Le haras de Montaigu se renouvelle

Structure historique de l’élevage français, le haras de Montaigu, développé en entité commerciale depuis 1984 par Aliette Forien aidée de son mari Gilles, se renouvelle d’année en année. Après l’intégration de Sybille Gibson, qui a rejoint sa mère à la tête du haras il y a maintenant huit ans, Montaigu a recruté en début d’année Erwan de Chambord, chargé du développement commercial du haras. Aliette Forien explique : « Nous avons réorganisé le management du haras par pôle : nous avons désormais un responsable élevage, un responsable yearlings et ventes et un responsable étalons. Erwan est en charge de l’aspect commercial, et il est le relais du haras auprès de nos clients. » Ce nouvel élan se matérialise aussi par l’achat de 26 ha, ce qui porte la surface à plus de 200 ha. Quatre-vingt-dix juments stationnent à Montaigu à l’année. Là aussi, un certain renouvellement se fait sentir. Erwan de Chambord raconte : « Nous sommes en train d’effectuer un tri dans notre jumenterie, tout en achetant de jeunes juments. Le but est vraiment de se focaliser sur la qualité plus que sur le nombre. » Comme beaucoup d’éleveurs, Montaigu a fait le choix de l’association pour monter en gamme au niveau génétique. Sybille Gibson précise : « Seuls, c’est compliqué d’avoir accès aux meilleurs pedigrees. Nous faisons donc le choix de l’association. Nous avons ainsi des juments en association avec d’autres éleveurs de renom. »

Tous les yearlings d’août sont nés et élevés au haras, pour le compte de la famille Forien ou de clients. En octobre, le haras, qui propose la préparation aux ventes parmi toute sa gamme de services, présentera également des poulains de clients.

Le lot 283, issu de la première production de Pinatubo (Shamardal) a reçu un bel update quand son frère, le 2ans Mondrial (Blue Point), s’est imposé pour ses débuts le 16 juillet. Erwan de Chambord précise : « Il fait partie des 2ans estimés par Jean-Claude Rouget. Nous avons acheté la mère pleine de Pinatubo en décembre 2021, en association avec le haras du Cadran. J’avais un énorme coup de cœur pour Pinatubo, et Makfi est un très bon père de mères. La page de catalogue ne cesse de s’enrichir… »

Plus tôt dans la vente, Montaigu présentera le lot 62, une femelle de Saxon Warrior (Deep Impact) et de Shamiyra (Medicean), une « Aga Khan » déjà à l’origine de Shakeel (Dalakhani), gagnant d’un Grand Prix de Paris. Aliette Forien détaille : « Mon mari l’a achetée en 2014, quand Shakeel était foal, ce qui nous a permis d’avoir une mère de gagnant de Gr1 à un prix raisonnable ! Peter Brant a acheté l’an dernier la yearling par Churchill. Elle a débuté très correctement dans le Prix de Chaillot. »

Le haras de Montaigu présentera la seule Caravaggio du catalogue. Le lot 197 est le premier produit d’Eareckson (Oasis Dream), qui descend de la même souche que Shamiyra. Erwan de Chambord raconte : « Nous avons acheté la mère à Keeneland en 2021. C’est une fille du très confirmé Oasis Dream, et d’une grande souche Aga Khan. La pouliche de Caravaggio est très réussie ! » Pour des clients italiens de longue date, le lot 36 est une fille du très confirmé Invincible Spirit et de la black type Regina Mundi (Montjeu), déjà à l’origine de quatre black types dont Rocques (Lawman), gagnante du Prix d’Aumale (Gr3), ou Mea Domina (Pivotal), lauréate de Listed et adjugée 850.000 € à la dernière vente d’élevage Arqana. C’est le même croisement que l’impressionnant lauréat du Grand Prix de Paris (Gr1) Feed the Flame (K).

Si les quatre yearlings précités sont issus de saillies à l’étranger, le cinquième du consignment de Montaigu est un fils du jeune Hello Youmzain (Kodiac), basé à Étreham. Rime à Rien (Amadeus Wolf), était suffisamment précoce et vite pour prendre la deuxième place du Prix de la Vallée d’Auge (L). Dès son deuxième produit, elle a donné Soffia (Killachy), lauréate des Sapphire Stakes (Gr2), et deux ans plus tard Nationalista (Nathaniel), gagnante du Prix Urban Sea (L).