Les interventions des acteurs de la Fédération
Après le rapport du trésorier Daniel Cherdo, c’est Tangi Saliou qui a pris la parole au nom de la Commission sanitaire, dont il est le coordinateur. Il a notamment déploré que le vaccin contre l’artérite virale pour les étalons soit encore en rupture « dans les labos ». Il n’est certes pas obligatoire mais indispensable ! « Nous aurions besoin d’un plan global de gestion de la vaccination comme chez les bovins. Nous devrions demander au Stud-Book un système informatique de gestion globale qui nous aiderait beaucoup. » Parmi les enjeux de demain, le virus West Nile qui se rapproche et doit être suivi de très près. Une vaccination existe. Par ailleurs, Tangi Saliou a évoqué le plan national résistance parasitaire pour lequel des financements sont possibles et a invité tous les participants à l’Assemblée à suivre les Equirencontres qui auront lieu à Deauville le 18 octobre avec deux thèmes : la résistance aux antiparasitaires et le suivi gynécologique.
Dans la foulée, le Dr Guillaume Fortier a lui aussi parlé du West Nile, dont l’alerte a été synthétisée par le Respe : « C’est assez préoccupant, car ces moustiques vont rester des réservoirs. Il faut donc rester très vigilants au sud de la Loire. Heureusement, ils sont peu voyageurs. » Le conseiller de la Fédération des éleveurs a regretté le désengagement de l’État des questions infectieuses, citant l’exemple d’un cheval en Dordogne porteur d’anémie infectieuse qui n’est toujours pas euthanasié…
Les dossiers européens
Dressant le bilan de la Commission internationale, Pierric Rouxel a réaffirmé que la France était aujourd’hui « leader dans les pratiques sanitaires ». Il a résumé la dernière réunion de l’Eftba (l’Association des éleveurs européens) à Newmarket : statut HHB (High Health Breeding – élevage à haute sécurité sanitaire), réduction du nombre de naissances pur-sang en Europe, recherche sur les méthodes de calcul de l’empreinte carbone de l’élevage, faible attractivité métiers filière équine. « Le HHB est très important, à l’intersection de plusieurs dossiers. Cette certification est à la base des négociations qui permettront d’aboutir à une réelle simplification des contraintes douanières entre le Royaume-Uni et le reste de l’Europe. Le HHB est à présent reconnu au niveau européen et les chevaux vont bénéficier d’un statut privilégié en douane. » Dans le même esprit, le « passeport électronique doit être mis en place le plus vite possible par l’Ifce et il doit être compatible avec celui concocté par les Anglais. La Fédération des éleveurs mettra tout son poids dans ses échanges avec l’Ifce pour qu’il soit mis en place afin que notre élevage garde sa place sur l’échiquier européen. »
Pierric Rouxel a également parlé du grand mouvement européen de communication pour contrer les organisations politiques anti-courses. Il invite chacun à aller voir la vidéo réalisée par l’Eftba : « The amazing story of the thoroughbred, saison 2023 ».
En 2024, l’Eftba devrait être reçue à Paris le jour des Poules d’Essai et la France fera acte de candidature à la présidence pour les trois prochaines années.
Le financement et l’étalonnage
Pour la Commission technique-élevage, Nicolas de Chambure a dit qu’il souhaitait mettre en place une réunion bi-annuelle avec France Galop sur les sujets administratifs, réglementaires et techniques car plusieurs sont récurrents et sans solution : assimilations, suffixes, … Il a aussi parlé de la compétitivité de l’élevage français : « Nous allons créer un lien assez fort avec le nouveau pôle du Crédit Agricole à Caen. Ils sont déjà très actifs sur les financements de parts d’étalons. Nous aimerions qu’ils s’ouvrent au financement des juments, pour qu’il n’y ait pas de décalage entre qualité des étalons et des juments. Cela peut aider à poursuivre les efforts d’investissement des éleveurs. »
Nicolas de Chambure a aussi déclaré qu’il fallait être vigilant et proactif sur les questions de courses et de programme « car ce sont les éleveurs qui produisent les compétiteurs de demain. Il faut tenir compte de cela pour arbitrer le volume de courses aux différents âges, distances… » Autres sujets évoqués : la vigilance sur les sujets de médication, la création de plus de passerelles entre les éleveurs de plat et d’obstacle pour favoriser les associations, comme il en existe chez les propriétaires… et un vrai sujet emploi : continuer à travailler avec Guillaume Herrnberger et ses équipes de l’Afasec qui ont déjà un travail énorme sur la partie entraînement. « Il est important de lui apporter nos problématiques spécifiques à l’élevage. Et de lui présenter ce qui fait dans d’autres pays d’Europe. »
Pour la Commission étalonniers, Julian Ince a insisté sur l’importance de la communication autour des étalons et des primes : « Notre système est très encourageant pour tout le monde. On encourage à stationner et à garder de bons étalons. Et ça fonctionne. Nous avons mené un travail statistique qui montre que le nombre de gagnants de Gr1 entrés au haras depuis cinq ans est plus important en France (31) qu’en Angleterre (29) ! Parfois, on parle de l’élevage à deux vitesses mais si je devais faire une blague, je dirais qu’il y a bien deux vitesses : la vitesse étrangère et la vitesse française… et nous ne sommes pas les moins rapides (rires) ! »
« Parfois, on parle de l’élevage à deux vitesses mais si je devais faire une blague, je dirais qu’il y a bien deux vitesses : la vitesse étrangère et la vitesse française… et nous ne sommes pas les moins rapides (rires) ! »
Julian Ince
La commission bien-être
Sylvain Martin, en charge de la Commission bien-être équin (BEE), a rappelé une évidence qu’il est bon d’entendre : « C’est simple : sans bien-être équin, on ne peut pas aboutir à une performance en course ! » Et au-delà  : « Le BEE est une exigence devenue incontournable dans notre société actuelle, avec des aspects positifs et des aspects aberrants. Sans nous renier, nous ne pouvons pas nager à contre-courant : tout le monde l’attend. Le personnel, les clients. Où est la limite ? Le juste équilibre ? Un bon exemple, c’est la cravache, où il faut concilier l’intérêt des acteurs, la sécurité et les exigences sociétales. Nous devons tous rester très vigilants sur ces mers très agitées. Et chacun doit participer à l’effort collectif : pensons à partager nos contenus positifs sur les réseaux et à contrôler notre langage, car des mots anodins peuvent choquer certaines oreilles ; évitons aussi de donner des points d’accroche à nos détracteurs avec des photos et vidéos. La Fédération a beaucoup investi dans la communication pour montrer ce que nous faisons est grand et beau (films largement diffusés). Elle soutient financièrement la reconversion. Quel chemin parcouru ! »
La commission communication
Enfin, Muriel Montauban a présenté les travaux de la Commission communication. Quatre nouveaux films complètent la série déjà produite il y a deux ans : « Les pur-sang s’élèvent aussi au sud de la Loire », « La France et la Fédération sont leaders en matière sanitaire », « L’anglo-arabe est polyvalent » et « Le pur-sang arabe est international ». Il faut les partager, les montrer car ils sont très utiles auprès du grand public et des élus : « Vous pouvez les diffuser aussi sur sites, lors d’une réunion sur un hippodrome et autres. » Les renseignements peuvent être pris auprès de Pascaline Séry à la Fédération.
Muriel Montauban a aussi parlé des success box dans JDG, « mises en place à l’initiative de la Commission étalonniers, porteuses d’un message sur les primes, si importantes comme l’a rappelé Julian Ince ».
Muriel Montauban a conclu en rappelant que les réseaux sociaux de la Fédération proposent beaucoup de contenus, notamment des spots sur les formations dédiées aux éleveurs, qu’il fallait lire les emailings et le Courrier des éleveurs (« lisez nos emails même si on en envoie parfois un peu trop ! »), et que le Répertoire des étalons (nouveau format papier depuis trois ans, version online en 2021 encore améliorée cette année avec Weatherbys) était largement promu dans tous les pays européens.