Kévin Tavares : « Être entraîneur a toujours été mon objectif »
Le dernier stage pour l’obtention de la licence d’entraîneur public s’est tenu du 30 mai au 30 juin dernier. Ils sont sept à avoir obtenu le précieux sésame ! Chaque jour, nous publierons le portrait de l’un de ces nouveaux entraîneurs.
Deux passions : la pêche et les chevaux
« Ma mère est la femme de Bruno de Montzey depuis 30 ans, j’ai grandi dans son écurie. J’ai toujours monté à cheval et été fasciné par cet animal. Je souhaitais devenir jockey mais ma morphologie ne me le permettait pas. J’ai décidé de me tourner vers ma deuxième passion : la pêche. Mes études se sont orientées dans cet univers puis je me suis installé à mon compte, tout en continuant à avoir des chevaux en propriété. Pensant avoir fait le tour de mon activité liée à la pêche et au vu des nouvelles règles européennes liées aux quotas de pêche, j’avais du mal à m’imaginer un avenir. De plus, être propriétaire ne me suffisait plus. J’ai réduit ma flotte de navires : de trois je n’en ai gardé qu’un et j’ai passé mon permis d’entraîner. J’ai appris mon métier chez Bruno de Montzey avant de réaliser des stages chez François Nicolle et Guillaume Macaire. Ce sont les meilleurs dans leur discipline, j’ai beaucoup appris chez, leurs carrières sont remarquables. »
De permis d’entraîner à entraîneur public
« Depuis 2019 j’avais une licence de permis d’entraîner. Être entraîneur public a toujours été un objectif mais j’estime que pour savoir entraîner correctement, il faut déjà avoir pratiqué. J’ai passé le permis d’entraîner pour me former avec mes chevaux et ainsi savoir si j’en étais capable. J’ai vu que je l’étais et que les résultats suivaient. Certains propriétaires pensaient que j’étais entraîneur, j’ai donc dû refuser leurs chevaux… Les diverses demandes n’ont fait que renforcer mon envie de m’installer. Ces années en tant que permis d’entraîneur m’ont permis de me rendre compte que j’étais né pour ça. Désormais, je ne me vois pas faire autre chose. »
L’entraînement
« Prendre un cheval de zéro, le façonner et le faire gagner sont les choses qui me plaisent le plus dans ce métier. J’ai toujours travaillé avec de jeunes chevaux, que ce soit en plat ou en obstacle. Un cheval nous rendra toujours ce que nous lui avons apporté. Je suis pluridisciplinaire, même si l’obstacle me passionne davantage, mais au vu de la conjoncture actuelle, je pense qu’il est obligatoire de faire les deux. Selon moi, avec un cheval d’obstacle, il y a un vrai travail à réaliser. S’il est bien dressé, nous pouvons réussir à le sublimer alors qu’un cheval de plat, s’il n’a pas la qualité, il est difficile d’obtenir le même résultat qu’avec un cheval d’obstacle. »
Mont-de-Marsan puis La Teste
« En ce moment, je possède 16 boxes dans l’écurie de Bruno de Montzey. J’ai comme projet de m’installer à La Teste en début d’année prochaine. Ma femme et moi venons de là -bas et la qualité de vie est exceptionnelle. Le départ de Christophe Ferland et de Maurizio Guarnieri a permis de libérer beaucoup de boxes, je pense que c’est une bonne opportunité. De plus, les infrastructures et le sol, en sable naturel, constituent de très bons outils de travail. Je voudrais avoir un effectif important mais l’évolution se fera en fonction des demandes des propriétaires et du personnel qui est compliqué à trouver. Actuellement, une personne travaille avec moi. J’ai deux chevaux à l’effectif mais six devraient prochainement arriver et, d’ici à la fin de l’année, je devrais avoir une vingtaine de pensionnaires. »
L’importance des ventes
« De nos jours, il est primordial de se rendre aux ventes car la majorité des rencontres y ont lieu. Valoriser et vendre des chevaux est en quelque sorte ma marque de fabrique. C’est aussi ce que j’aime dans le monde des courses. Il est également primordial que les acquéreurs performent ensuite car cela permet de créer des relations… Il est relativement compliqué pour un jeune entraîneur d’avoir la confiance d’un propriétaire, néanmoins je mets tout en Å“uvre pour y arriver et faire ma place parmi les entraîneurs. J’ai eu la chance d’avoir de bons chevaux comme Saint’Jac (Jeu St Eloi), l’un des meilleurs de sa génération. Aux ventes, j’ai déjà déniché des profils intéressants à « petit » prix. Dernièrement, Rue Boissonade (Seabhac) qui a remporté le Prix de Malleret (Gr2), Tulipa Chope (Born to Sea), une future gagnante de Groupes, mais aussi Calva d’Auge (Air Chief Marshal), quatrième d’un Prix La Rochette (Gr3) et du Tolworth Novices’ Hurdle (Gr1) et lauréat de sept épreuves outre-Manche, ainsi que Start in Front (Hunter’s Light), troisième du Critérium du Languedoc – Prix Bernard de Marmiesse (L). Ce dernier a été exporté en Angleterre où il a remporté, avec facilité, une épreuve sur les claies pour ses débuts. »