Deauville, dimanche
Lucien Barrière Grand Prix de Deauville (Gr2)
Jack Darcy, de Deauville vers l’Australie
La route était grande ouverte après le forfait de Junko (Intello) dans le Lucien Barrière Grand Prix de Deauville (Gr2)… Et le visiteur Jack Darcy (Gleneagles) en a profité ! Il aime aller de l’avant, personne n’a contrarié ses plans et, dans ces conditions, il n’a pas été possible d’aller le chercher. Jack Darcy a vite pris les commandes de l’épreuve. Il a mené d’abord tranquillement, avant d’accélérer en progression en face. Et le britannique a fait parler la dureté jusqu’au bout. Personne ne l’a approché. Al Nayyir (Dubawi), vu en avant-dernière position, a bien fini mais il avait trop de chemin à refaire. Il est deuxième à une longueur un quart. Haya Zark (Zarak), vu dans le sillage de Jack Darcy, n’a jamais paru à son aise. Christophe Soumillon l’a respecté et il conclut troisième à une longueur trois quarts.
Deauville, du casino à l’hippodrome
Jack Darcy remporte son premier Groupe dans le Grand Prix de Deauville. Le pensionnaire de Paul et Oliver Cole restait sur une sixième place dans les Geoffrey Freer Stakes (Gr3, 2700m) lors du meeting de Glorious Goodwood. Edward Gascoigne, copropriétaire du poulain, nous a expliqué dans un français parfait : « Il aime mener et Cristian Demuro l’a parfaitement monté. Il avait couru les Geoffrey Freer Stakes en dernier lieu à Newbury, sur 2.700m, dans l’idée d’aller ensuite vers la Melbourne Cup. Mais nous avons vu que la distance était trop longue. Il n’avait pas si mal couru que cela, l’épreuve était remportée par Arrest, qui fut un temps le favori du Derby, mais il n’a pas tenu pour finir. Oliver Cole a dit qu’il était vraiment très bien revenu et en forme, raison pour laquelle nous avons décidé de courir le Grand Prix de Deauville. Nous avions regardé les engagés, la course nous paraissait être une belle opportunité et le forfait de Junko ce matin a certainement aidé. Il est dur mais il a aussi de la vitesse. Côté distance, il est bien sur 2.000m s’il y a du rythme et, si la course n’est pas trop soutenue, il peut faire les 2.400m ou 2.500m comme aujourd’hui. Il a été tout en contrôle. C’est une victoire formidable, nous sommes très heureux ! Je suis ravi de cette victoire de Groupe à Deauville ! J’ai de bons souvenirs ici puisque j’étais venu avec mon père il y a quelques années pour un tournoi de poker, que j’avais gagné. C’était au casino Lucien Barrière, donc cette victoire me rappelle de bons souvenirs ! »
Une histoire d’Australie et de crocodiles
S’il n’est plus question de Melbourne Cup pour Jack Darcy, l’Australie n’est pas totalement écartée. Le hongre appartient pour moitié à Mick Burns, un propriétaire australien, et Edward Gascoigne nous a expliqué : « Il a été très patient car il en avait acheté la moitié il y a plus d’un an, avant les Gordon Stakes (Gr3) à Goodwood, dans l’idée d’avoir un cheval de Melbourne Cup. Cela s’était mal passé, le cheval avait pris un coup et nous avons mis un peu de temps à le ramener au top. Nous allons penser à la Caulfield Cup mais il faudra en discuter tous ensemble : il y aura du monde, du rythme et la distance risque de s’avérer un peu longue. »
Avec la manière dont les noms des propriétaires de Jack Darcy apparaissent sur les sites français, anglais ou même australiens (Gascoigne/Williams/Vincent/Burns/3D… ou autres variations), difficile d’en savoir beaucoup plus sur Michael Burns. Mais, en cherchant bien, le journal australien The Age nous propose un portrait de Michael “Mick” Burns, qui a notamment été le copropriétaire de Constantinople (Galileo), un des favoris de la Melbourne Cup 2019. Ses passions : les courses – et surtout celle qui arrête une nation – … ainsi que les crocodiles. Il élève en effet des crocodiles pour leur peau, travaillant notamment avec Hermès. À côté de ce business qui ne fait pas l’unanimité, il a mis en place des programmes de conservation qui auraient notamment permis de soutenir la population du crocodile marin en Australie – peut-être le plus impressionnant membre de la famille des crocodiles, réputé aussi comme l’un des plus agressifs et une des raisons pour laquelle il faut, en Australie, toujours faire attention en partant se baigner !
Al Nayyir confirme
Al Nayyir restait sur une victoire autoritaire dans le Prix du Carrousel (L), sur la distance de 3.000m. Quel parcours pour ce cheval au destin contrarié ! Il évoluait sur plus court dimanche et ne démérite pas, traçant une belle fin de course. Son entraîneur, Romain Le Dren Doleuze, était enchanté de cette performance : « C’est une première place de Gr2 pour moi. Quand on a la chance d’avoir une belle origine comme celle-là , cela nous tient à cÅ“ur d’aller sur des belles courses. Nous avons réussi à tirer le meilleur d’Al Nayyir. Il a progressé sur sa dernière sortie et est sûrement encore sur la montante. Il a très bien terminé et je pense qu’il n’a pas pris une course très dure. Théo Bachelot, son jockey, ne s’est pas servi de la cravache. Avec les petites informations que l’on récolte lorsque le jockey descend de cheval, cela nous permet d’envisager l’avenir très sereinement avec lui. Al Nayyir a pris de la tonicité ces dernières semaines. Heureusement qu’il n’évoluait pas sur 3.000m aujourd’hui car je pense qu’il aurait été allant. Nous allons donc rester sur ces distances : entre 2.500m et 2.800m. Nous remercions monsieur Elhrari de sa confiance depuis des années. C’était un joli challenge : essayer de faire quelque chose de sympathique en Europe avec ce cheval qui arrive de l’étranger avec de belles performances. Ce n’est pas évident. Il aura certainement la possibilité de gagner sa course de Groupe à l’automne. Nous n’avons pas encore de programme pour lui. Je ne pense pas que nous irons sur les courses autour de l’Arc mais plutôt sur une course à l’étranger : peut-être l’Allemagne ou l’Angleterre d’ici un mois. Il a besoin de courses rythmées pour pouvoir placer sa pointe de vitesse. »
La déception dans le clan d’Haya Zark
Troisième, Haya Zark n’a jamais fait illusion pour un meilleur classement et Christophe Soumillon n’a pas insisté, ne sortant pas la cravache. Le représentant d’Odette Fau n’a jamais paru à son aise dans la ligne droite. À la sortie du tournant final, il a d’ailleurs l’air d’avoir commis une faute au moment où le sprint se lançait. Adrien Fouassier, son entraîneur, nous a dit : « Je ne sais pas quoi dire à chaud. Il n’avait pas son terrain ni sa corde aujourd’hui, mais je suis très déçu. » Il faudra voir comment le cheval revient de cette course.
Il n’a coûté que 24.000 Gns
Élevé par Bernard Cooke, de Bryanstown House Stud en Irlande, Jack Darcy est passé deux fois en vente. Il a été vendu 19.000 Gns en décembre 2019 chez Tattersalls. Le bon était signé par Arglo House Stud qui l’a présenté l’année suivante dans le book 3. Oliver Cole & Paul Cole ont alors signé le bon à 24.000 Gns pour ramener le yearling “à la maison”. Jack Darcy est le 19e gagnant de Groupe de ​​​​​​Gleneagles (Galileo). L’étalon de Coolmore signe un coup de deux dans les Groupes dimanche à Deauville.
Sa mère a déçu chez Juddmonte
Jack Darcy est le premier black type et sixième gagnant de l’inédite Pretty Face (Rainbow Quest), une jument élevée par Juddmonte et revendue 30.000 Gns après avoir déçu chez feu le prince Abdullah. Avant Jack Darcy, son meilleur produit fut Vis à Vis (Dansili), pris en 95 de rating, soit 40 de valeur française, dans la catégorie des stayers. Pretty Face a produit deux gagnants sur les obstacles et la plupart de ceux vus en plat ont tenu au moins 2.000m. L’entourage de la poulinière n’a pas baissé les bras malgré la relative déception de sa production compte tenu de son origine maternelle. Pretty Face est suitée et saillie par Nando Parrado.
Un grand papier Abdullah
Et pour cause, la deuxième mère, Modena (Roberto) est l’aïeule d’une quarantaine de black types. En première génération, elle a produit Elmaamul (Diesis), gagnant des Eclipse Stakes et des Champion Stakes (Grs1), mais aussi Reams of Verse (Nureyev), lauréate du Fillies’ Mile et des Oaks (Grs1). Dans sa très riche descendance, on trouve aussi une championne comme Midday (Oasis Dream), triple lauréate des Nassau Stakes (Gr1), mais aussi gagnante des Yorkshire Oaks, du Prix Vermeille ou encore du Breeders’ Cup Fillies and Mare Turf (Grs1). Cette grande souche Juddmonte est aussi celle de Zafonic (Gone West).
LES CHRONOS
TEMPS PARTIELS
Du départ à 1.000m : 1’48”84
De 1.000m à 600m : 25”01
De 600m à 400m : 11”84
De 400m à 200m : 11”33
De 200m à l’arrivée : 12”03
Temps total : 2’49”05
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Sadler’s Wells |
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Galileo |
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Urban Sea |
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Gleneagles |
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Storm Cat |
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You’resothrilling |
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Mariah’s Storm |
JACK DARCY (H4) |
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Blushing Groom |
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Rainbow Quest |
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I Will Follow |
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Pretty Face |
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Roberto |
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Modena |
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Mofida |