Le haras de Grandcamp se réinvente

Il y a un an, Éric Lhermite, à la tête du haras de Grandcamp, a décidé de changer de stratégie. « Face au problème récurrent du manque de personnel que nous rencontrons, nous avons décidé d’arrêter l’activité d’étalonnage et de réduire quasiment le nombre de juments stationnées à l’année au haras. Actuellement, nous avons à peu près 80 juments. Un tiers nous appartient et les deux tiers restants nous sont confiés par des clients avec lesquels nous avons plaisir à collaborer. » Les résultats en piste sont constants. « Avec des saillies à des tarifs modérés, nous tirons notre épingle du jeu. Cette année, nous pouvons notamment revendiquer trois chevaux de Groupe : Horizon Doré, élevé et débourré à la maison, Breizek Sky, élevé pour le compte de Daniel Cherdo, et Zagrey, racheté à la vente de sélection, parce qu’il n’était pas un gros marcheur. Dabirsim avait eu du mal à trouver preneur parce qu’il marchait trop fort ! »

Le haras de Grandcamp présentera deux yearlings à la vente d’août, et seize à la v.2. Là aussi, le nombre a diminué, et la préparation s’est encore plus individualisée. Longe, marcheur, tapis roulant, marche en main, et paddocks : les yearlings sont beaucoup manipulés. « L’objectif est qu’ils ne soient pas perdus quand ils arrivent à Deauville, ou même lors de l’embarquement. »

Les deux lots d’août sont issus de Persian King (Kingman), un étalon de première production basé au haras d’Étreham. Le lot 223 est un mâle issu de l’étalon du haras d’Étreham et de Geneva Spur (Distorted Humor), dont il s’agit du premier produit. « Nous avons acheté la jument pleine de Persian King en décembre dernier, à Arqana. C’est une jeune jument, d’une famille maternelle très solide : c’est une sœur de Second Step (Dalakhani), lauréat de Gr1 en Allemagne, et on trouve beaucoup de black types dans la page. Le poulain est très réussi, pas trop grand, athlétique. » La femelle est un pinhooking : « Nous l’avons achetée foal alors qu’elle était présentée par Fairway. Ce n’était pas forcément la meilleure marcheuse, mais elle s’est beaucoup améliorée et je suis ravi de sa progression. » Oykel (Kendargent), la mère, est une sœur du très bon sprinter The Right Man (Lope de Vega), lauréat de l’Al Quoz Sprint (Gr1).

Parmi le lot de la v.2, Éric Lhermite propose notamment la propre sœur d’Une Peinture (Dabirsim), récent lauréat de son maiden à Compiègne. « C’est une magnifique pouliche, et sa deuxième mère nous a déjà donné Different League, elle aussi par Dabirsim, lauréate des Albany Stakes (Gr3) à Royal Ascot et à l’arrivée des Cheveley Park Stakes et du Prix Morny (Grs1). » Issue de Galiway (Galileo), le lot 405, présenté pour le compte de Bernard Ducasse, un client de longue date de Grandcamp, est une fille de Bright Pearl (Pivotal), issue de la placée classique Tamazirte (Danehill Dancer). « C’est une pouliche avec beaucoup de physique, et Pivotal n’a plus à faire ses preuves en tant que père de mères. » Pour Daniel Cherdo, le haras de Grandcamp présente le lot 416, un fils de Goken (Kendargent) et de Danse Rêvée (Manduro), une sœur de Varévées (Kahyasi) : « Un poulain épais, avec une bonne tête. » Issue de l’élevage maison, le lot 324 est une fille de Dabirsim et de Pride of Princess (Pivotal), restée inédite mais déjà mère de deux vainqueurs. « C’est une pouliche importante, avec beaucoup de physique. »

Les yearlings de la vente d’août

Les yearlings de la v.2