Junko s’envole vers le Grand Prix de Deauville

Quel cheval attachant… À 4ans, Junko (Intello) a prouvé, en remportant le Prix de Reux (Gr3), qu’il possédait encore de beaux restes. Il faut dire que l’élève et représentant de l’écurie Wertheimer & Frère se mesurait à un lot largement à sa portée au vu de ce qu’il avait affronté un peu plus tôt cette saison. Légèrement repris en partant, Junko a patienté au cÅ“ur du petit peloton emmené par l’outsider, Have Dancer (Le Havre). N’étant pas pris de vitesse cette fois, le pensionnaire d’André Fabre s’est bien oxygéné. Actionné en progression à 500m de l’arrivée par Maxime Guyon, Junko a mis un peu de temps avant de pouvoir déployer sa grande action. Mais, lorsqu’il a pu se frayer un chemin à mi-ligne droite, au centre de la piste, il n’a fait qu’une bouchée de ses rivaux, s’envolant vers un net succès. Patient dans le sillage de l’animateur, Big Call (Animal Kingdom) a bien accéléré tout au long de la phase finale pour s’emparer de la deuxième place, à trois longueurs. Longtemps resté en dernière position, Alessio (Teofilo) a profité du fait que ses adversaires s’étaient décalés de la corde pour gagner quelques rangs dans le dernier tournant. Courageux tout au long de la ligne droite, il complète le podium à une longueur. Quant à l’autre atout d’André Fabre, True Testament (Siyouni), il n’a pu changer de vitesse pour finir et il termine septième et dernier.

Cette année, Junko avait entamé sa saison dans les Groupes par une encourageante sixième place dans la Dubai Turf (Gr1). Sixième ensuite du Prix d’Ispahan (Gr1), il restait sur une troisième place dans le Grand Prix de Saint-Cloud (Gr1). Pierre-Yves Bureau, qui gère les intérêts de l’écurie Wertheimer & Frère, nous a dit : « Nous avions une petite interrogation sur le terrain même s’il avait déjà prouvé son aptitude, à Longchamp, l’an dernier. Aujourd’hui, c’était assez extrême. Cela dit, le lot était un peu plus à sa portée cette fois. Il court très bien. Junko se devait de gagner ce Gr3. Sur son dos, Maxime Guyon m’a confié qu’il n’a jamais été inquiété. Il était moins débordé durant le parcours. Pour le moment, nous allons rester sur des distances autour de 2.400m. S’il récupère bien, nous irons logiquement vers le Grand Prix de Deauville (Gr2). Puis, à la fin de l’année, il n’est pas impossible qu’il voyage à nouveau. Il devrait rester à l’entraînement l’année prochaine. »

La dernière fois que Big Call avait été vu sur une distance aussi courte, c’était dans le Grand Premio de Madrid à La Zarzuela, où il avait pris la troisième place. Dernièrement, à Ascot, dans la Gold Cup (Gr1), le cheval n’avait pu rivaliser et avait dû se contenter de la onzième place. Mais samedi, Big Call a montré que cet échec était derrière lui. Christophe Ferland, son entraîneur, nous a confié : « Je suis pleinement satisfait, le cheval effectue une belle performance. Il était raccourci pour l’occasion. Il a bien performé dans les courses de longue distance en début d’année. La Gold Cup d’Ascot, c’était un peu dur pour lui… Nous lui avons donné de la fraîcheur, je ne sais pas ce que l’on va courir maintenant. Big Call est battu par meilleur, il n’y a rien à dire. Revenir sur plus long est une possibilité, je vais bien étudier le programme. »

Sixième du Derby allemand (Gr1) en 2022, Alessio n’avait plus été revu ensuite de l’année. Il a effectué une rentrée victorieuse dans une Classeâ—‹3 à Saint-Cloud, le 23 juin, avant d’être directement aligné dans ce Prix de Reux. Marcel Weiss, son entraîneur, a déclaré : « Nous sommes venus pour être dans les trois premiers et, sur ce point, le contrat est rempli. Cela dit, le cheval n’a vraiment pas apprécié le terrain. C’était beaucoup trop lourd pour lui. Je ne sais pas encore quelle sera la suite de son programme… »

https://www.jourdegalop.com/Media/Jdg/Documents/junko-1.pdf

Élevé par ses propriétaires, l’écurie Wertheimer & Frère, Junko est un fils d’Intello (Galileo), stationné au haras de Beaumont, et de l’américaine Lady Zuzu (Dynaformer), troisième des Edgewood Stakes (Gr3, 1.700m) et deuxième des Regret Stakes (Gr3, 1.800m). En 2016, à la vente d’élevage de Fasig-Tipton, la jument avait été acquise 2.350.000â—‹$ pleine de War Front (Danzig) par l’écurie Wertheimer & Frère. Junko est le troisième produit gagnant de sa mère, qui a aussi un 3ans nommé Zuzukel (Frankel) et un yearling par Siyouni (Pivotal) nommé Nitoi. Elle est repartie aux États-Unis, où elle a rencontré Uncle Mo (Indian Charlie) en 2022 et elle est allée à Tapit (Pulpit) en 2023.

Son premier produit, Warzuzu (War Front), a gagné le Prix du Mézeray (Maiden) à Deauville et elle fut un espoir classique. Elle est désormais poulinière au haras d’Étreham. Le deuxième, Zileo (Galileo), s’est classé quatrième du Derby du Languedoc (L).

La deuxième mère, Indy Pick (AP Indy), est gagnante aux États-Unis à 2ans et 3ans et a eu des ambitions au niveau Gr1. Outre Lady Zuzu, c’est la mère de l’étalon Optimizer (English Channel), vainqueur de trois Grs3 et deuxième du Woodford Reserve Manhattan Handicap (Gr1, 2.000m) et des Woodford Reserve Turf Classic Stakes (Gr1, 1.800m), entre autres.

Du départ à 1.000m : 1’45’’76

De 1.000m à 600m : 27’’70

De 600m à 400m : 12’’33

De 400m à 200m : 11’’65

De 200m à l’arrivée : 12’’27

Temps total : 2’49’’71