Un Paddington intouchable et un Facteur Cheval remarquable

Pour sa première à Glorious Goodwood, Peter Brant s’était paré de son plus beau Panama afin d’applaudir le show de Paddington (Siyouni) dans les Qatar Sussex Stakes. Reste que le chapeau n’était certainement pas le meilleur des alliés pour une journée aussi pluvieuse… Mais l’important était ailleurs : assister au quatrième succès de Gr1 du poulain sur lequel le propriétaire américain est associé en compagnie de Coolmore et Westerberg. Paddington est invaincu en six sorties dans une saison qui a commencé très tôt pour lui, le 26 mars très précisément. Et il a gagné ses quatre Grs1 en l’espace de 67 jours. Le français d’élevage est imbattable (ou presque) de 1.600m à 2.000m. Pour le français Facteur Cheval (Ribchester), c’est une victoire en soi que d’avoir fait galoper un champion de cette dimension. Le pensionnaire de Jérôme Reynier a gagné la course du “reste du peloton”, devançant de trois longueurs Charyn (Dark Angel). Inspiral (Frankel) a bien cherché à mettre la pression sur Paddington, qui imposait son train mais, en terrain lourd, la pouliche a perdu pied et Lanfranco Dettori a posé les mains avant le poteau afin de ne pas lui infliger une course dure… Après l’arrivée, il a déclaré : « Nous avons tenté mais Inspiral n’avait pas son terrain. Une fois battu, je n’ai pas insisté inutilement afin de pas hypothéquer nos chances en vue d’une éventuelle participation au Prix Jacques Le Marois (Gr1)… »

Paddington, au contraire de son nom qui rappelle un ourson, est en effet un cheval qui peut “faire mal” à ses congénères. Demandez à Emily Upjohn (Sea the Stars) et Chaldean (Frankel) ce qu’ils en pensent… Comme le répète inlassablement son entraîneur, Aidan O’Brien, ce cheval est hors normes : « C’est incroyable, il prend du poids et de la vitesse à chaque course. Il est plus véloce que Giant’s Causeway et sa pointe de vitesse est supérieure. Même s’il avait gagné dans le lourd, dans une autre catégorie, on se faisait quand même un peu de souci concernant l’état du terrain… »

La prochaine étape pour Paddington se situera à York. À cette heure, il est déjà le favori des Juddmonte International (Gr1) où il retrouvera fort probablement sur sa route Mostahdaf (Frankel). Aidan O’Brien ne pose aucune limite à son champion et il a utilisé une formule habituelle et bien rodée : « Le programme se fera en concertation avec les lads dans une semaine. Paddington peut aussi bien se rendre sur les Juddmonte International que sur un autre objectif ». La course d’York sera son cinquième Gr1 en 88 jours, les Irish Champion le sixième en 105 jours. Et l’option du Cox Plate (Gr1), le 28 octobre en Australie, est toujours possible…

Paddington, élevé à l’écurie des Monceaux pour Dayton Investments, a été acheté 420.000 € à la vente d’octobre par Broadhurst Agency. Présenté par les Monceaux, il est qualifié pour la prime. Avec quatre succès de Gr1, il vient juste derrière St Mark’s Basilica (qui en a remporté cinq) selon ce critère. Côté ratings, St Mark’s Basilica est à 127, Paddington à 125 et Sottsass à 123 mais la saison n’est pas encore terminée. Paddington a déjà une belle place d’étalon assurée à Coolmore où sont également stationnés les deux autres étalons précités. St Mark’s Basilica a officié à 65.000 € et il a eu ses premiers foals, Sottsass peut compter sur une première génération de 86 yearlings conçus à 30.000 €. Reste à savoir à quel tarif sera offert Paddington ?

La mère, Modern Eagle (Montjeu), a gagné le Prix Belle de Nuit (L) et elle a donné le placé black type Masterpiece (Mastercraftsman). La deuxième mère, Millionaia (Peintre Célèbre), s’est classée deuxième du Prix de Diane (Gr1). La troisième mère, Moonlight Dance (Alysheba), a remporté le Prix Saint-Alary (Gr1) et la quatrième mère, Madelia (Caro), avait réussi la passe de trois : Poule, Saint-Alary et Diane (Grs1). C’est la grande histoire de l’élevage Wildenstein…