Au bon souvenir d’Haya Landa
Haya Zark est l’invité surprise du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, même si son entourage évoque la grande course depuis sa victoire dans le Prix Exbury (Gr3). Sa propriétaire et éleveur, Odette Fau, avait déjà relevé le défi dans le Gr1 de Longchamp dans le passé et Haya Landa l’avait fait vibrer en se classant quatrième, en 2012.
Sans pression
Haya Zark (Zarak) sera probablement le concurrent le plus délaissé au betting au départ de l’Arc. Odette Fau est philosophe : « Nous allons être de grands outsiders, j’ai l’habitude (rires) ! Haya Landa était à 135/1 quand elle a conclu quatrième de l’Arc, personne n’y croyait. Nous avons un bon cheval, combatif, qui aime Longchamp. Il a gagné en terrain bon souple. Il est certain que nous aurions préféré une piste plus souple et je vais allumer quelques bougies et prier pour la pluie. Un tout petit peu de pluie… Et même s’il ne pleut pas, nous sommes en automne, le terrain est moins sec que durant le printemps. Haya Zark est mon poulain, je l’ai fait naître. Tout cela, toute cette belle histoire est plus importante que tout le reste. Nous avons refusé des sommes importantes. Vibrer, c’est plus important que l’argent. C’est un plaisir, cela ne s’achète pas. »
La belle histoire avec Haya Samma
Toute cette belle histoire est liée à Haya Samma (Pivotal), deuxième mère d’Haya Zark. La jument a donné Haya Landa, mais aussi une partante dans le Diane pour Odette Fau avec Haya of Fortune (Soldier of Fortune), laquelle avait décroché son black type à 2ans en se classant troisième du Critérium de l’Ouest (L). « Je souhaite à tout le monde de tomber sur une poulinière comme elle. Je ne fais courir que mes élèves, je n’en achète pas et je ne les vends pas. Actuellement, j’ai six poulinières : trois à moi et trois en association. Mais quand Haya Zark est né, je n’en avais qu’une, sa mère. Désormais, Haya of Fortune est au haras et elle a notamment un 2ans par Cloth of Stars, qu’Adrien Fouassier aime bien. Haya Samma avait été nommée ainsi par son propriétaire tchèque, c’était la combinaison des prénoms de ses deux filles, Haya et Samma. Elle s’est blessée et personne n’en voulait, je l’ai donc achetée en totalité. J’ai gardé le Haya en préfixe et j’ajoute ensuite une deuxième partie liée au nom de l’étalon. Les Haya sont désormais bien connus. La mère d’Haya Samma était une propre sœur de Subotica. L’Arc, c’est dans la famille ! »
Et la belle histoire avec Adrien Fouassier
Haya Zark, c’est aussi l’histoire d’une belle amitié avec Adrien Fouassier, son entraîneur, a priori beaucoup plus stressé que la propriétaire : « Adrien n’en dort pas de la nuit, je crois. Il est très stressé et c’est bien normal. Dimanche, il sera à Longchamp, il n’a pas le choix ! Mais il ne sera pas dans le camion avec le cheval, ce sera son épouse, Agathe, et la jeune fille qui le monte au pré-entraînement, qui accompagneront Haya Zark. Adrien l’a préparé pour la course, il le monte tous les matins. J’aimerais une belle performance pour Adrien, pour son épouse. Ils aiment tellement les chevaux. Qui sait, ma casaque lui porte chance puisque j’ai été son premier gagnant comme entraîneur. Il avait aussi monté sous mes couleurs à l’époque. Il avait notamment gagné avec Haya of Fortune, et maintenant, le matin, il monte son 2ans. Dimanche, nous serons au départ avec bonheur. Nous sommes juste sûrs de courir. Mais une course n’est jamais gagnée ni jamais perdue d’avance. Je pense quand même que lorsque les stalles vont s’ouvrir, mon cÅ“ur va s’arrêter et nous allons vivre cela en apnée… »