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lundi 23 décembre 2024

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Nurlan Bizakov : « Golden Horde, Mishriff et Belbek ont tout pour réussir au haras en France »

Nurlan Bizakov : « Golden Horde, Mishriff et Belbek ont tout pour réussir au haras en France »

Par Adrien Cugnasse

ac@jourdegalop.com

Le gagnant de Gr1 Golden Horde (Lethal Force) fut le premier coup d’éclat en matière d’étalonnage de Sumbe. Le jeune sire est représenté par sa première génération de yearlings en 2023 et Nurlan Bizakov analyse : « Je suis vraiment enchanté des premiers Golden Horde. J’ai vu un certain nombre de foals et de yearlings : je dois dire qu’il signe vraiment sa descendance. Ils sont tous puissants, avec une arrière-main forte, beaucoup d’os… Encore ce matin, au haras, alors que j’étais en train d’inspecter mes yearlings, j’ai pu le constater : on reconnaît facilement sa production. Le marché se fera sa propre opinion. Mais j’ai de grands espoirs pour l’année prochaine, car c’est en 2024 que l’on verra ses premiers 2ans en piste, en France, en Grande-Bretagne et certainement aussi en Irlande. »

Tout va bien pour Mishriff

Un problème de santé a décalé d’un an la première saison de monte du champion Mishriff (Make Believe). Nurlan Bizakov explique : « Le cheval est en pleine forme. Il est totalement guéri et s’exerce sur le tapis roulant pour être en parfaite condition physique en vue des saillies 2024. En 2023, il n’aurait pas été prêt à temps pour saillir un nombre de juments significatif. D’où la décision de reporter d’un an ses premières saillies. Au quotidien, Mishriff a désormais la même routine que Golden Horde. Le cheval a encore progressé et en décembre, il sera splendide, avec un vrai physique d’étalon. Ce que Mishriff a réalisé dans sa carrière sort vraiment de l’ordinaire. Il faut un compétiteur hors norme pour gagner de grandes courses dans des conditions aussi différentes. Et pour être tout à fait honnête, le temps a joué en notre faveur : si le cheval avait été envoyé au haras suite à sa victoire de six longueurs dans les Juddmonte International (Gr1), nous n’aurions pas eu les moyens de l’avoir chez nous. Sa valeur était alors astronomique. » Plus que jamais, la solidité, la santé et le fait d’avoir des courants de sang différents sont des atouts précieux pour un étalon. Autant d’éléments qui plaident en faveur de Mishriff.

Les « supers stats » du Mézeray

Nurlan Bizakov soutient ses jeunes sires, « et nous allons continuer à le faire, avec l’aide d’une jumenterie de qualité et de terres qui « sortent » beaucoup de bons chevaux ». Le data-analyst Tom Wilson – de chez Racing² – a fait une étude sur les haras commerciaux français ayant les meilleurs taux de réussite. Depuis 2015, le Mézeray a présenté 149 yearlings dont 95 ont gagné (63,76 %) et 12 sont gagnants black types (8,05 %). Parmi les opérations de taille comparable – et selon les données de Tom Wilson – c’est le meilleur taux de réussite parmi les vendeurs français en ce qui concerne la proportion de lauréats de stakes. Élevée par la famille Moussac, La Mehana (Al Wukair) sera d’ailleurs au départ du Prix de Pomone (Gr2) pour entretenir ces statistiques flatteuses : « Le Mézeray, c’est un haras avec une grande histoire. Et aujourd’hui, je vois à quel point mes foals et mes yearlings se développent particulièrement bien sur ces terres. Les précédents propriétaires ne les ont pas surexploitées. Et je veux continuer ainsi. C’est le site où sont stationnées mes propres poulinières. Celles de nos clients sont basées à Montfort & Préaux. » Les chevaux élevés pour des clients réalisent d’ailleurs un beau meeting de Deauville, comme la bonne Laulne (Starsplangedbanner) pour Gérard Augustin-Normand. Lauréate du Prix Six Perfections (Gr3), elle est engagée dans le Prix du Calvados (Gr2) ce week-end. Il faut aussi mentionner les deux victoires black types de Rashit Shaykhutdinov avec Gregarina (De Tréville) et Sivka Burka (Siyouni).

La France, un bon endroit pour lancer des étalons

Depuis le début de la saison européenne, ce sont des étalons façonnés en France qui dominent le classement des pères de 2ans – Wootton Bassett (Iffraaj) – et celui des pères de 3ans – Siyouni (Pivotal). Et cela donne forcément une certaine confiance à ceux qui se lancent dans l’étalonnage : « En France, il y a en effet plusieurs exemples récents d’étalons qui ont connu une réussite historique en partant d’un prix de saillie très bas. L’année 2023 est assez exceptionnelle pour Siyouni avec un très bon cheval élevé en France comme Paddington (Siyouni). La réussite de Wootton Bassett est bien sûr celle du haras d’Étreham à ce stade. Sa première très grosse génération est âgée de 1an cette année, et il y en aura beaucoup aux ventes de yearlings. La grande différence entre la France et l’Irlande, c’est le nombre de saillies par étalon. Même si la première course de la saison européenne pour les 2ans est en France, le programme français est moins tourné vers les 2ans qu’en Irlande ou en Grande-Bretagne. Ici, en France, on fait venir les jeunes chevaux plus progressivement. Et c’est une chose que j’apprécie. Tout comme le fait que nous ayons des maidens avec une dotation augmentée cette année en France. »

Une offre forte pour 2024

« Je pense que Golden Horde, Mishriff, tout comme Belbek (Showcasing) ont tout pour réussir dans le contexte français. Ce sont vraiment de très bons chevaux et nous serons très heureux de les présenter encore une fois aux éleveurs cet hiver. Leur présence conjointe dans le même haras fait sens car ils sont tout à fait complémentaires : un cheval de 1.200m, un miler et un sujet de 2.000m. Chaque jument pourra trouver le bon croisement. La France a « perdu » plusieurs bons étalons ces dernières années… Nous faisons le pari d’importer de très bons prospects comme les trois que nous venons de citer ! Belbek est né élevé chez nous, même s’il est un pur produit de la sélection Juddmonte ! L’absence de Wootton Bassett ou encore de Le Havre (Noverre) affecte la qualité du parc français. Puisse l’un des jeunes sires français actuels combler ce vide. En ce qui concerne Belbek, André Fabre me dit qu’il faut garder confiance. À 2ans, il a gagné le Prix Jean-Luc Lagardère (Gr1) et le Prix du Bois (Gr3). Nous souhaiterions qu’il remporte une belle épreuve cette année à 3ans. Il aime Longchamp. On peut penser qu’il se présentera au départ du Prix du Moulin de Longchamp (Gr1). Nous l’avons engagé également dans le Prix Daniel Wildenstein (Gr2) et dans le Prix de la Forêt (Gr1). »

Beaucoup de succès avec Dark Angel

Nurlan Bizakov a toujours connu beaucoup de réussite avec la descendance de Dark Angel (Acclamation). C’est le père de Charyn (Dark Angel), gagnant du Critérium de Maisons-Laffitte (Gr2) puis troisième des St James’s Palace Stakes (Gr1) et des Sussex Stakes (Gr1) : « Avec Charyn, nous visons un Gr2 à Goodwood à la fin du mois d’août. C’est l’option la plus probable. Notre intention, c’est d’aller ensuite en Australie pour le Golden Eagle au mois de novembre [sur 1.500m avec une allocation de 10 millions de dollars australiens, ndlr]. Étant donné que nous aurons potentiellement deux débutants en 2024 – Mishriff et Belbek -, il est vraisemblable que Charyn restera à l’entraînement. Je ne sais pas encore s’il fera carrière en Europe, en Australie ou bien la navette. Je crois beaucoup dans la descendance de Dark Angel, et c’est l’une des raisons qui nous ont poussés à intégrer son petit-fils Golden Horde au haras. » Toujours dans la même lignée mâle, Sacred Angel (Dark Angel) reste sur une victoire de trois longueurs dans les Princess Margaret Stakes (Gr3) sous les couleurs de Nurlan Bizakov. Acquise à l’entraînement – suite à sa victoire de maiden – elle sera au départ du « Morny » dimanche !

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