. J’aimerais au moins gagner une course. »
Une découverte pour d’autres
Lundi, Jeanne est arrivée à l’école accompagnée par son père, Yohann, et sa mère, Tatiana. Après avoir découvert l’Afasec grâce à deux journées portes ouvertes, la famille s’est décidée à inscrire Jeanne pour une année de quatrième à la suite du stage de sélection. « Nous sommes de l’Aisne. Nous avons connu l’Afasec grâce aux réseaux sociaux. Elle va être loin de la maison, nous ne serons pas là lors des moments compliqués… La semaine de stage a été plus sélective que ce que nous pensions. Les différentes formations proposées ont l’air de qualité. Jeanne est encore jeune mais l’alternance lui permettra de devenir plus autonome. » Âgée de 13 ans, Jeanne poursuit : « J’aime bien les chevaux et les métiers autour de cet animal sont beaux. Cette école est intéressante car elle permet d’apprendre plein de choses sur des sujets différents. Les courses m’attirent. Mon père regarde beaucoup les courses à la télé et je me suis dit : pourquoi ne pas essayer ! Je monte dans un centre équestre depuis que j’ai 5 ans. J’attends vraiment de voir comment se déroule cette première année pour voir si je souhaite poursuivre en apprentissage ou non. Je n’ai pas peur de quitter mes parents. » Dans la chambre de Jeanne, elles seront quatre et parmi elles, Léa, originaire de Montreuil, et Ornella qui a connu l’Afasec grâce à sa professeure de français. Si Jeanne semble être attirée par le métier de jockey, Ornella, elle, préfère le concours et plus particulièrement le saut d’obstacles.Â