Deauville, mardi
Prix Guillaume d’Ornano (Gr2)
Ace Impact par KO
1er ACE IMPACT
2e AL RIFFA
3e BIRR CASTLE
C’était une rentrée, ce n’était pas un objectif en soi… Mais la tension était bien présente dans le clan d’Ace Impact (Cracksman). Parce que le poulain avait été si impressionnant dans le Qatar Prix du Jockey Club (Gr1). Parce qu’il est le favori dans l’antepost du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1). Parce qu’il étrennait sa nouvelle casaque, celle de Gousserie Racing, désormais copropriétaire avec Serge Stempniak. Parce qu’il se présentait invaincu. Ace Impact a répondu présent et, au passage du poteau, la tension est brusquement redescendue pour laisser place à l’émotion. Quel bonheur : Ace Impact est de retour !
Comme dans le Jockey Club
Le poulain a gagné le Guillaume d’Ornano comme il a gagné le Jockey Club. Il est arrivé plein d’énergie dans le rond de présentation et il s’est tendu, rentrant en piste un tour avant tout le monde et tout seul, au trot. Bien parti à l’ouverture des stalles, il a été repris par Cristian Demuro, puis il s’est posé. Mais Ace Impact s’est retrouvé loin, très loin en avant-dernière position dans une course emmenée à un bon rythme par son leader, Cambronne (Alex the Winner). Cristian Demuro n’a pas paniqué et a lancé son partenaire à la sortie du tournant final. Ace Impact a déployé ses immenses foulées et placé sa magnifique accélération pour remonter tout le peloton, avec un partiel canon des 400 aux 200m : 10’’92, le seul de la course sous la barre des 11’’. Ace Impact s’impose de trois quarts de longueur devant Al Riffa (Wootton Bassett), vu devant lui dans le parcours. Les deux réalisent les mêmes partiels dans les derniers 200m : 11’’57, soit les plus rapides sur cette portion. Al Riffa est venu chercher Birr Castle (Cloth of Stars), lequel a mené la chasse derrière Cambronne. Greenland (Saxon Warrior) est quatrième à deux longueurs pour sa petite rentrée, dans une course où Victoria Road (Saxon Warrior) a vite été battu. Il n’avait pas couru depuis la Breeders’ Cup et s’était blessé au mois d’avril. Il faudra le revoir.
L’Arc oui, l’Irlande peut-être
De retour au rond des vainqueurs, Ace Impact a eu le même comportement qu’après le Jockey Club. Il était bien posé et n’a pas bougé une oreille pendant les photos ! Le jour et la nuit par rapport à son comportement d’avant-course, et Jean-Claude Rouget nous a dit : « Il est comme ça ! Il se tend très vite sur certaines choses. Par exemple, il n’a pas voulu entrer dans le box pour être sellé et nous l’avons fait dehors. S’il pouvait parler, il nous aurait probablement dit : “Laissez-moi tranquille et sellez-moi dehors (rires) !” [avant le Jockey Club, il avait refusé qu’on lui mette le bonnet rouge, ndlr]. C’est notre travail que d’essayer de deviner ce que les chevaux veulent nous dire… Il y avait beaucoup de pression, bien plus qu’avant le Jockey Club. Dans le classique, nous étions en position de bon outsider et il nous avait montré quelque chose que l’on ne soupçonnait pas. Même s’il gagnait facilement, nous n’aimons pas ces courses où l’on bat des records, où l’on peut laisser des plumes, même s’il était très bien revenu du classique. Mais, aujourd’hui, c’était une rentrée face à certains poulains qui étaient très prêts. Il y a toujours une interrogation, j’ai encore en tête le mauvais souvenir laissé par Brametot lorsqu’il a fait sa rentrée dans le Guillaume d’Ornano… Quand Ace Impact prend la tête pour finir, il se relâche. Après tout, il est à domicile et il sait que la maison n’est pas loin ! Il se retrouve en retrait dans le parcours mais on sait qu’à Deauville, avec une course rythmée et le grand tournant, il est possible de revenir. J’ai le souvenir de Literato dans cette même course, venu battre Spirit One alors qu’il semblait dans une position impossible… »
La suite est à définir : « Nous allons en discuter tous ensemble. Je pense que ce sera les Irish Champion Stakes (Gr1) ou directement l’Arc. Je ne pense pas que nous irons vers le Niel. Beaucoup de champions ont découvert victorieusement Longchamp le jour de l’Arc. L’Irlande serait très bien pour sa carrière d’étalon mais nous verrons aussi en fonction de ce que son entourage souhaite faire l’an prochain… » En descendant du podium, Jean-Claude Rouget plaisantait (ou non ?) : « Peut-être l’Arc directement, je ne suis pas certain de vouloir revivre ça toutes les trois semaines ! »
Des propriétaires heureux
La famille Chehboub, représentante de Marseille, s’est alliée avec Serge Stempniak, homme du Nord, sur Ace Impact. Pauline Chehboub était quelque peu à bout de souffle : « Il y avait de la tension, forcément. Cambronne a fait le job en imprimant du rythme afin qu’il puisse placer sa pointe. Ce n’était pas une course facile à aborder, Ace Impact était attendu au tournant, il est le meilleur 3ans de France, si ce n’est d’Europe et du monde ! Ce n’était pas son objectif de l’année mais c’était malgré tout un rendez-vous important. Toute l’équipe a fait un excellent travail pour qu’il puisse gagner aujourd’hui, tout en pensant au futur. Nous sommes ravis ! »
Ace Impact ne portait pas la casaque de Serge Stempniak mardi, mais l’émotion était la même pour le Nordiste : « Je suis heureux et soulagé. J’étais tendu, stressé avant la course. Ace Impact réalise une belle course de rentrée et s’impose comme il l’avait fait dans le Jockey Club. Je suis ravi pour notre nouvelle association. Je m’entends très bien avec la famille Chehboub et je suis très content qu’Ace Impact reste en France en vue de sa carrière d’étalon. »