The Good Man, meilleur que jamais

« The Good Man un peu mieux qu’égal à lui-même aujourd’hui ! C’est un cheval qui est toujours à l’arrivée mais qui gagne rarement, mais cette fois il a mis son cÅ“ur sur la piste pour s’imposer. Parfois, lorsqu’il prend l’avantage, il a tendance à se reprendre. Mais ce soir, il s’est surpassé en voyant autant de monde dans les tribunes. Honnêtement, j’avais l’impression d’être à la journée de l’Arc de Triomphe ! Il a senti un très jeune public, il s’est dit qu’il fallait qu’il montre son meilleur visage… » C’est avec une certaine émotion et avec un large sourire que Stéphane Wattel nous a confié ces mots après avoir raccompagné son pensionnaire et coreprésentant The Good Man (Manduro) aux balances. Donnant toujours le meilleur de lui-même, le représentant d’Adrian Pratt, Martin Ingram, Peter David Anwyl-Harris et de Lord Clinton a montré devant plus d’une quinzaine de milliers de personnes qu’il était actuellement au sommet de son art. Meilleur que jamais, The Good Man s’est mis à plat ventre pour remporter le premier Gr2 de sa carrière, le Prix Maurice de Nieuil.

Applaudis à la sortie des stalles, les chevaux l’ont également été dans la ligne droite. Entre-temps, la course s’est disputée à un rythme plus que sélectif pour ces longues distances. Devant, Gargarin’s Moon (Sea the Moon), qui venait de remporter une Classe○3 par trente longueurs sur cette piste, n’a pas amusé la galerie. Vu dans son sillage, The Good Man a bénéficié de la course idéale, même si l’on aurait pu craindre qu’il en fasse trop en s’accrochant au sillage de l’animateur. Mais The Good Man est un cheval dur, et il aime Longchamp. Il est entré dans la ligne droite avec des ressources, et Alexis Pouchin l’a fait plonger le long de la corde à 400m de l’arrivée. Prenant facilement une bonne longueur d’avance sur ses rivaux, il a ensuite vu une vague venir très fort à son extérieur. S’épaulant ensemble, River of Stars (Sea the Stars) et Sober (Camelot) ont un instant laissé penser qu’ils allaient pouvoir revenir sur The Good Man. Mais ce dernier est reparti, les oreilles couchées dans l’encolure. Intouchable, The Good Man l’emporte de trois quarts de longueur. River of Stars doit se contenter de la deuxième place. Une courte encolure plus loin, Sober est troisième.

Deuxième du Prix Vicomtesse Vigier (Gr2) dernièrement, The Good Man avait ensuite été envisagé de l’autre côté de la Manche avec dans le viseur la Goodwood Cup (Gr1). Mais Stéphane Wattel a finalement pris la décision de rester en France : « Je n’ai pas envoyé The Good Man à Goodwood car je craignais une course trop difficile pour lui. Il est tellement régulier que je ne veux pas arrêter cette série en prenant ce risque. Cette année, on sentait qu’il était vraiment dans une condition physique excellente. Maintenant, il est évident que nous allons tenter quelque chose ! Quoi ? Il est trop tôt pour le dire. Nous allons voir, mais il faut déjà qu’il montre qu’il est capable de confirmer en seconde partie de saison. »

Lauréat du Prix Vicomtesse Vigier (Gr2) lors de sa dernière sortie, en dominant The Good Man d’une courte encolure, Sober portait donc 1,5 kg de plus que son rival. Troisième, il n’a jamais été en mesure de confirmer sa supériorité. Pierre-Yves Bureau, représentant de l’écurie Wertheimer & Frère, a déclaré : « Sober vient sur les autres mais n’a pu aller les chercher. Je pense qu’il fait sa valeur et court bien. Il y a un programme qui va amener le cheval sur toutes les courses de distance, il y a notamment le Prix Kergorlay (Gr2) qui se présente dans environ un mois. Nous essayerons de le recourir dans le Prix Royal Oak (Gr1) en fin de saison. »

Élevé par le haras de Saint-Faust, le haras d’Idernes et Gérard Larrieu, The Good Man est un fils de Manduro (Monsun), qui faisait la monte au haras du Logis. Gérard Larrieu a passé un bon après-midi car il a aussi acheté le gagnant du Grand Prix de Paris (Gr1), Feed The Flame (K) (Kingman).

La mère, So Good (Galileo), a évolué en 31,5 de valeur sans parvenir à gagner. Au haras, elle a donné quatre vainqueurs et The Good Man est à ce jour son meilleur produit. Elle a aussi donné Juska (Kheleyf), lauréate de Classeâ—‹2 sur 1.600m, Obession (Tin Horse), exporté en Irlande (puis en Australie) après une belle victoire sur les haies d’Auteuil, et Turandot (Canford Cliffs), qui a brillé sur 1.400m à Dax. La poulinière a une 3ans, The Good Girl (Muhtathir), à l’entraînement chez Mickaël Seror, une 2ans, Vénus Océane (Zarak), et une yearling, Good Girl de Faust (Goliath du Berlais). En 2023, elle a été saillie par Victor Ludorum (Shamardal).

La deuxième mère, Luas Line (Danehill), est gagnante des Garden City BC Stakes (Gr1, 1.800m) et s’est également placée troisième des 1.000 Guinées irlandaises (Gr1, 1.600m) entre autres. Outre So Good, elle a notamment donné Jolly Gene, anciennement Impulsive Moment (Galileo), deuxième des Classic Trial Stakes (Gr3, 2.000m) avant d’être exporté à Hongkong où il s’est imposé trois fois.

Du départ à 1.000m : 1’57’’41

De 1.000m à 600m : 25’’00

De 600m à 400m : 11’’58

De 400m à 200m : 11’’06

De 200m à l’arrivée : 11’’40

Temps total : 2’56’’45