Vente de yearlings d’août Arqana
Les planètes alignées pour trois jours fous
Dimanche soir, la vente de yearlings d’août Arqana s’est conclue sur des indicateurs records. Éric Hoyeau, président directeur général d’Arqana, Freddy Powell, directeur exécutif, et Ludovic Cornuel, directeur bloodstock, sont revenus sur trois jours assez fous du côté de l’établissement Élie de Brignac.
Les éléments étaient réunis
Un pourcentage de vendus de 85,87 %, un prix moyen en hausse de 11,26 % (233.617 €), un médian en progression de 21 % (170.000 €) et un C.A. de 56.769.000 € (+ 15,78 %). La vente de yearlings d’août 2023 a fait encore plus fort qu’en 2022, une année pourtant déjà record. « La vacation a été la hauteur de nos espérances… et peut-être même plus encore. La barre était haute après la belle édition 2022. Mais nous avions des raisons d’y croire, plusieurs paramètres favorables se dessinaient au préalable. Tout d’abord, il y avait l’offre. À l’issue de la tournée, fin juin, nous savions que nous avions un catalogue solide, fruit des investissements des éleveurs, et nous avons pu le vendre lors de notre travail de recherche de clients. De plus, il y a les résultats en piste, portés par des Paddington, Ace Impact ou Feed the Flame, vendus sur le ring d’Arqana. Enfin, nous constations l’envie des investisseurs d’être présents à Deauville. L’avion que nous affrétons depuis Saratoga se remplissait à grande vitesse, notre service client tournait à plein régime ! Toutes les planètes se sont alignées. Les efforts et investissements constants des éleveurs ont joué un premier rôle. Tout ceci n’est pas un hasard. Les éleveurs ont investi sur la jumenterie et le stallion power était bien présent. De jeunes étalons ont connu une belle réussite. La majorité des vendeurs a pu profiter de belles ventes, qu’il s’agisse de structures de taille importante comme l’écurie des Monceaux ou même de plus petits haras. Par exemple, le haras de Saint-Vincent a vendu tous ses lots, tout comme l’élevage de Tourgéville. » L’écurie des Monceaux est le top-vendeur à Arqana depuis 2012 et a réalisé une grande année encore en 2023 : 15.810.000 € pour 35 yearlings vendus au prix moyen de 451.714 €. On note que cette année, le chiffre d’affaires du haras représente 27,4 % du C.A. total de la vente, ce qui est dans la lignée constatée ces dernières années – 25,9 % par exemple en 2022.
Quand les « boss » des superpuissances sont lÃ
L’événement, outre les résultats de la vente, c’était la présence à Arqana du cheikh Mohammed Al Maktoum ainsi que de John Magnier. Le cheikh Mohammed était présent à Deauville en 2019, quand Earthlight a gagné le Prix Morny, et il avait été voir les yearlings sans toutefois rester pendant la vente, alors qu’il a bel et bien manifesté sa présence durant les trois jours cette année. De mémoire (d’Arqana), la présence simultanée du cheikh de Dubaï et de John Magnier n’était pas arrivée depuis 2009 et beaucoup d’acteurs ont souligné l’importance de cet événement : « Évidemment, c’est un grand honneur et c’est extrêmement gratifiant pour toutes nos équipes. Tous les deux sont des hommes extrêmement occupés et, malgré leur emploi du temps surchargé, ont considéré que c’était une bonne idée pour eux que de venir à Deauville. Ce n’était pas quelque chose d’anodin. On peut aussi souligner la présence de Son Excellence le cheikh Joaan Al Thani, très présent avec ses équipes lors des inspections. Il a regardé beaucoup de chevaux et nous avons assisté au retour en force d’Al Shaqab Racing. »
Et la France ?
Aux courses, dimanche, la question était posée : les ventes se déroulaient bien mais combien de chevaux allaient rester en France ? On note que plusieurs entraîneurs français ont été actifs – Jean-Claude Rouget en tête avec pas moins de 24 achats. Des entités comme Al Shaqab Racing, Sumbe, Qatar Racing – voire même Godolphin – sont présentes en France. On a vu Oliver St Lawrence au côté de Carlos et Yann Lerner pour le lot 173 par exemple (la sÅ“ur de Fast Raaj par Hello Youmzain). Et plusieurs courtiers ont certainement acheté pour des propriétaires basés en France ou des associations de propriétaires actives dans le pays. « Il est toujours difficile de quantifier puisque certains éléments peuvent partir à l’étranger pour le débourrage, par exemple, puis revenir en France. Nous avons vu des entraîneurs français actifs, à l’image notamment de Jean-Claude Rouget pour des clients historiques et nouveaux. Des propriétaires étrangers devraient laisser des chevaux en France, comme certains investisseurs japonais. D’autres sont actifs entre la France et les ÃŽles Britanniques et on peut s’attendre à ce qu’ils placent des yearlings à l’entraînement dans le pays. Nous avons vu un propriétaire américain comme Ramiro Restrepo qui a acheté une fille de Siyouni [en association avec JR Ranch, ndlr] et la pouliche va être entraînée par Tim Donworth. Nous en saurons plus au mois de mars prochain lorsque les 2ans seront déclarés à l’entraînement. La réussite de l’entraînement français avec des chevaux élevés en France a certainement participé au cercle vertueux autour de la vente. C’est à nous tous de promouvoir les courses françaises ! »
De bon augure pour la v.2 ?
Mardi, Arqana tiendra sa vente v.2, laquelle retrouve sa place historique dans la foulée de la vente de yearlings d’août. Elle revient donc à son format originel : comme avant, ou presque… Pour la première fois, elle se retrouve dans la continuité d’une vente d’août se tenant « d’un bloc », et non plus en bonne partie. Quelques vendeurs et acheteurs ont dit s’attendre à davantage de dynamisme pour la vente, que ce soit avec des yearlings « du lundi » finalement présentés dans la v.2 et, pour les investisseurs, un possible effet report pour ceux n’ayant pas réussi à acheter jusque-là : « La vente v.2 peut profiter de la bonne dynamique et du nouveau format de la vente de yearlings d’août. Certains acheteurs battus peuvent trouver leur bonheur mardi. On note que certains étrangers ont aussi fait le tour des yearlings de la v.2 avant de partir de Deauville. Nous avons hâte de voir ce que cela va donner. »
Du côté des Arqana Series
Jeudi, en semi-nocturne à Deauville, Arqana était à l’honneur avec trois épreuves des Arqana Series dont il s’agissait de la première édition. Des pistes de réflexion vont être abordées : « Au moment de la qualification au 1er juin, le nombre de chevaux inscrits était vraiment satisfaisant. Nous avons eu moins de partants qu’attendu et nous allons réfléchir sur le sujet. Ce sont des raisons d’ordre technique : il y a beaucoup de courses à disposition à cette période de l’année et il ressort que le système de forfaits et de déclaration des partants offre peu de visibilité. Nous allons donc étudier techniquement ce que nous pouvons mettre en œuvre pour en offrir davantage. Les trois courses Arqana Series ont été remportées par un cheval acheté au mois d’août et entraîné à Chantilly, un autre acheté au mois d’octobre et entraîné en Grande-Bretagne et une pouliche issue de la v.2 entraînée à Maisons-Laffitte. Tous les types de vente ont été à l’honneur, ainsi que tous les types de clientèle, du grand propriétaire international aux propriétaires français. C’était le but recherché et, de ce côté, nous sommes satisfaits. Il y avait aussi du monde à la soirée organisée sur l’hippodrome, avec une belle ambiance. »