SANDOWN PARK (GB), SAMEDI
ECLIPSE STAKES (Gr1)
Quand Sandown se transforme en échiquier
Aidan O’Brien a épinglé quelques courses – dont 100 classiques – à son tableau de chasse. Dès lors, il sait très bien que, dans un 2.000m qui risque de se jouer sur un démarrage, un miler de Gr1 possède un gros avantage sur une pouliche qui a remporté ses deux Grs1 sur 2.400m. Par conséquent, le professionnel irlandais a décidé de faire l’impasse sur les Sussex Stakes (Gr1) et de rallonger le français d’élevage Paddington (Siyouni) dans les Eclipse Stakes (Gr1), dix-huit jours seulement après sa promenade de santé dans les St James’s Palace Stakes (Gr1). Le maître de Ballydoyle a opté pour le scénario le plus simple… comme il l’avait d’ailleurs fait avec St Mark’s Basilica (Siyouni). Luxembourg (Camelot) ne sera donc pas de la partie. Pas plus qu’un voire plusieurs leaders. Si la course de Sandown se joue sur un sprint, il aura eu raison…
Une pouliche qui possède également de la vitesse
La balle est dans le camp d’Emily Upjohn (Sea the Stars), qui ne s’est présentée qu’à une seule reprise sur une distance aussi courte. C’était lors de sa rentrée gagnante à 3ans. La grande pouliche a beaucoup évolué cet hiver et, dans les Coronation Stakes (Gr1), elle a démontré qu’elle possédait assez de vitesse pour affronter un miler, réalisant deux fractions de 200m en moins de 11 secondes et sans forcer ! Les Eclipse restent toutefois un casse-tête tactique pour William Buick, remplaçant d’un Lanfranco Dettori mis à pied. Le joker de luxe acceptera-t-il de jouer la carte d’un long sprint ou cherchera-t-il à faire parler la tenue de sa partenaire ? Emily Upjohn, un peu délicate au départ, aime bien attendre avant d’attaquer de loin. En résumé, cette course pourrait se résumer à une partie d’échecs…
Quatre partants, ce n’est pas le record
Une édition des Eclipse qui ne compte que quatre partants, ce n’est pourtant pas le record. En 1970, Nijinsky (Northern Dancer) avait remporté la triple couronne, l’Irish Derby, les King Georgeâ—‹VI and Queen Elizabeth Stakes avant de tomber sur Sassafras (Sheshoon) dans le Prix de l’Arc de Triomphe. Cette année-là , dans les Eclipse, Connaught (St Paddy) avait devancé seulement deux rivaux. Au cours des 22 éditions de ce siècle, les statistiques sont favorables aux 3ans – 14 succès contre 8 aux aînés – mais, parmi ces plus jeunes lauréats, un seul, Oratorio (Danehill), était passé par les St James’s Palace (sans toutefois parvenir à gagner à Ascot).
Quel rôle pour les outsiders ?
Les Eclipse devraient théoriquement se résumer à un match à deux. Reste à déterminer le rôle qu’endosseront les deux autres protagonistes. Dubai Honour (Pride of Dubai) a déjà réussi sa saison grâce à deux succès de Gr1 en Australie. Samedi, il fera sa rentrée après avoir effectué le voyage. Le pensionnaire de William Haggas, sur son meilleur rating, peut jouer un rôle mais la troisième place reste son objectif. West Wind Blows (Teofilo) n’est pas du même niveau mais il peut peser sur le scénario tactique de la course puisqu’il est susceptible d’aller devant. Si Jamie Spencer décide d’endormir la course, cette option jouera en la faveur de Paddington. Si, au contraire, il assure un train correct à l’épreuve, la tenue d’Emily Upjohn pourrait faire la différence et offrir par la même occasion un deuxième succès depuis le passage au XXIe siècle aux pouliches après celui d’Enable (Nathaniel), en 2019.
PARTANTS ARQANA
PADDINGTON