Les saillies à 100.000 € ou plus représentent la moitié du chiffre d’affaires

Lundi matin, nous avons pris le temps de comparer les trois sessions de la vente 2023 à celle de l’année dernière. Chez les yearlings issus de saillies à 100.000 € ou plus – que l’on appellera « haut de gamme » –, le pourcentage des vendus (85,5 %) est presque le même que sur l’ensemble de la vente (86,2 %). Le total des saillies de ces 85 lots haut de gamme au catalogue représente 11,82 M€. Et 71 ont été vendus pour un total de 28,76 M€ et une moyenne de 405.070 €.  

En douze mois, on est passé 79 à 85 yearlings « haut de gamme ». En 2022, 65 ont été vendus pour un total de 24,41 M€, soit 60 % du chiffre d’affaires… contre 50 % en 2023. Le prix moyen s’élevant à 375.538 € et l’investissement en saillies à 12 M€.  En 2023, le stallion power a donc moins pesé sur le chiffre d’affaires. En 2021, Arqana était la seule vente avec un yearling issu de l’ultime génération de Shamardal (Giant’s Causeway). La perle rare. Ce fils de Lady Frankel (Frankel) élevé par le Gestüt Ammerland, a été acheté 1,6 M€ par Godolphin. Si on l’ajoute aux statistiques de notre échantillon « haut de gamme », on arrive à 26,01 M€, soit 64,3 % du total. Avec ce Shamardal parmi les yearlings « haut de gamme », on arrive à 19 lots au catalogue dans cette section. Avec16 vendus pour un total de 500.000 € ou plus.

Un autre fait marquant de la vente était la présence parmi les étalons à six chiffres de Wootton Bassett (Iffraaj). Avec 25 yearlings issus de sa première génération irlandaise, on pouvait redouter une offre trop conséquente… Mais bien aidé par trois 2ans victorieux au niveau Groupe, dont le lauréat de Gr1 Bucanero Fuerte, le marché a bien répondu. De fait, 24 yearlings ont été vendus (en comptabilisant les amiables), dont le premier millionnaire de Coulonces (Anna Sundstrom), acheté par Yoshito Yahagi. Wootton Bassett a affiché un chiffre d’affaires de 8,38 M€. Ce qui en fait le top-étalon de la vente avec 14,5 % du total pour un prix moyen de 349.375 €. L’an dernier, 29 de ses 30 yearlings conçus à 40.000 € lors de sa dernière saison française ont représenté 6,1 M€. Que de chemin parcouru pour l’étalon qui a démarré sa carrière au haras d’Étreham…

En 2023, le poulain acheté 2,2 M€ par Coolmore et Peter Brant n’est pas l’arbre qui cache la forêt pour Siyouni (Pivotal). Quinze de ses 17 yearlings ont été vendus pour un total de 6,95 M€ et un prix moyen de 463.333 €. C’est-à-dire 3,3 fois plus que le prix moyen de 2021 qui était de 140.000 €. En 2022, Siyouni avait eu deux millionnaires (dont le frère de Sottsass) et 17 vendus sur 20 pour 7,87 M€. Lope de Vega (Shamardal) est arrivé dans le club des étalons à six chiffres une saison après Siyouni. L’an dernier, dix de ses yearlings présents à Deauville ont été vendus pour un chiffre d’affaires de 2,4 M€. Cette année, il en comptait deux de plus (conçus à 125.000 €). Trois ont été rachetés mais le prix moyen a progressé à 274.444 €.

Le prix d’un cheval de course est difficile à établir mais c’est encore plus complexe pour les yearlings. Il ne suffit pas d’avoir une bonne poulinière et de choisir un top-étalon. La chance joue également un rôle capital. C’est le cas de la top price adjugée 2,4 M€ à Oliver St Lawrence pour ses clients de Bahreïn. Lorsque la mère, Frida la Blonde (Elusive City), a rencontré pour la première fois Dubawi (Dubai Millennium), elle avait déjà donné le gagnant du Prix de l’Abbaye de Longchamp, Wooded (Wootton Bassett), lequel fut vendu « seulement » 90.000 €  à la vente d’octobre. L’an dernier, Bucanero Fuerte a été acheté 165.000 €, ce qui est peu pour un frère du lauréat du plus grand sprint français. Son récent succès dans les Phoenix Stakes (Gr1) a boosté la page de catalogue. Certes, la pouliche est par Dubawi mais, parfois, le dam power se révèle plus important.

Le stallion power en 2023

Le stallion power en 2022